Anamnèse

Trentième lettre

Le temps passe si vite. Nous fermons les yeux et les fleurs ont déjà changé de couleur et de forme. J'ai l'impression que cela fait une éternité que je n'ai pas écrit. La première année touche à sa fin, déjà. J'ai tant appris et je me presse d'en apprendre davantage. C'est une certitude : je suis là où je devais être.

J'aime me perdre dans tous ces projets, ces sujets, ces multitudes de choses qu'on nous offre. Mis à part le côté études, mes proches m'ont rendu visite cette année. Ma mère est venue pour Noël avec Leo et sa copine, la belle blonde qui le faisait rire, Lola s'appelle-t-elle. Elle est très charmante. C'était notre premier Noël avec le sourire depuis un certain temps. Les lumières rayonnaient dans nos yeux et tout Paris était transformé pour rendre la magie plus belle.

Maria est aussi venue me voir pour les vacances de Pâques. Elle était heureuse, elle allait là où elle le souhaitait, elle vivait d'amour et de bonheur. Alexandre a emménagé avec sa copine, il marche sur la route qu'il a tracée depuis longtemps.

Mon été commence maintenant, avec le rendez-vous de l'année, assise dans le train, face à ce paysage que j'aime tant. Je me souviens de toutes ces pensées que j'avais et que j'ai quand je suis ici. Des sentiments me traversent.

Nous n'avons jamais cessé de nous parler. Dès que j'ai un moment, je l'appelle, je lui envoie des vidéos et des photos de mes journées ou de ce que j'ai pu filmer, et lui fait de même de son côté.

Et c'est encore une fois ici, assise, que mon cœur s'emballe. J'ai eu une courte relation cette année avec quelqu'un de très sympathique. Nous sommes dans la même licence. J'avais peur que ça devienne gênant, mais ce n'est pas le cas.

Nous nous sommes intéressés l'un à l'autre pendant une sortie entre camarades. Nous avons bu des verres et parlé de tout et de rien, et la soirée s'est prolongée jusqu'à la matinée.

Mais le mois est passé, et ce que j'avais ressenti pour lui me paraissait faible. J'ai essayé de me convaincre que je pouvais l'aimer, mais en fin de compte, après des années d'ignorance, quelqu'un était déjà dans mes pensées.

Non, ce n'était pas de l'ignorance. Je pense que ça l'a toujours été. Je ne sais pas depuis quand, mais je ne peux pas le contrôler. Et c'est ce que je ressens ici, assise, qui me donne cette certitude. Noah m'avait marqué, et jusqu'à aujourd'hui.