Deka Kerberos - Tome 3 (final)

Chapitre 7 - (partie 2/2)

Je commence à me demander si le plan tient toujours. On voulait attendre de voir nos amis avant d'agir mais quelque chose me dit qu'il va falloir abréger.

C'est moi où ses dents viennent de s'allonger ?

Draculetta finit par reporter son regard sur les deux Kerberos qui m'accompagnent.

— Ou trois belles prises, devrais-je plutôt dire, jubile-t-elle.

Bon, ben je crois que j'ai ma réponse.

J'apprécie toutefois que la suceuse de sang n'ait pas fait durer le suspense.

Je ne perds pas plus de temps et je brandis ma brosse à dents dans sa direction, bien décidée à lui faire sa fête.

Rien ne se passe.

Crotte, j'ai oublié de dire la formule.

— Sectumsempra ! asséné-je avec force.

Toujours rien.

— Abracadabra ?

Je n'obtiens pas plus de résultat.

En revanche, la vampire a dû finir par se lasser de mes efforts. Elle se téléporte devant moi, m'arrache mon pendentif et me subtilise mon tout nouveau joujou en un tour de main.

Puis elle retourne se placer sur son estrade, l'air de rien.

— Le Dracophyl, j'en ai déjà entendu parler. En revanche, ça c'est nouveau, dit-elle en levant la brosse à dents devant son visage. Quelle est sa fonction ?

Je suis sur le cul, mais j'essaie de ne pas le montrer.

— Ah, ça explique tout, lui fais-je remarquer d'un air dégagé. On l'utilise pour avoir meilleure haleine. Tu devrais essayer, à l'occasion.

Elle m'ignore, se contentant de passer le Dracophyl autour de son propre cou avant de faire tourner l'artefact dans sa main.

— Sa forme a beau paraître inoffensive, je ressens sa magie. Ne me mens pas, humaine. À quoi te sert-il ?

— À botter le cul des Nosferatu.

Elle m'observe comme le ferait une mère désabusée par les dernières bêtises de sa fille.

— Peu importe. Il ne te sera d'aucune utilité ici.

Inashtar tend sa main vers l'arrière et l'un de ses hommes — qui n'est pas Aaron, ne puis-je m'empêcher de noter —, s'empresse de venir y récupérer New Méduse.

Crotte ! Je ne l'aurai pas eu longtemps en ma possession.

Je décide de tenter un coup de bluff.

J'ouvre discrètement la poche de mon sac paresseux pour en sortir une seconde brosse à dents. Celle nécessaire à mon hygiène buccale.

Toujours rester propre de la bouche, même par temps d'Apokali ! On ne sait jamais sur quelles lèvres de Ronron on peut tomber...

D'ailleurs, ce dernier se fait largement désirer.

Je me reconcentre sur ma cible et brandis ma nouvelle arme pour la narguer.

— Ah ah ! Tu ne t'attendais pas à ce que j'en ai une autre, hein ? Plus un geste, Vampirella ! Cette fois-ci, je ne te laisserai pas le temps de me voler ma précieuse. Si tu bouges, t'es morte !

— Tu es drôle, pouffe-t-elle avant de se rassoir sur son trône avec nonchalance, telle la diva qu'elle est.

Car cette posture lui va plutôt bien, je le reconnais.