Track 21

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Lando Norris

Dimanche 7 septembre 2025, Las Vegas


-Je suis P8, putain... me suis-je lamenté, manquant de briser la vitre de la limousine par l'intermédiaire de mon poing tandis qu'Oscar me regardait avec des yeux à la fois surpris et un peu apeurés.

-Et alors ? Tu n'es pas dernier... a marmonné mon coéquipier comme si ça pouvait sérieusement me réconforter.

-Mais même ! C'est nul à chier, P8 ! ai-je riposté, les yeux lançant des éclairs tandis que le jeune australien poussait un soupir.

  Pour le coup lui, il pouvait gagné, puisqu'il partait de la deuxième position et qu'il n'avait pas foiré mes qualifications comme moi. Je ne savais pas vraiment pourquoi j'avais soudainement un pique de colère alors que, quelques heures plus tôt, bien que je ne sois pas vraiment satisfait de ma position, je n'en faisais pas un caca nerveux non plus.

-Sers-toi de cette rage pour tout défoncer pendant la course, m'a alors lancé Oscar après quelques secondes de silence où je ruminais seul dans mon coin. En quelque sorte, être P8 peut au final être une source de motivation pour faire mieux. Reste juste déterminé comme tu l'es à chaque fois et tu vas tout déchirer. C'est vrai que ça doit être décevant et tu es loin d'être le seul à avoir commencé avec une place de merde, mais crois-moi que tu ne vas pas mettre longtemps à remonter et à dépasser tout le monde.

  Je l'ai regardé brièvement avant de pousser un énième soupir, moyennement convaincu par ses paroles qui se voulaient pourtant réconfortantes.

-Alors que celui qui part P1, par exemple, il peut se dire qu'il a déjà gagné la course et que tout est bon pour lui... Même s'il faut quand même garder une certaine concentration, c'est déjà un poids en moi pour le pilote... a continué mon coéquipier avec un petit sourire.

-Excusez-moi messieurs, nous sommes arrivés... a lâché le chauffeur de la limousine avant de nous lâcher devant les paddocks.

  Je me suis emparé de mon badge jusque-là caché dans la poche arrière de mon jean noir comme le désespoir, je suis passé quand le portique m'en a enfin autorisé avant de me diriger avec une démarche rapide et déterminée vers le motorhome bien pétant de McLaren qui nous attendait déjà. Je n'ai même pas attendu Oscar, si bien que la porte s'est refermée sur lui pour qu'il se la prenne bien dans la gueule comme un pauvre con, alors qu'il n'avait clairement rien demandé, mais j'étais aigri à cause de ma P8, mais aussi à cause d'un mélange d'émotions contradictoires qui s'écoulaient en moi.

  Je me suis dirigé d'un pas toujours aussi décidé vers la salle de réunion où notre boss et même les ingénieurs étaient déjà en place, à croire qu'on était en retard avec leur façon malveillante de nous regarder, avec Oscar, ou peut-être que je surinterprétais un peu trop, au final.

  Je suis parti m'asseoir à la place qui m'était assignée tandis que mon coéquipier en faisait de même, puis Zack Brown s'est raclé la gorge, son timbre gras résonnant bruyamment dans nos casques avant qu'il se tourne vers nous tous, après avoir fermé la porte derrière notre entrée.

-Bien le bonjour, a-t-il commencé d'un ton froid, comme s'il allait nous engueuler. Pour la course d'aujourd'hui, les ingénieurs et moi avons mis en place une nouvelle stratégie qui s'intitule, très sobrement : "Mango Panic On Landoscar Knees".

-... Qu'est-ce que c'est que ce nom de merde ? ai-je fini par marmonner après les quelques secondes de gros blanc qui avaient suivi l'annonce de notre boss, ce dernier semblait super fier de sa trouvaille alors que c'était rincé sa mère.

Lando Norris : The Story Of UsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant