chapitre 17

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Aujourd'hui est un jour chargé d'émotions, un jour où l'avenir de mon fils, Ibrahim, se joue devant un tribunal. À la fois un jour de révélation et de crainte, ce procès pour sa garde est le reflet de tout ce que j'ai traversé, de toutes les épreuves, de toutes les larmes. Je n'arrive toujours pas à croire qu'Amadou, l'homme que j'ai tant aimé, ose me faire subir cette humiliation, cette bataille pour mon propre fils, après tout ce que lui et sa famille m'ont fait endurer.

Je repense à ces jours sombres, ces moments où ma vie semblait m'échapper. Les longues nuits d'insomnie, les jours où je me traînais hors du lit, seulement pour veiller sur Ibrahim, pour le protéger de cette tempête qui faisait rage autour de nous. Je me souviens de chaque regard froid d'Amadou, de chaque sourire perfide de Fatima. Fatima… elle a toujours voulu m'évincer, et maintenant, elle veut s'emparer de mon fils. Mais aujourd'hui, je suis prête à me battre.

Heureusement, je ne suis pas seule dans ce combat. J'ai rassemblé des preuves, des témoignages qui prouvent que je suis la meilleure personne pour Ibrahim. Le gardien de la maison d'Amadou, un homme simple mais honnête, a vu de ses propres yeux Fatima réprimander et même frapper mon fils. Il m'a raconté comment, un jour, il avait entendu les pleurs d'Ibrahim, et en entrant dans le salon, il avait vu Fatima, la main levée, avant de l'abattre sur mon petit garçon. Mon cœur se brise à chaque fois que je repense à cette scène. Comment une femme peut-elle lever la main sur un enfant de quatre ans ?

Les servantes aussi sont prêtes à témoigner. Elles ont vu Fatima s'en prendre à Ibrahim à plusieurs reprises. Mais ce n'est pas tout. Amadou, malgré tous ses efforts pour me faire passer pour une mère instable, a été un père absent. J'ai des preuves qu'il n'est presque jamais là pour son fils. Et s'il essaie d'utiliser ma dépression contre moi, j'ai aussi rassemblé des documents médicaux et des témoignages qui montrent que j'étais sous surveillance médicale, que j'ai tout fait pour surmonter cette épreuve, et que jamais, à aucun moment, je n'ai cessé de penser au bien-être de mon fils.

**Flashback** 
Je revois ces moments sombres, ces instants où je croyais tout perdre. La première fois que j'ai senti mon mariage s'effondrer, c'était lors d'une dispute violente avec Amadou. Nous étions assis dans le salon, Ibrahim jouait à quelques mètres de nous. Amadou m'accusait de ne pas être à la hauteur, de ne pas être la femme qu'il espérait. Son regard était glacial, distant, comme si l'amour entre nous avait disparu depuis longtemps. Mon cœur se serrait en entendant ces paroles, mais c'était pour Ibrahim que je me retenais de pleurer.

Les choses se sont dégradées rapidement après cela. Le jour où j'ai pris la décision de partir, je me souviens de la pluie battante, du bruit des gouttes frappant les vitres, du silence lourd qui régnait dans la maison. Ibrahim dormait paisiblement dans sa chambre, et je suis allée le voir une dernière fois avant de m'effondrer dans le couloir. C'était le jour où tout a changé.

**Retour au présent** 
Aujourd'hui, je suis accompagnée par mes parents, mes piliers, ceux qui m'ont soutenue sans relâche. Mon père, droit et fier, marche à mes côtés, sa main sur mon épaule, me transmettant une force silencieuse. Ma mère, douce et rassurante, m'offre un sourire rempli de tendresse, un sourire qui me rappelle que je ne suis pas seule. Mon grand frère, Oumar, est là aussi. Il est revenu de France pour me soutenir, pour s'assurer que je ne fléchis pas. Sa présence me réconforte, car il a toujours su trouver les mots justes pour me calmer.

Mes collègues, des amis fidèles, sont là également. Ils m'ont vue me reconstruire, ils ont été témoins de ma force et de ma résilience. Nous avons partagé tant de moments de solidarité, de collaboration, et leur soutien aujourd'hui est inestimable. Ils croient en moi, tout comme moi, je crois en ma capacité de surmonter cette épreuve.

Alors que nous nous approchons du tribunal, je ressens une vague d'émotions m'envahir. J'ai peur, bien sûr, mais cette peur est mêlée d'une détermination profonde. Ce procès est plus qu'une bataille juridique, c'est une lutte pour la justice, pour l'humanité, pour le bien-être de mon fils. Ibrahim mérite d'avoir une mère présente, aimante, et je suis prête à tout pour lui offrir cet avenir.

L'Ombre du Mensonge(TOME 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant