Chapitre 7. Aline.

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Deux jours passèrent comme un vent et sa mère ne rentra toujours pas. Qu'avait elle fait ? Avait elle trouvé son père ? Reviendra-t-il comme elle l'avait dit ?

Lorsqu'elle entra chez elle, elle enleva son manteau, ses bottes et alla à sa chambre. Pour s'exprimer, elle reprit son cahier et commença à écrire. Elle écrivait une histoire qu'elle souhaitait être la sienne avec une fin encore indeterminée. Elle l'écrivait de tout son coeur et y posait ses sentiments en entier. Ce n'était plutôt pas la plume qui écrivait, mais son âme. Oui, son âme. Celle-ci dictait et le crayon ne faisait que noter.
Elle n'avait même pas senti le temps passer. Sans se rendre compte, elle avait écrit une dizaine de pages.
Elle alla à la chambre de son frère et le vit plongé dans ses cahiers. Elle referma la porte doucement et descendit à la cuisine. Elle prépara une soupe au dinner et servit deux bols, au lieu de cinq.
Car, lui aussi faisait partir de cette famille qui peut être n'est plus. Elle secoua sa tête et appela :
- Dylan ! Le dinner est prêt.
Son frère descendit et s'assit à table. Les deux jeunes gens commencèrent à manger sans s'échanger la moindre parole. Aline commença :
- Dis, maman devait venir hier, pourquoi elle n'est toujours pas là ?
- Je n'en sais rien. Mais elle viendra. T'inquiète.
- Tu penses qu'elle a trouvé papa ?
- On ne trouve pas les morts, Aline. On ne les trouve que dans le cimetière. Tu es assez grande pour savoir cela.
La jeune fille se racla la gorge et avala sa salive. Ce n'était pas question d'âge pour savoir que les morts ne revenaient pas du cimetière. Mais, c'était plutôt question de sagesse.
Car, il y a des choses que nous savons mais n'assumons pas. La sagesse c'est le cerveau et la raison, les rois qui asssument. Mais l'âge, ce n'est qu'un chiffre dans la grande calcutatrice. Et l'âge, c'est comme le coeur et les sentiments, ils admettent, après un long moment, ce que les rois assument.
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Voilà quatres jours passés et sa mère n'était toujours pas là. À présent, ce n'était plus le miraculeux retour du père qu'esperait la jeune Aline, mais plutôt, celui de sa mère.
Car la vie à jouer plusieurs fois à ce jeu. Des gens partent et ne reviennent plus. Ils quittent sans dire adieu. Ce n'était pas ça ce qui vraiment blessa la jeune fille mais, car elle croyait qu'elle ne méritait pas qu'on lui jusitifie pourquoi on était parti.
C'était comme les oiseaux dans la cage de la vie. Vous les nourissez, prenez soin d'eux mais, un jour, ils s'en vont sans dire pourquoi ou sans même vous remercier pour votre attention.
Peut être même, qu'un jour, Aline aussi, s'envolera sans l'expliquer.
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La cloche sonna indiquant la fin d'une autre journée à l'école. Aline rangea ses affaires et sortit de la salle. Serrant son manteau sur elle, elle marcha jusqu'à chez elle. Elle espérait entrer et voir sa mère dans la cuisine ou assise au salon en train de l'attendre comme elle le faisait, il y a bien longtemps.
Arrivée, elle vit son frère assis, les yeux rouges et les poings serrées. Elle baissa son regard sur ceux ci et vit qu'il saignait.
- Où est maman ? Fut la premiere question qu'Aline posa, à elle même, puis à son frangin.
Dylan leva ses yeux vers elle et la prit dans ses bras. Lui disait il adieu, aussi ?
- Elle est partie, Aline.
" Elle est partie, Aline" Que signifiait cela ?
À ce moment, Aline perdit toute logique. En fait, elle ne l'avait pas perdu mais avait choisi de l'égarer préferant rester dans l'incompréhension.
- Elle est au travail ? Elle va revenir ?
- Arrête de faire la conne ! Elle est partie. Partie, Aline. Tu piges pas ça ? S'ennerva t il. Elle a prit ses valises et pof ! Elle ne reveindra plus. Comprend ça.
Les larmes aux yeux Aline dévora les escaliers de son immeuble et vit sa mère devant la porte de celui ci les valises à la main.
- Maman ! Cria-t-elle en la tenant par l'avant bras.
La mère tourna suite au geste brusquz de sa fille et la fixa avec ses yeux plein d'eau.
- Maman ! S'exclama-t-elle en la prenant dans ses bras.
- Tu ne vas pas nous laisser pas vrai, maman ? Tu as trouvé papa ? Reprit elle avec tout l'espoir que lui restait.
- Non Aline. Votre père est ... parti. Parti à jamais. Je vais partir aussi.
- Parti où ?
Même si Aline comprenait qu'il était parti là où on ne retourne jamais.
Le voyage, sans retour. Mais elle préfereait nier la définition de jamais qui signifait à peu prés la même que l'infini.
Elle s'appaisait par cette idée que parfois, l'infini ne dure qu'une seconde et peut être que jamais aussi, ne durera qu'une seconde.
- Il est mort. Finit elle. Pas vrai ?
- Oui. Et j'ai besoin de partir pour respirer un peu tout ça. J'ai besoin de m'éloigner
- Et nous ? Tu nous laisses ? Nous aussi on a besoin de toi après papa. On s'aidera pour comprendre que papa ne va pas revenir.
- Je n'ai pas le choix. Je vais partir. J'ai besoin d'être seule.
- Regarde. Si jamais tu franchis cette porte, tu n'es plus ma mère et je ne suis plus ta fille.
- Je suis désolé. Annonça sa génétrice en sortant.

Quand la dame franchit le seuil de la porte de l'immeuble, ignorant les derniers propos tranchants de sa fille, elle comprit, que le court chemin de maternité, s'arrêtait là.

Aline monta chez elle, renferma la porte de l'appart et entra à sa chambre négligeant les regards de son frère. Elle verouilla sa chambre et cassa la première chose qu'elle vit. Le vase de cristale en boheme rouge.
Quand l'accessoire atterit sur terre, ce n'était pas le vase qui s'était cassé mais plutôt, les morceaux déja brisés de son coeur en verre fragile. Le sang qui coulait de ses poings désormais rouges, ne provenait pas de ses mains mais plutôt, de l'émorragie incessante de son coeur saignant. Ses yeux se fermèrent, sa bouche se tordit, ses lèvres se pincèrent, ses mains se crispèrent et son corps se pletonna.
Elle avait la vague à l'ame et le pire, c'était qu'elle ne savait pas nager dans des eaux aussi progondes.
À présent, l'Aline qui jadis, avait le coeur grand rempli de bonté de passion et d'espoir, devint l'Aline avec le grand coeur troué rempli d'amertume, de lassitude et de chagrin.
Sa mère, sa génétrice ou plutôt madame Anastasia avait dit :
"Et j'ai besoin de partir pour respirer un peu tout ça"
Etait elle aussi comme ses anciens patients ? Ne savait elle pas que sa fille suffoquait au moment où sa mère essayait de respirer ? Ne savait elle pas que sa fille avait un coeur et une poitrine ? Ne savait elle pas que sa fille n'avait que deux poumons pour vivre ?
Non. Elle ne savait rien de tout cela. Sa mère, et comme toutes les peronnes, l'avait abandonné dans l'air polué de dioxyde de carbone pour aller respirer dans le monde d'oxygène pur.
Au début, lui, puis son père, puis sa mère. Qui sera le suivant ? Un autre de ses connaissances, ou
elle-même ? Allait elle quitter, elle aussi, les lieux abandonnés par tout le monde ?

Aline voulait faire comme toujours, se lever et continuer le chemin comme si de rien n'était. Mais, cette fois c'était différent. Le coup qu'elle venait de recevoir était tellement fort qu'elle doutait de puvoir se relever. Le coup, était tellemnet profond qu'elle ne savait pas si elle avait la force de se redresser et sortir de ce puit sombre.
La porte s'entrebailla et Dylan entra. Il examina la chambre et les morceaux brisés du vase, ou plutôt, du coeur de sa soeur.
Quand le regard de la jeune Aline détruite, croisa la petite rognure du vase, elle se leva et se dit :
"Si apres mon coup si fort, cette petite parcelle est restée sans se briser. Alors moi aussi je le resterai"
Sur ce, elle se leva, se redressa et prit une grande inspiration.
Si son espoir était détruit, grâce à cette petite rognade rebelle du vase éclaté au sol, aujourd'hui, est à nouveau, renaît.
La jeune adolescente ne ramassait pas les morceaux brisés du vase, mais, essayait de recoller pour l'ennième fois, les petits débris pulvérisés de son coeur, en mille, éclaté.
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Hey ! J'espere que vous allez bien et que ce chapitre vous a plu. N'hésitez pas à voter et commenter. Je posterai chaque lundi. À bientôt mes koalas.
Kiss <3

Behind the walls of lifeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant