Collant mes livres contre ma poitrine, je marche vers le local de mon cours d'un pas rapide. J'essaie de me vider la tête en provoquant de l'endorphine, mais je ne vois que son beau visage qui se détourne de moi avec une expression désintéressée. J'ai ressenti un pincement désagréable dans ma poitrine à ce moment-là et je me suis dépêché de sortir de sa voiture. J'ai toujours trouvé que j'étais quelqu'un d'intelligent, mais j'ai l'impression d'être une imbécile lorsque je suis à proximité de cet homme. Je ne sais jamais comment agir et à quoi penser. Blaine Watts n'a rien d'un homme noble et il n'est pas du genre à se laisser emporter par des sentiments, surtout pas les miens. Même en prenant tout ça en compte, je ne peux pas m'empêcher de le désirer. Je ne devrais pas m'amouracher d'un homme qui n'en a rien à faire, mais je ne peux pas m'en empêcher. J'ai cette sensation dans ma poitrine qui grandie à chaque fois que je le vois, à chaque fois que je sens son odeur et à chaque fois qu'il pose ses mains sur moi. C'est viscéral. Pourtant, à travers ses yeux bleu profond ne laisse pas sortir la moindre émotion mise à part le désir. Je ne suis peut-être qu'une source de tentation perverse. Jusqu'à maintenant, je m'en suis contenté, mais je me rends compte que je ne peux pas continuer longtemps sans lui dire ce que je ressens envers lui. Qu'il s'en fiche ou non.
J'entre dans le local et m'avance vers ma place habituelle. Une fois assise, j'ouvre mes livres et installe mon plan de travail pour être prête quand une ombre passe à côté de moi pour s'asseoir. Je n'y prête pas attention immédiatement. Toutefois, l'impression d'être observée me fait tourner la tête. Mes yeux tombent sur deux prunelles foncées que je reconnais toute suite. Un magnétisme évident emplit l'air autour de nous.
- Bonjour, dit-il en me faisant un sourire.
- Bonjour Matheo.
Matheo place ses livres sur son bureau avant de replonger ses yeux dans les miens.
- Tu fais quelque chose après le cours ?
- Non. Et ce n'est pas une ouverture pour une proposition, dis-je sèchement avant de tourner les yeux vers le devant de la classe.
Pourquoi je suis aussi méchante avec lui ? Je le connais à peine. J'imagine que l'histoire au Steak n'fries n'a pas aidé l'image que j'ai de lui. Malgré sa grande beauté, je ne sais pas pourquoi, mais j'ai l'impression que quelque chose cloche dans sa manière de me regarder. Il y a une ombre dangereuse qui y flotte que je n'aime pas du tout. De plus, avec tout ce qui se passe avec Blaine, je ne crois pas avoir envie de fréquenter quelqu'un d'autre. Même si Blaine semble s'éloigner de moi maintenant qu'il a obtenu ce qu'il voulait. Je n'ai pas le désir de voir personne d'autre.
- Pourquoi es-tu autant sur la défensive ? me questionne-t-il sans me quitter des yeux.
Je me tourne vers lui en croisant les bras.
- Parce que ce n'est ni l'endroit, ni le moment pour essayer de sympathiser de cette manière.
- De quelle manière ? réplique-t-il en penchant sa tête de côté.
Le professeur entre dans la classe et nous salut tous en marchant vers son bureau. Je sens encore le regard de Matheo sur moi quelques secondes avant qu'il s'appuie contre le dossier de sa chaise de façon nonchalante pour regarder devant la classe à son tour.
- Si je vous parle des Fleur du mal de Charles Baudelaire, mes chers étudiants, qu'avez-vous à en dire ?
Je lève ma main, prête à répondre, mais Matheo pouffe de rire en croisant les bras contre sa poitrine. Le professeur ne m'a pas l'air très surpris par sa manière d'agir.
- Vous voulez partager votre opinion avec le reste de la classe ? rétorque le professeur en regardant Matheo.
- C'est bien pour les âmes en peine qui sont en quête de romantisme et d'amertume mais, nous savons tous que la poésie est l'écriture des romantiques tristes. Ça n'a rien de stimulant de lire les plaintes des autres.
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CHASED (Dark Romance) 18+
Romance** Bien lire la mise en garde avant d'entamer la lecture ** Les fleurs, le chocolat et le romantisme ce n'est pas pour tout le monde. Blaine Watts, un pirate informatique doué, n'est pas adepte du romantisme. Lorsqu'il se rend dans son café habituel...