Lando Norris : The Story Of Us

Track 34

Lando Norris

Jeudi 22 janvier 2026, Monaco

Carlos m'avait appelé plus tôt dans la matinée parce qu'il était en dépression parce que Rebecca l'avait envoyé chier et lui avait crié à la gueule toutes les insultes possibles et inimaginables juste parce qu'il avait oublié d'acheter du dentifrice lorsqu'il avait fait les courses.

En décernant la détresse mais aussi la tristesse de mon frérot de sang quand il m'a appelé, je lui ai aussitôt proposé d'aller se promener dans les rues de Monaco entre potes pour se détendre et lui faire oublier l'ambiance tendue qui planait constamment chez lui puisque Rebecca atteignait désormais bientôt son terme de grossesse, son ventre plus gros et plus rond que mon avenir.

D'autres pilotes nous ont rejoint pour faire une sortie comme à l'ancienne, comme ils disaient avec un petit sourire en coin. Nous nous promenions les uns à côté des autres, Carlos, Charles, Oscar et moi, dans les rues ensoleillées de Monaco (ouais, même l'hiver), le soleil me brûlant actuellement la peau et j'ai tout de suite regretté de ne pas avoir écouté Isaure et d'avoir refusé de mettre de la crème solaire au moins sur ma gueule pour ne pas revenir avec des coups de soleil aussi douloureux que ceux que j'avais chopés en Guadeloupe.

-Elle... Elle m'a traité de poubelle d'Amérique du Sud... nous a confiés le pilote espagnol d'un air perdu, son regard dans la vague alors que nous marchions les uns contre les autres, et je n'ai pas pu m'empêcher de lui tapoter l'épaule d'un geste qui se voulait réconfortant.

-T'inquiète mon gars, ça va passer... a soufflé Oscar avec un sourire que je ne lui connaissais pas, c'est juste ses hormones de grossesse, tu ne peux pas la blâmer d'être de mauvaise humeur quand deux petits monstres lui détruisent actuellement le ventre...

-T'as l'air de bonne humeur, Piastri... a marmonné Charles comme pour lui-même, ayant remarqué également le grand sourire de l'australien, il s'est passé quelque chose d'important ?

-J'ai juste fait l'amour à ma chérie la nuit dernière, a-t-il lâché dans le plus grand des calmes, ne se départissant pas de son sourire.

-Euh... Oh... Okay... a balbutié Charles, ne s'y attendant visiblement pas alors que j'avais presque envie de dire que c'était prévisible.

Nous nous sommes arrêtés sur un restaurant en terrasse pour prendre un verre et réconforter mon meilleur ami avec de l'alcool, soit le meilleur moyen pour se réconforter quand tout semble désespéré.

-Sinon, comment ça va vous, les gens ? a alors lancé Oscar quelques secondes plus tard après qu'un énième prépubère ait pris nos commandes. Comment vous allez, en ce moment ?

-J'ai hâte de me casser de ce monde de fous... a marmonné Carlos, semblant toujours aussi perdu dans ses pensées autant que dans sa vie.

-J'attends la nouvelle saison, ai-je simplement répondu avec un haussement d'épaule, avant de remercier d'un hochement de tête le même prépubère qui nous apportait nos verres.

-Sérieusement, Max fait chier à nous prendre tous les titres de champion du monde, merde ! s'est alors écrié l'espagnol comme si c'était le sujet, soudainement submergé par un accès de haine avant de se mettre soudainement à pleurer de nouveau, comme si tous les malheurs de la Terre venaient de retomber sur lui d'un coup.

-Bro... Bro, tu peux te confier à nous, ça va aller... lui ai-je alors murmuré d'une voix que j'espérais rassurante tout en lui tapotant doucement son épaule avec un petit sourire.

-Désolé, je... Je n'arrive plus à dormir, en ce moment... a-t-il soupiré d'une voix où persistait de la détresse mais aussi de la fatigue et un autre mélange de tristesse que je n'arrivais pas vraiment à distinguer.