Lando Norris : The Story Of Us

Track 14

Lando Norris

Vendredi 15 août 2025, Guadeloupe

"Jamais je ne pensais rencontrer l'amour un jour en personne, jamais je ne pensais que ce sentiment existait vraiment. Pour moi, ce n'était qu'une invention pour nous faire rêver, de quoi illuminer nos yeux de petites filles dans les livres de contes de fées. Mais non, après dix-neuf ans d'attente, du moins, je n'étais pas vraiment impatiente de tomber amoureuse, contrairement aux jeunes filles de ma classe qui partaient chaque soir à l'assaut de jeunes hommes désorientés, ça a été le coup de foudre immédiat.

Je me rappelle chaque détail de notre rencontre inattendue, aussi inattendue que banale. Voilà, telle une élève modèle qui ne vit que pour le travail et étudier, je me suis rendue à la bibliothèque du campus de mon université à Bordeaux, en France, afin de lire, autant pour le plaisir que pour me cultiver. J'avais choisi un livre en portugais, car, après tant d'années à me faire rager, Duolingo avait finalement réussi à me rendre polyglotte, ce qui était, je devais le dire, une vraie fierté. C'était un des rares livres que je ne lisais pas dans ma langue maternelle, le français, j'étais complètement captivée par l'histoire d'amour que je lisais, si bien racontée que je m'y croirais. En fait, après réflexions, je n'avais pas tort.

Alors que j'étais en train de lire, ayant fait exprès de me mettre sur une table à part malgré le fait que la bibliothèque soit, comme à son habitude, très calme, j'ai entendu un peu de bruit, puis quelqu'un qui s'installait en face de moi.

J'ai levé les yeux vers lui. Je ne l'avais jamais vu avant, et j'aurais pu m'en foutre comme tous les autres garçons que j'ai croisés auparavant. Mais non. Je me suis surprise à le détailler sous tous les angles, comme une détective penchée au-dessus d'une preuve cruciale pour une enquête.

Ses cheveux noirs qui retombaient en petites bouclettes sur son front et qui cachaient légèrement ses oreilles, sa barbe naissante de quelques jours, qui semblait si douce et que j'avais curieusement envie de toucher. Ses yeux, d'un vert si beau et séduisant, sa peau si laiteuse, sa machoire carrée terriblement séduisante... Je me souviens d'absolument chaque détail, il portait une chemise noire avec les deux premiers boutons ouverts, un jean bleu foncé large et des Converse noires, qui semblaient usées par le temps, mais qui ne perdaient pas du tout de leur charme naturel.

Je crois qu'à forcer de le détailler ainsi, il a surpris mon regard, devant sûrement sentir le poids de mes yeux sur lui. Je n'ai pas pu m'empêcher de rougir, je ne savais pas pourquoi, ça me rendait tellement honteuse. J'étais là, en position d'infériorité avec mes joues rouges et mon air ridicule à le dévisager ainsi, et pourtant... Ce n'était pas si désagréable.

Une étrange lueur est passée dans ses beaux yeux verts, comme s'il essayait de comprendre exactement ce qu'il se passait, tout comme moi, d'ailleurs, avant d'esquisser un grand sourire charmeur.

-Je te dérange ? m'a-t-il demandé d'une voix charmante, je peux changer de table, si tu veux... C'est juste que... il n'y a pas beaucoup de place autre part... a-t-il balbutié, et j'ai alors réussi à distinguer l'accent dans sa voix.

-Tu viendrais pas du Portugal par hasard ? ai-je alors marmonné sans même chercher à répondre à la question, avant de me rendre compte à quel point c'était impoli de ma part et de chasser ma question d'un simple geste de la main. Excuse-moi... Non, ta présence ne me dérange pas, ne t'inquiète pas...

-Oui, j'ai vécu au Portugal une grande partie de ma vie... a avoué le jeune homme en continuant de sourire, ne semblant pas gêné le moindre du monde. J'imagine que tu l'as deviné à mon accent ?