16. Danielle

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Entrant discrètement par la porte arrière. J'essaie de ne pas faire trop de bruit. Ce n'est pas le moment de croisé ma famille dans l'état dans lequel je suis. Je marche rapidement vers la salle de bain et referme la porte avant de la verrouiller. Mes mains tremblent encore lorsque j'ouvre le robinet pour m'éclabousser le visage. Le sperme de l'étranger glisse le long de mes cuisses et je retire mes vêtements en hâte afin de sauter dans la douche. J'ai le sexe en feu mais rien n'aurait pu me préparer à la brûlure intense que je ressens lorsque l'eau chaude éclabousse mon dos. Je lâche un couinement et met ma main devant ma bouche avant de sortir de la douche. J'essaie de regarder mon dos dans le miroir mais je n'y arrive pas. Je prends alors mon cellulaire et ouvre l'appareil photo. Mes yeux s'écarquillent et ma bouche s'ouvre de surprise. Mon dos est couvert d'éraflures. Je n'ai jamais rien sentie... Dans quel état j'étais pour ne pas ressentir ça ? Me rappelant ce qui coule entre mes cuisses, je saute de nouveau dans la douche et me lave. J'ai une morsure dans l'intérieur de la cuisse, des bleus sur les hanches et maintenant le dos éraflé. À quel point va-t-il encore me marqué avant de considérer que je suis vraiment sienne ? Je me sens ankylosé et je ne peux pas arrêter de penser à ce qu'il s'est passé. La facilité qu'il a de me faire tomber sous son charme à chaque fois me surprend. Il me fait tout ce qu'il veut sans me demander la moindre permission. C'est une entente tacite, à chaque fois. Lorsqu'il est parti sans rien dire, j'ai vu quelque chose que je n'avais jamais vu avant. Il a eu l'air d'hésité ou de combattre quelque chose. J'ai peut-être hallucinée, je n'étais pas non plus dans un état très attentif après tout ça, mais je suis sûr qu'il est parti aussi vite sans rien dire parce qu'il y avait quelque chose qui clochait où le dérangeait. Peut-être qui en a finalement assez ? J'éteins l'eau de la douche et me sèche en douceur avant de m'enrouler de ma serviette et je sortir en hâte de la salle de bain pour aller vers ma chambre. Je cache mes vêtements souillés dans ma valise pour éviter que ma tante tombe dessus. J'enfile un grand t-shirt et un bas de pyjama. Quand je sors de ma chambre pour aller manger avec ma tante et mon oncle, Oncle Jacob est assit à la table en lisant le journal et ma tante prépare les assiettes. Je m'assois à la table et ne dit pas un mot.

- C'était bien cette promenade de sentier ? balance-t-il sans lever les yeux de son journal.

- Oui, c'était bien, rétorque-je rapidement en frottant mes mains sur mon pyjama. Ça m'avait manqué de sentir l'odeur de la forêt.

- Je croyais qu'ils avaient quelques petits sentiers à Stolow, près de l'université. Tu devrais les utiliser de temps en temps.

Tante Dorothée s'approche avec mon assiette et celle de mon oncle et les dépose devant nous. Mon oncle ferme son journal et le glisse sur ses genoux en lançant un sourire chaleureux à ma tante. Trente ans d'amour et je ne me lacerais jamais de voir la manière qu'il la regarde. J'aimerais avoir ce genre de relation dans l'avenir. Le genre de relation où on regarde quelqu'un et qu'on n'a pas besoin de rien dire pour communiquer. Nos discussions sont d'une banalité sans nom durant le repas, mais je suis heureuse de discuter avec eux de tout et n'importe quoi comme si tout était normal. Comme si toute cette pression que je ressentais de Thomas n'existait pas. Comme si ce qui s'est passé dans le sentier n'avait jamais eu lieu. Une fois le repas terminé, ma tante suggère qu'on écoute un film ensemble, vu que c'est ma dernière nuit à Low Lake avant de retourner à Lone Oak. J'accepte et profite de l'occasion pour écouter ce film coller sur elle. M'enivrant de son parfum et de son calme, je m'endors de confort après une heure. Je me réveille lorsqu'elle passe ses doigts dans mes cheveux en chuchotant mon prénom. J'ouvre les yeux sur son visage souriant.

- Je crois qu'il est temps d'aller dormir maintenant, chuchote-t-elle.

Je hoche la tête et prend ma tante dans mes bras avant de lui souhaiter bonne nuit. J'anticipe déjà le long trajet en bus pour rentrer à l'université et mon corps est encore plus ankylosé qu'avant le repas. Je prends mon oncle dans mes bras et lui souhaite aussi bonne nuit. Je traine mes petits pieds jusqu'à ma chambre et referme ma porte. La chaleur est étouffante et je regarde le thermostat en fronçant les sourcils, je ne me rappelle pas l'avoir allumé. Je baisse la température et ouvre légèrement ma fenêtre afin de profiter de la petite brise cette nuit. Je retire le bas de mon pyjama tout en gardant mon t-shirt et me glisse sous les couvertures avant de fermer les yeux.

CHASED (Dark Romance) 18+Où les histoires vivent. Découvrez maintenant