**PDV Rokhya :**
Trois jours s’étaient écoulés depuis la dernière crise de fièvre de mon fils, et il semblait retrouver peu à peu sa vitalité. Dans un mois, il fêterait ses trois ans, et malgré les tensions qui existaient entre Amadou et moi, il restait un père très proche de son fils. De même, sa mère continuait d’être très présente dans la vie de notre enfant, ce qui ne faisait qu’ajouter à la complexité de nos relations.
Je m’occupais de préparer le dîner pour le père d’Amadou et pour Hadim. Émilie et Fatou étaient là aussi, et nous partagions ce moment entre amis, essayant de maintenir une certaine normalité malgré tout ce qui se passait. L’ambiance était calme, presque sereine, lorsqu’Amadou s’approcha de moi, visiblement mal à l’aise. Il se grattait la tête nerveusement, comme s’il cherchait les mots justes.
— **« Rokhya… je dois te parler. C’est important. »**
Je sentis mon cœur se serrer. Il y avait quelque chose dans son ton qui me mettait mal à l’aise, une froideur, une distance. Il me proposa de discuter dans un endroit plus tranquille, loin des regards indiscrets. Nous montâmes dans sa voiture, et il se gara quelques minutes plus tard sur la promenade de la corniche. Le paysage était magnifique, mais je n’arrivais pas à en profiter. Une inquiétude grandissante me rongeait de l’intérieur.
Nous nous assîmes dans le sable, le bruit des vagues en arrière-plan créant une illusion de paix. Après un long silence, il prit enfin la parole, sa voix lourde de souvenirs et de regrets.
— **« Le premier jour où je t’ai vue, Rokhya, je suis tombé éperdument amoureux de toi. Tu étais tout ce que je désirais. Fatou m’avait parlé de votre pacte, ce pacte où vous aviez juré de ne jamais sortir avec le frère de l’autre. Mais je voulais tellement être avec toi que j’ai tout fait pour que ce pacte se rompe. »**
Il marqua une pause, son regard fuyant le mien. Chaque mot qu’il prononçait semblait peser sur mon cœur comme une pierre.
— **« Les gens ont commencé à parler de nous, à parler de notre couple. Mon père a été surpris par la force de notre amour, et c’est lui qui a décidé de demander ta main pour moi. »**
Il se tourna alors vers moi, prenant ma main dans la sienne, ses yeux plongés dans les miens. Puis, à ma grande surprise, il se mit à genoux devant moi. Ce geste, qui aurait pu être empreint de tendresse, me glaça le sang.
— **« Je suis désolé, Rokhya. Je suis vraiment désolé de t’avoir fait souffrir. »** Sa voix se brisa légèrement, mais il se reprit rapidement, adoptant un ton plus dur, presque glacial. **« Aujourd’hui, les papiers du divorce sont prêts. Je voulais te le dire en face. Je tiens aussi à te donner une maison, et à te verser une pension pour toi et notre fils. »**
Mon souffle se coupa, l’impact de ses mots me frappant de plein fouet. Je sentis mes yeux se remplir de larmes, mais je refusais de les laisser couler.
— **« Amadou, s’il te plaît, ne fais pas ça… »** Je le suppliai, ma voix tremblante d’émotion. **« On peut trouver une solution, on peut essayer de réparer ce qui est cassé… »**
Il secoua la tête, impassible, comme si mes paroles glissaient sur lui sans l’atteindre.
— **« C’est fini, Rokhya. Je ne t’aime plus. »** Son ton était froid, tranchant, sans aucune trace de l’homme que j’avais aimé. **« Je suis tombé amoureux de quelqu’un d’autre. Ce que je ressens pour elle, c’est quelque chose de puissant, de fort… quelque chose que je n’ai jamais ressenti pour toi. »**
Chaque mot était une blessure, chaque phrase un coup de poignard. Je ne pouvais pas accepter ce qu’il me disait. C’était comme si le sol se dérobait sous mes pieds.
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L'Ombre du Mensonge(TOME 1)
Ficción GeneralRokhiya, une jeune avocate brillante et indépendante, est mariée à Amadou, issu d'une famille malienne très aisée et conservatrice. La famille d'Amadou, surtout sa mère Aïcha, voit d'un mauvais œil l'arrivée de Rokhiya, une Ivoiro-Sénégalaise issue...