3. Blaine

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Je n'étais seulement qu'un simple pervers...
Tu as réveillé en moi quelque chose de malsain.

Je l'ai regardé partir du restaurant avec son amie. Ses longs cheveux mauves glissant dans son dos et ses joues rougies par la gêne. J'avais vaguement parlé de l'incident au Carlton's et il m'avait suivi au Steak'n Fries en croyant que je voulais seulement chercher de la viande fraiche. La vérité, c'est que je l'avais suivi, elle. J'avais passé la journée à la suivre, jusqu'aux douches de son putain de dortoir. J'avais regardé les contours de sa silhouette pulpeuse pendant qu'elle se lavait et se massait tranquillement le corps. J'avais senti ma queue tressauter pendant que la pièce se remplissait de son odeur de cannelle. Je m'étais approché doucement du rideau et j'avais frôlé le tissu du bout des doigts, si proche d'elle pourtant si loin en même temps. Lorsqu'elle avait tendu la main vers le robinet j'avais reculé doucement d'un pas. Je ne voulais pas qu'elle me voit toute suite, elle n'avait pas encore assez peur. J'étais entré dans la cabine et j'avais pris sa culotte dans sa pile de vêtement avant de la reniflé avidement. Cette culotte qui était collé à sa chatte pendant qu'elle me regardait avec ses grands yeux verts. Avait-elle mouillé en me voyant ? Est-ce qu'elle avait ressenti cette envie, cette électricité entre nous ?
Plus tard, j'étais debout devant sa fenêtre à la regarder dormir paisiblement dans son lit. J'avais collé les doigts de ma main gauche au verre froid, cherchant un peu de fraicheur dans toute cette chaleur qui m'envahissait la peau depuis qu'elle avait été sur mon chemin. Mes yeux suivaient la ligne de sa cuisse qui sortait de sa couverture. J'aurais aimé la voir se masturber dans son lit, savoir qu'elle vivait cette étrange sensation qui me hantait depuis ce matin. Je la voulais tellement que je me suis forcé de tourner les talons avant d'agir sans réfléchir.

- Tu devrais peut-être aller te coucher non ?

Je décroche l'écran de mon ordinateur des yeux et fixe Cole.

- J'ai quelques trucs à terminer encore, répond je d'une voix fatiguée.

- Tu peux les terminer demain, il est près de trois heures du matin et sincèrement, j'en ai marre de t'entendre appuyer sur ces touches.

Cole se passe la main dans les cheveux et s'approche de moi en replaçant l'élastique de son pantalon jogging sur ses hanches. Il plisse et yeux et regarde mon écran.

- C'est la petite du café ?

J'ai épluché toutes les informations que j'ai pu trouver sur elle dans les bases de données des environs. Ses relevés de notes, où elle a grandi, ses horaires et même son Facebook. Licorne était un petit génie qui avait réussi à obtenir une bourse généreuse pour l'université de Lone Oak. Malgré les sécurités d'internet, il ne faut jamais sous-estimer les convictions d'un pirate informatique.

- Avec des notes comme ça, je sens d'ici qu'elle est vierge, dit Cole avec un petit sourire.

- Une grosse tête, répond je d'une voix rauque avec un sourire satisfait.

- Tu lui a reparlé ? demande-t-il en regardant les informations sur mon écran.

- Non, mais t'inquiètes, ça arrivera bientôt. Elle n'en a pas fini avec moi.

Je le pense. Si j'étais sain d'esprit, j'aurais presque eu peur de moi-même et de ma détermination dans ce que j'ai dit à Cole. Toutefois, la vérité, c'est que je ne suis pas sain d'esprit et encore moins depuis que mes yeux ont croisés ceux de Danielle Moreau.

***

Après avoir dormi que 3 heures, je marche vers Carlton's en écoutant Pretty when you cry de The Vast dans mes écouteurs. Je fais le même trajet tous les matins pour aller chercher mon café, mais ce matin, j'espère la voir. Lorsque j'arrive devant le café, je regarde subtilement à l'intérieur avant d'entrer. Les habitués sont attablés, certains discutent, d'autres étudient. J'arrive au comptoir et Carl me tend mon café pendant que je sors mon portefeuille.

- Il est déjà payé, dit-il avec un sourire aux lèvres.

Je hausse un sourcil.

- La jeune fille. J'imagine qu'elle a voulu se faire pardonner pour hier matin. Elle est passé il y a environ trente minutes.

- Je vois, répond je simplement en prenant le gobelet qu'il me tend tout en enfonçant mon portefeuille dans ma poche.

Une petite licorne au grand cœur donc...

Quand je sors du café, j'ai ce petit sourire collé aux lèvres. Je prends mon cellulaire et prend une photo de mon café dans ma main avant de l'envoyer à Cole.

Blaine

Café gratuit. Gracieuseté de petite licorne.

Cole

Comme c'est mignon... Elle ne sait pas dans quoi elle s'embarque...

Je remets mon cellulaire dans ma poche et au lieu de marcher vers chez moi, je me dirige vers Lone Oak. Je sais grâce à son horaire qu'elle est en cours en ce moment, elle ne devrait pas rejoindre sa chambre avant un bon deux heures. Je marche tranquille, sans me presser jusqu'à son dortoir. Une fois sur place, je marche jusqu'à la porte quatorze et sort l'épingle de ma poche avant de l'enfoncer dans la serrure. Quand j'entends le léger déclic, je retire l'épingle et tourne la poignée pour entrer dans sa chambre et refermer la porte derrière moi. J'inspire profondément l'odeur de cannelle qui la caractérise. Elle a une petite chambre, simple. Pendant que je la regardais dormir, je ne m'étais pas attardé aux détails puisqu'elle était la source de mon attention. Maintenant, mes yeux fouillent la pièce, analysant tout ce qu'elle contient afin d'obtenir le plus de renseignement sur elle. Je glisse mes doigts sur son oreiller, sa couverture bien placée sur son lit. Cette même couverture qui recouvrait sa petite peau délicate la veille lorsqu'elle dormait. Je ferme les yeux et inspire encore profondément mais cette fois-ci, c'est une manière de me recentrer, de me contrôler de cette fébrilité qui m'envahie dans son espace. Je détourne les yeux de son lit et pose mon regard sur son bureau. Son ordinateur est ouvert sur son écran de veille. Je m'assoie sur sa chaise et glisse mes doigts sur le clavier et la demande de mot de passe apparaît. Je souris.

Tu crois qu'un mot de passe va m'arrêter ?

Je sors mon petit décodeur de ma poche, celui qui ne me quitte jamais et l'enfonce dans le port USB. J'appuie sur le bouton pour l'actionner et quelques secondes suffisent pour déverrouiller son ordinateur portable. Une photo du groupe Puscifer en fond d'écran, je prends une gorgé de mon café, débranche le décodeur et branche ma clé USB. En appuyant sur quelques touches de son petit clavier, je copie tous ses fichiers. Je retire la clé USB et reprend mon décodeur pour les mettre tous les deux dans ma poche de jeans. Je remets l'ordinateur en veille et me lève pour continuer de scruter la chambre des yeux. Sur le coin de son bureau, je vois sa trousse de toilette et l'ouvre. Je fouille à l'intérieur et y trouve son shampooing, son savon, son étui à pilules contraceptives ainsi que son rasoir et du maquillage.

Je ressens une certaine déception à savoir qu'elle n'est pas vierge mais je ne m'en formalise pas. J'ouvre le bouchon de son savon à la cannelle et le sent. Elle est loin de toutes ces femmes qui se recouvre le corps avec de la lavande et des parfums de roses. Je n'ai jamais été particulièrement fan de l'odeur de cannelle, mais je me sens enivré par cette odeur... Parce que c'est la sienne. C'est celle que je rattache directement à ses grand yeux verts innocents. Je referme sa trousse et me tourne vers son lit, prenant ma dernière gorgée de café, je souris et me dit qu'il est temps de pousser un autre niveau. Elle n'a pas encore assez peur de moi et je me nourris de cette peur qui l'envahis. Je m'approche de son lit, fouille dans ma poche pour en sortir sa culotte et la dépose soigneusement sur son lit avant d'y déposé mon gobelet vide.

Réjouis-toi de ma carte de visite petite licorne.

Je quitte sa chambre en mettant mon capuchon de sweat sur ma tête.

CHASED (Dark Romance) 18+Où les histoires vivent. Découvrez maintenant