vingt-huitième lettre

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Paris -

Nous y voilà, la ville de lumière. Tout paraît si grand et pourtant, je me sens comme dans une boîte de conserve : les gens, les immeubles, le bruit. J'espère pouvoir m'y plaire.

Leo et maman m'ont accompagnée jusqu'à ma nouvelle résidence. Ils étaient fiers de moi, sans doute plus que je ne l'étais envers moi-même. Ils me disaient que c'était mon moment, que je pouvais tout réaliser, et je ressens cette exaltation : oui, tout sera possible.

Je suis en colocation avec deux autres filles, et nous nous sommes très vite entendues. L'une d'elles est en troisième année de cinéma, et l'autre, en sciences politiques.

L'établissement est très grand et les étudiants sont tous passionnés. Je m'y sens à ma place. J'ai déjà pu faire la connaissance de certains. Actuellement, c'est la semaine d'intégration ; nous échangeons beaucoup, et certains viennent de très loin.

La plupart sait déjà l'orientation qu'ils souhaitent. C'est passionnant de connaître la raison de chacun, le pourquoi du comment, d'où provient cette passion, ce qu'ils ressentent et comment ils s'imaginent plus tard.

Le « plus tard » m'a toujours fait peur, car je ne m'y voyais pas. Mais à l'heure actuelle, pour la première fois, je me vois dans ce futur, dans une position que j'aurais souhaitée et aimée. Alors j'espère que ça continuera ainsi, et que la lumière traversera toujours ma fenêtre.

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