Anamnèse

Huitième lettre

L'hiver est passé, les arbres se renouvellent, la ville prend de la couleur et ton cœur aussi. Je suis si contente pour toi, même si tout s'est fait étrangement.

Une de mes amies , Nina m'a parlé de toi. Elle m'a demandé si je ressentais des choses à ton égard. J'ai nié, et elle m'a avoué qu'elle t'aimait. Il y a un secret dans cette histoire que je ne te dirai jamais. C'est moi qui l'ai mise indirectement sur ta route, et vous vous êtes pris de sentiments chacun de votre côté.

Honnêtement, je suis plus heureuse pour toi. Je l'aime aussi, ne te méprends pas, mais je ne sais pas, tu mérites tellement le bonheur, et si c'est elle qui t'apporte ce bonheur, j'en suis ravie.

Mais nous ne sommes plus deux dans cette relation, mais trois. Elle me parle à chaque fois de toi, et je souris quand elle me dit des choses que je sais déjà. Elle parle plus de toi que toi tu ne me parles d'elle, mais je le vois, tu es heureux. J'espère que tu l'es vraiment.

Mais il se passe quelque chose d'étrange, et je pense que tu le remarques aussi. C'est comme sentir le calme après la tempête, ou l'inverse. Je me sens de trop. J'ai peur que mon amitié prenne trop de place, non, en fait, j'ai peur que tu me laisses. Alors je m'éloigne avant que cela ne se produise.

Donc je vous regarde comme j'aime regarder les personnes passionnées, et je filme votre amour en restant derrière. Finalement, c'est ce que j'ai toujours fait : rester en retrait et capturer la lumière des autres en ignorant la mienne.

Sois heureux, soyez heureux. Je serai dans tous les cas toujours là.