Chapitre 13. Ahston.

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- Un, deux, trois, quatre, cin...
- Tu ne peux pas les compter toutes, Marionette. Elle sont nombreuses. La coupa-t-il en tournant le regard.
- Mais je peux imaginer des formes. Regarde, par exemple là bas je vois comme un triangle. Dit-elle en désignant les étoiles avec son doigt.
- Moi je vois les deux la bas s'embrasser et j'ai des envies de vomir.
- Je parlais du ciel, Ash', pas des gens. En plus c'est trop chou.
- Chou ? Je trouve que ça n'a pas de sens.
- Bref regarde la bas. Et comptes avec moi. Suggéra-t-elle en mettant sa tete sur son torse ainsi que sa main sur la sienne.
Et c'est ce contact, vif et rapide, qui le changea lui particulièrement. Et le sens jadis perdu, revint s'expliquer.
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Leurs livres se mélangèrent et il se baissa en même temps que la jeune personne se tenant devant lui pour les ramasser. Quand il leva la tête pour s'excuser, il vit pour la première fois, la couleur des prunelles de la jeune fille au triste sourir.

Lorsque les yeux d'Ashton rencontrèrent ceux de la jeune fille, il eut comme une légère fièvre et sentit une chaleur le traverser. Les prunelles tant cachées de cette fidèle lectrice n'étaient pas bleues pas vertes pas noires mais marron, marron clairs avec de petits éclats verdâtres.
D'un marron vif comme les morceaux de bois d'un chêne ou d'un arbre en pleine forêt.
Marron, d'un marron clair comme le miel d'une abeille en plein champ de fleurs.
Il y avait aussi un brin de couleur verte et un faible éclat doré. Vert, comme les feuilles d'un ancien sapin.

Ils étaient......flamboyants. Telle une forêt en feu, une cheminée allumée. Doré comme les rayons du soleil brulant en plein milieu d'été.
Tellement la couleur faisait grand appel au feu et au bois, qu'une chaleur s'y dégageait.

Et à chaque fois qu'il voulait détourner le regard, une éteincelle, une flamme, un feu, des cendres, le retenaient et brûlait son chemin refroidi. À chaque fois qu'il échappait à cet incendie, les feuilles de l'ancien sapin l'errait et il se perdait, sous les rayons aveuglants du soleil, dans les vastes forêts pleines d'arbres. Jamais, il n'avait vu des yeux pareils.
Pour dire juste, ce n'étaient pas des yeux mais un environnement, une nature, un monde brulant.

À la base, Ashton n'aimait pas les yeux marron. Il préférait plutôt les bleus ou les verts. Mais cette fois ci, c'était différent. Cette couleur le charmait.

Il y a une citation : les yeux sont le miroir de l'âme. Mais, ceux ci ne l'étaient pas. Mais comme on dit, l'exception fait la règle. Ces yeux étaient l'exception.

Ce miroir ne reflettait que l'image d'un buisson ou une forêt partiellement, bientôt entierement, brulée, ravagée. C'était tout ce qu'il voyait dans ce sombre miroir.
Au fait, il avait l'impression que ces yeux n'était pas le miroir de l'âme de la jeune fille mais plutôt de la sienne. Son âme à lui. C'était un contraste. La jeune fille brulait mais lui, il se glaçait.

Et avec la chaleur dégagée, il avait l'impression que sa neige était en train de fondre. Et que ses glaçons devinrent une grande flaque d'eau fondu sous les rayons de soleil dans une foret brulée.

Accroupis, tous deux, les livres au sol, regardant, l'un l'autre, droit vers les yeux.
Se brulait-elle aussi dans ses yeux ?
Ses yeux qui n'avaient pas de forets, pas de chaleur, pas d'arbre, juste un vide, un froid.

- Je...hum...je m'excuse. Bégaya-t-il d'une voix rauque en détournant son regard vers les livres au sol.
- Ne vous excusez pas, j'étais fautive. Je vous ai basculé, je ne vous ai pas vu. S'excusa-t-elle à son tour.

Jamais et bien jamais, Ashton n'avait bégayé et encore moins, devant une fille. Normalement, c'était le contraire. La fille begayait et se troublait quant à lui, il restait calme et stable.
Malheuresement, cette fois-ci, ce n'était pas la cas.

Behind the walls of lifeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant