Deka Kerberos - Tome 3 (final)

Chapitre 4 - (partie 1/2)

« Si tu veux frôler la perfection, passe à côté de moi »

— Et, donc, ce gros monsieur barbu en manteau rouge vous offre des cadeaux tous les ans ? s'émerveille Rondin.

Ses yeux s'emplissent d'étoiles tandis qu'il se retourne une dernière fois sur l'affiche publicitaire qui orne l'arrêt de bus que l'on vient de dépasser. Vestige d'une époque où les enseignes tapissaient encore les rues de leurs propagandes commerciales.

— C'est une célèbre marque de soda qui l'a rendu rouge, avant je crois qu'on le représentait plutôt en vert.

— Il vous a offert quoi cette année ? nous sonde-t-il avec curiosité, Liam et moi.

— Une migraine, maugrée mon acolyte. Rappelez-moi pourquoi vous nous suivez, déjà ?

— Là où notre déesse va, nous allons, répond Rondelle avec déférence.

— J'aurais dû vous balancer dans le portail quand on y était.

— Ronron et Nyeleti avaient la même manie, noté-je. Pourquoi vous voulez toujours balancer des gens à travers les téléporteurs ?

— C'est une excellente façon de se débarrasser des parasites.

Je lui envoie une bourrade.

— Tss. Sois gentil, The Crow. Sinon je dirai au père Noël que tu n'existes pas.

— Han ! s'exclame Rondin, choqué à outrance.

Liam est des plus moroses depuis que nous avons fait chou blanc dans la salle du portail.

La partie manquante de l'affiche n'était plus là. Et nos deux moitiés de brownie ne se souvenaient pas de ce qui était écrit dessus.

— Je suis sûre qu'on finira par tomber sur une autre affichette, positivé-je. Au fait, pourquoi tu penses que l'Effreyable est derrière tout ça ?

— La connaissant, elle ne s'avouera pas vaincue aussi facilement. Elle doit chercher un moyen de te reprendre l'Imperium.

— Et pour ça, elle a besoin de remettre la main sur moi ?

— Oui. Ses tentatives seront limitées tant qu'elle ignorera où tu te trouves. Elle voudra certainement t'avoir sous le coude pour s'essayer à divers sortilèges.

— Nous empêcherons cette créature de s'en prendre à toi, Déesse.

— Oui, nous te protégerons jusqu'à la mort !

— Vous êtes trop mignons.

— Mais pas autant que moi !

Je sursaute, surprise par la créature qui vient d'atterrir à nos pieds.

Rondelle et Rondin se placent aussitôt devant moi, en protection, et lui montrent les dents.

— Info de la semaine, contre un pouet ! gazouille le baclou en tendant une feuille dans notre direction.

Je m'adoucis aussitôt et je tapote la tête de mes deux gardes dans un geste qui se veut rassurant.

Liam et moi avons eu l'occasion de croiser ce petit être visqueux au corps de bébé et à la tête de cochon à plusieurs reprises déjà. Il n'est pas belliqueux, d'après ce que je sais, il se contente de suivre les ordres de son propriétaire. Ce dernier l'envoie faire le tour des téléporteurs pour diffuser son journal à proximité des lieux de passage.