Deuxième lettre

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Je pense que j'écrirai ces lettres comme un journal intime, pour y consigner des choses que je n'oserais jamais exprimer autrement. Cette fois-ci, c'est ma déception que j'écris.

Ce qui devait arriver arriva : les rumeurs ont commencé à circuler lorsque nous nous sommes rapprochés, et tu as décidé de t'éloigner de moi. Pourquoi te soucier de ce que pensent les autres alors que nous étions si bien ensemble ?

Je te regarde rire sans moi, parler à d'autres sans jamais rien me dire. Tu es si près, et pourtant, tu sembles si loin.

Pendant ce temps, je continue de mon côté, traînant ma routine d'élève. Je n'aime toujours pas ce que je fais, mais je le fais quand même. Comment vas-tu ? Est-ce que tu te sens bien ?

J'aimerais tellement te parler, te dire qu'en ce moment, ça ne va pas trop.

Ma famille se déchire petit à petit, mes parents s'éloignent, et les cris fusent. Je me sens comme une plante en train de faner dans une terre qui manque d'eau. Je me sens vide.

Les mains se lèvent, la colère s'étend, et les fautes sont rejetées sur les autres. J'ai tout simplement peur de rentrer chez moi. Chaque fin de journée est un supplice. C'est comme marcher dans la boue, et mon attachement aux autres s'effrite peu à peu.

Je culpabilise de ne plus être aussi joyeuse et amicale, en me disant qu'il y a sûrement pire ailleurs. Mais j'aimerais tout de même un peu de calme.

L'été approche. Que vas-tu faire ? Ça te dirait d'aller voir la mer ? Ou simplement les étoiles ?

Une fois, la semaine dernière si je ne me trompe, je t'ai vu avec le regard baissé. Au fond de moi, je savais qu'il s'était passé quelque chose, mais si tu as choisi de t'éloigner, alors je respecte ta décision. Après tout, ça ne fait pas si longtemps que nous nous connaissons.

Peut-être que l'attachement que je pensais que nous avions l'un pour l'autre n'était qu'une illusion, nourrie par la nostalgie de rencontrer quelqu'un de nouveau.

Malgré tout, tu as simplement reproduit ce que d'autres ont fait avant toi : l'ignorance.

Sache qu'il n'y a rien de pire. Mais ce n'est pas grave, c'est ainsi. Et si un jour tu reviens, sache que je serai toujours là, car au fond, je sais que tu reviendras.

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