Jour 2

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Le deuxième jour 

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Le deuxième jour 


Tao arriva à peine au petit port de Brumevent lorsque la nouvelle se propagea comme une traînée de poudre. Ce n'était pas le navire marchand tant espéré qui se profilait à l'horizon, mais un bateau pirate. Le pavillon noir avait été repéré par un groupe d'enfants, perchés sur l'observatoire, armés d'une longue-vue. Ils étaient descendus en trombe, criant à moitié d'excitation, à moitié de peur, courant prévenir les adultes. Leur annonce avait résonné dans les ruelles pavées du village. Le murmure devint rumeur, et la rumeur se transforma en angoisse collective.

Chez les adultes, l'inquiétude se mélangeait à une curiosité difficile à contenir. Brumevent n'était pas étrangère aux visiteurs de passage, mais les pirates, eux, apportaient souvent leur lot de problèmes. Quelques âmes aventureuses s'étaient rassemblées derrière le maire, un homme trapu à la mine sérieuse, espérant que cette rencontre se déroulerait pacifiquement. Les enfants, eux, avaient été rapidement rassemblés à l'école, pour les protéger, l'accès aux falaises et à leur labyrinthe de grottes y était facilité si jamais les choses tournaient mal.

Tao, légèrement en retrait, observait la scène d'un œil attentif. Le vent frais faisait virevolter quelques mèches de ses cheveux clairs autour de son visage. Elle était suffisamment près pour entendre la conversation si les pirates haussaient le ton, mais assez loin pour pouvoir s'enfuir si la situation devenait dangereuse. Ses yeux bleus scrutaient le navire avec minutie, captant chaque détail.

Le bateau en lui-même était impressionnant, bien plus que tout ce qu'elle avait vu auparavant. Trois grands mâts se dressaient fièrement, ornés de voiles blanches immenses, et la coque, parsemée de planches rouges, donnait à l'ensemble un air sinistre mais élégant. Sur la voile principale, une tête de mort, balafrée de traits rouges évoquant une cicatrice, croisée par deux katanas. La proue du bateau, sculptée en un dragon imposant, semblait fixer le village, comme s'il jaugeait lui aussi les habitants.

Les pirates manœuvrèrent leur navire avec une surprenante délicatesse, l'amarrant soigneusement sans précipitation. Tao ressentit un léger soulagement en constatant que personne ne bondissait à terre avec des armes dégainées, prêt à piller le village. Finalement, un homme descendit lentement du navire, et s'avança vers le maire avec une assurance tranquille. Il avait les cheveux roux flamboyants, et bien que son ton soit calme, presque amical, il dégageait une aura de pouvoir indéniable. Même de loin, Tao pouvait sentir la maîtrise qu'il avait de la situation.

Mais ce n'était pas lui qui retint son attention. Derrière le capitaine se tenait un autre homme, un peu en retrait, une cigarette à la main, qu'il portait nonchalamment à ses lèvres. Ses yeux sombres balayaient le village avec une vigilance calculée. Il semblait prêt à réagir au moindre signe de danger, et pourtant, il émanait de lui une certaine tranquillité, comme s'il avait déjà tout prévu. Tao ne pouvait détacher son regard de lui. Ses cheveux noirs, mi-longs, reposaient en une queue de cheval qui tombait sur son épaule. Son corps, taillé par les combats et la vie en mer, dégageait une force brute et contenue.

Elle sentit un frisson parcourir son échine, mais ce n'était pas uniquement à cause du vent mordant. Il avait senti son regard. Leurs yeux se croisèrent soudainement, et Tao se figea, incapable de détourner les siens. Elle se sentit prise au piège, ses joues rougissant sous l'intensité de ce regard perçant. Un léger sourire étira les lèvres de l'homme, un sourire confiant, de ceux qui savent exactement l'effet qu'ils provoquent. Tao, embarrassée d'avoir été surprise, détourna rapidement les yeux, essayant de calmer son cœur qui battait à tout rompre dans sa poitrine.

Le vent souffla un peu plus fort à ce moment-là, soulevant quelques feuilles mortes autour d'elle, comme pour la rappeler à la réalité. Mais son esprit était déjà accaparé par cet homme mystérieux, dont le regard semblait la suivre, même après qu'elle eut détourné les yeux.

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Beeennn ! J'aime ce chapitre olala ! J'écris en pilote automatique, je découvre le chapitre en relisant, cette histoire n'a pas de trame. (Cela dit c'est reposant). 

31 jours à Brumevent || Ben BeckmanOù les histoires vivent. Découvrez maintenant