Chapitre 12. Aline.

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- Yak ! J'ai des vomissements. Objecta le jeune garçon.

- Pourquoi ? C'est agréable à voir.

- Agréable ? J'ai des nausés, moi. Rétorqua-t-il.

- Nan ils sont super chou tous les deux. Trop mignon.

- On dirait qu'ils se mangent ! Enlève moi ce film c'est nul.

- C'est romantique, Gaby.

- Eh bien ça me dégoute. Ils sont meilleurs amis en plus.

- Et ? Ça fait quoi s'ils le sont ?

- Bah ils ne peuvent pas se mettre ensemble. C'est cliché. Et dégueulasse. Je me mettrais jamais dans une relation comme ça. Finit-il d'un air dégouté.

Et c'est cette phrase, un peu paradoxale et un peu sombre, qui changea tout, un peu plus en elle qu'en lui.

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Leurs livres se mélangèrent et elle se baissa en même temps que la jeune personne se tenant devant elle pour les ramasser. Quand elle leva la tête pour s'excuser, elle vit pour la première fois, la couleur des prunelles de son jeune homme qu'elle cherchait.

Lorsque leurs yeux se rencontrèrent, Aline eut des frémissements. Les prunelles tant cachées du jeune lecteur étaient grises bleus. Grises, d'un gris clair comme l'eau bleue de la mer reflettant un ciel légérement nuagé.

Elle ne pouvait pas détourner son regard car elle se noyait dans ses yeux ou plutot, dans son océan. À chaque fois qu'elle voulait regarder ailleurs, une vague l'étouffa et l'éloigna du rivage.

C'était beau et dur. Comme la mer, parfois la marée est haute parfois elle est basse mais elle est toujours agréable à voir.

Accroupis, tous deux, les livres au sol, regardant, l'un l'autre, droit vers les yeux.

Se noyait-il comme elle dans ses yeux ?

Ses yeux qui n'avaient pas de vagues, pas de marée, pas de ciel.

- Je...hum...je m'excuse. Bégaya-t-il d'une voix rauque en détournant son regards vers les livres au sol.

- Ne vous excusez pas, j'étais fautive. Je vous ai basculé, je ne vous ai pas vu. S'excusa-t-elle à son tour.

Elle le remerciait interieurement d'avoir coupé le fil de ce contact visuel qui la déstabilisait. Elle s'était perdue dans beaucoup de chemin, beaucoup de route et beaucoup de personne. Mais jamais, elle ne s'était perdue dans des yeux.

Des yeux, si profonds, si beaux et si sauvages, comme ceux-ci. Le jeune homme avait des yeux bleus comme l'océan et gris comme le ciel lourd de nuages. L'océan et le ciel font partie de la nature.

Comme on dit, si vous prenez la nature pour guide vous ne vous égarerez jamais.

Pourtant elle, dans ses yeux de ciel gris refletté sur un océan bleu, elle s'était égarée.

Prenant les livres dans sa main gauche au niveau de ses hanches, le jeune inconnu s'en alla. Juste comme ça, laissant la jeune fille perdue.

Oui le contact était coupé mais les vagues de l'océan rafraichissaient toujours son visage et l'odeur de l'eau salée était toujours présente dans ses narines,  réveillant son odora.

Après avoir aidé la dame dans la fermeture, Aline prit son manteau et lacha en sortant avec la dame :

- À bientot, Lucie.

Chacune alla à sa demeure.

Arrivée chez elle, la jeune fille enleva son manteau et ses bottes, posa ses livres sur la table basse et entra à la cuisine.

Behind the walls of lifeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant