Chapitre 12 - (partie 1/2)

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« Ne jamais jouer à saute-mouton avec une licorne. JAMAIS ! »


Finalement, j'ai dormi en sandwich, dans le rôle de la saucisse, entre Rondin et Rondelle.

Hum... En y repensant, si je me tenais entre deux moitiés de brownie, il serait plus logique que j'ai le rôle d'une noix de pécan, ou d'une pépite de chocolat.

Hey ! Une pépite, c'est tout moi, ça !

La nuit a été plus fraîche que je ne l'aurais pensé au vu des températures clémentes du jour, mais la toison de mes patapons m'a tenu chaud et s'est révélé aussi douillette que celle d'un nounours.

La veste imprégnée de l'odeur de Ronron m'a également permis de supporter un peu mieux le manque de confort dû à ma paillasse de fortune.

Je reste convaincue que le sol n'est pas fait pour recevoir mon divin postérieur quand il s'agit de me perdre dans les bras de Morphée.

Heureusement, les cieux ont écouté les plaintes que j'ai poussées dans mon sommeil, et mon réveil se révèle nettement plus agréable que ma nuit.

Le troupeau de Centaures qui défile sous mes yeux, aussi splendides qu'impressionnants, en est la preuve formelle.

C'est un spectacle que je ne suis pas près d'oublier.

Quelle vue agréable au petit matin ! Enfin, au petit midi — je n'ai aucune idée de l'heure qu'il est.

Comble du bonheur, il semble que les vêtements leur soient inconnus. Ils ne portent rien. Genre, vraiment rien. Les femmes comme les hommes... Même si ce sont surtout vers ces derniers que mes yeux sont attirés.

Il faut dire que les gaillards sont fort bien pourvus.

Ça va bientôt faire cinq minutes que je les reluque, la bave aux lèvres, quand Ronron vient me retrouver, une expression menaçante peinte sur sa bouille d'amour.

J'ignore où il avait disparu et, je plaide coupable, je n'ai presque pas fait gaffe à son absence tant mon esprit avait de quoi s'occuper ailleurs alors que j'en prenais plein les mirettes au saut du lit.

Je lorgne dans la direction du Kerberos, bien trop couvert pour sa part, avant de reprendre mon inspection en règle.

— Kali...

Je ne l'écoute pas, bien trop concentrée sur la vue que m'offrent les hommes-chevaux.

Mon manque d'attention flagrant n'a pas l'air de plaire à mon Petit Cul vu qu'il vient se placer devant moi pour me pousser à me concentrer sur sa personne.

Je le décale un peu sur la gauche.

— Donne-moi deux minutes, mon petit chou, dis-je d'un ton distrait.

Aaron se met à râler.

Je hausse les épaules.

S'il voulait être au centre de mon attention, il n'avait qu'à suivre l'exemple et retirer le haut... et le bas avec. Même si je n'ai pas encore eu le temps de détailler cette partie de l'anatomie de mes sujets.

Les Centaures nous jettent quelques regards furtifs en passant aux abords de notre campement, mais ça en reste là. Ils n'ont pas l'air de nous considérer comme une menace.

En même temps, je ne donne pas cher de la peau de quiconque tenterait de se les mettre à dos. Ils sont quand même vachement musclés. Ils peuvent carrément rivaliser avec les Kerberos de ce côté-là. Sauf qu'eux, en plus d'avoir une silhouette de bodybuilder, peuvent vous éjecter de leur route d'un seul coup de sabot bien placé.

Deka Kerberos - Tome 3 (final)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant