CHASED (Dark Romance) 18+

28. Danielle

J'immerge tranquillement du sommeil. Les rayons du soleil filtrent à travers les rideaux de ma fenêtre et je me sens calme, sereine. Le corps chaud de Blaine est collé contre mon dos et son bras est enroulé autour de ma taille. Je sens sa respiration lente et brûlante dans mon dos. Nous avons fait l'amour ensemble hier soir. Non seulement, il a fait quelque chose que je lui ai demandé, mais il est toujours là au matin. Je pourrais me faire des idées et me dire que notre relation a peut-être changé de cap. Toutefois, je ne peux pas me faire d'attente avec cet homme, il est encore trop tôt.

- Tu es réveillée, dit sa voix grave dans mes cheveux.

- Comment tu le sais ?

- Ta respiration a changé, réplique-t-il avant de serrer son bras plus fortement autour de moi.

- Ça fait longtemps que tu es éveillé ?

- Pas très longtemps non, c'est... étonnant.

Je me retourne et le regarde. Ses yeux bleu clair ont l'air plus détendus que d'habitude. Ses cheveux foncés en pagaille lui descendent sur le front. J'hésite un instant, mais fini par lever la main pour caresser la peau de sa joue du bout des doigts. Il me laisse faire. Je prends le temps de regarder sa beauté sous la faible lumière qui filtre, me rappelant que je n'ai jamais vraiment prit le temps de regarder les traits de son visage.

- Pourquoi dis-tu que c'est étonnant ? le questionne-je en retirant ma main.

- Parce que je ne dors jamais, répond-t-il simplement en me fixant.

Son visage est calme, il ne démontre aucune émotion particulière. Je l'ai vu souvent en colère, arrogant, mauvais et je l'ai vu sourire plusieurs fois, mais je n'ai jamais pu voir son visage dans son simple appareil. Blaine Watts est d'une beauté comme il s'en fait peu. Une mâchoire carrée, des lèvres pulpeuses, un nez fin, droit et des yeux intenses et profonds. Je ne doute pas que toutes les femmes se retournent sur son passage et pourtant, il se laisse envahir par une obsession malsaine, m'utilisant comme réceptacle. Blaine lève une main et place une mèche de mes cheveux derrière mon oreille avant de glisser la pointe de ses doigts sur la ligne de ma mâchoire. Le temps est comme suspendu, comme si nous faisions une trêve. J'ignore ce qu'il se passera une fois qu'il partira de ma chambre, mais j'ai toujours cette boule au fond de mon estomac. Vous savez ce qu'on dit du diable ?

La plus grande ruse du diable est de vous persuader qu'il n'existe pas.

Je pourrais prendre en considération ce proverbe si Blaine ne disait pas aussi ouvertement qu'il est mauvais. Il m'a montré à plusieurs reprises qu'il n'avait rien d'un saint. Toutefois, je sais très bien que le diable était un ange avant de devenir le diable. Dans tous les contes qu'on nous montre durant enfance, il y a toujours un vilain. Ce qu'on ne nous apprend pas, c'est qu'un vilain ne naît pas vilain, il devient vilain. Je fronce les sourcils en regardant son beau visage.

Qu'est-ce qui t'as rendu mauvais, Blaine Watts ?

- Ne fait pas ça, petite licorne, dit-il en continuant de me regarder.

- Faire quoi ?

Blaine se redresse et va s'asseoir au bord du lit.

- Ne perds pas ton temps à essayer de me comprendre, rétorque-t-il froidement en se levant dans toute sa nudité.

Je m'assoie et tien la couverture contre ma poitrine. Mes yeux se promène sur son corps découpé et je sens presque le mien surchauffé. Je n'ai jamais pris la peine de bien regarder son corps. Il est grand, imposant, même sans vêtement. Il s'habille tranquillement sans me regarder. Lorsqu'il est complètement habillé, je me sens affreusement nue. Blaine passe ses doigts dans ses cheveux et pose ses yeux sur moi. Mon cœur bat soudainement plus rapidement. Je ne saurais pas expliquer pourquoi. Est-ce que c'est parce qu'il me regarde ou parce que je sais qu'il s'en va ? J'avale ma salive en soutenant son regard et patiente qu'il daigne dire quelque chose, mais il se dirige plutôt vers la porte et sort sans rien dire. Quand la porte se ferme derrière lui, le froid envahie ma chambre et je me laisse tomber sur le dos dans mon lit. C'est ce que je pensais, cette nuit n'était qu'une trêve.