Le treizième jour.
— C'est comment de vivre sur les mers ? lui demanda-t-elle finalement, brisant le silence qui s'était installé entre eux.
Ben marqua un instant avant de répondre, son regard se perdant au loin sur l'immensité bleue qui était devenue sa maison. Il sentit le poids des années passées à voguer entre deux horizons lointains, une vie qu'il ne pouvait plus imaginer ailleurs que sur un navire.
— Vivre sur les mers, c'est... complexe, dit-il enfin, ses mots pesés avec soin.
Une nouvelle pause s'installa, le vent frais venant faire flotter quelques mèches brunes autour de son visage. Il semblait chercher à mettre en ordre ses pensées, perdu entre souvenirs et réflexions.
— Les gens imaginent souvent que c'est synonyme de liberté absolue. Et d'une certaine manière, ça l'est. Pas de lois, pas de contraintes, juste l'océan à perte de vue. Mais la mer...
Il secoua doucement la tête, un sourire se dessinant sur ses lèvres, teinté d'une mélancolie subtile.
— La mer, elle te teste. Elle te rappelle constamment que c'est elle qui commande, pas toi. Tu peux naviguer des jours entiers avec un ciel dégagé et une brise douce, puis, sans prévenir, une tempête surgit, prête à tout dévorer. Et tu te rends compte que, peu importe ta force ou ton intelligence, tu n'es qu'une poussière face à elle.
Il fit une pause, dégageant ses mains du plaid pour allumer une cigarette. La fumée s'échappa lentement, se mêlant à l'air frais, avant de disparaître. Son regard se perdit dans le vide, trahissant des souvenirs d'épreuves passées, des moments où il avait affronté la mer, où elle l'avait défié.
Tao resta silencieuse, respectant cette introspection. Sa main fine reposait sur l'avant-bras de Ben, un contact discret mais suffisant pour lui témoigner son soutien. Elle ressentait, à travers ses mots, toute l'affection qu'il portait à cette vie, mais aussi le poids de la solitude et du danger qu'elle représentait. Sa chaleur à elle se mêlait au froid ambiant, contrebalançant l'immensité qui semblait parfois engloutir Ben.
— Mais c'est aussi... apaisant, reprit-il doucement. Quand tu es seul, juste toi et l'immensité bleue. Pas de terre à l'horizon, juste les vagues qui te bercent, le vent qui siffle dans les voiles. C'est dans ces moments-là que tu comprends ce que ça signifie vraiment d'être libre. Il y a une sérénité dans le chaos.
Ses mots résonnèrent en elle, chaque phrase peignant un tableau de cette liberté indomptable qu'il chérissait tant. Elle pouvait presque visualiser ces scènes qu'il décrivait, ces moments suspendus entre deux mondes, entre le calme et la tempête.
— Vivre sur les mers, c'est accepter de ne jamais vraiment savoir où tu iras demain, ajouta-t-il en souriant. Mais c'est aussi apprendre à aimer cette incertitude. Parce que chaque jour est une nouvelle aventure, chaque horizon cache un mystère.
Il se tourna alors vers elle, un sourire en coin, son regard plus intense que jamais.
— Et parfois, ces mystères en valent la peine, conclut-il, un éclat dans les yeux.
Tao sentit son cœur s'emballer à ces mots, comme si, dans cette réponse, il laissait transparaître bien plus que de simples réflexions sur la mer. Le mystère auquel il faisait allusion semblait s'étendre bien au-delà de l'océan, peut-être même jusqu'à elle.
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C'est l'un des chapitres les plus court, mais je l'aime trop. Pi'la mini décla de Ben là ♡
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31 jours à Brumevent || Ben Beckman
FanficBen sourit légèrement, profitant de l'instant pour garder sa main dans la sienne un peu plus longtemps que nécessaire, ses doigts serrant les siens avec douceur mais fermeté. Tao, troublée par cette proximité, leva les yeux vers lui, se perdant dans...