Jour 20

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Le vingtième jour

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Le vingtième jour.

Tao marchait rapidement, le cœur battant sous l'effet de la colère et de la déception. Elle n'avait qu'une hâte : s'enfermer chez elle, se cacher du monde, jusqu'au départ des pirates. Elle se sentait stupide, incroyablement naïve. Pourquoi avait-elle cru, même un instant, qu'il y avait quelque chose de spécial entre elle et Ben ? Ce qu'elle avait pris pour des moments partagés n'était probablement rien de plus que des banalités pour lui.

Ses mains tremblantes fouillèrent nerveusement dans sa poche, cherchant ses clés avec impatience. Elle retint une insulte en les faisant tomber, ses doigts glissant maladroitement sur le métal froid. Après deux tentatives infructueuses pour déverrouiller la porte, elle poussa enfin le battant. Mais au moment même où elle s'apprêtait à entrer, une main ferme attrapa son bras, l'arrêtant net.

Surprise et irritée, elle se retourna, prête à repousser violemment l'intrus, mais sa réplique acide mourut sur ses lèvres lorsqu'elle croisa son regard. Ben se tenait devant elle, son visage marqué par l'inquiétude, ses sourcils froncés. Il l'observait attentivement, cherchant dans ses traits les réponses à des questions qu'il n'avait pas encore posées.

— Est-ce que tout va bien ? demanda-t-il d'une voix calme.

— Oui, répondit-elle sèchement, sans même tenter de masquer la froideur dans sa voix.

La réponse brève et tranchante l'étonna. Ce n'était pas la Tao qu'il connaissait, pas celle qui riait aux éclats lors de leurs conversations tardives ou qui le regardait avec cette douce curiosité. Le pli entre ses sourcils s'accentua tandis qu'il cherchait à comprendre ce qui n'allait pas.

— Je vais rentrer. Bonne nuit, Ben, lâcha-t-elle, espérant clore la conversation.

Elle tira sur son bras pour se dégager de sa poigne, mais il ne la lâcha pas immédiatement. Au lieu de cela, il glissa doucement sa main jusqu'à son visage, relevant son menton pour plonger ses yeux dans les siens. Ce qu'il y vit lui coupa le souffle. Les yeux de Tao brillaient de larmes difficilement contenues, empreints d'une tristesse qui le toucha bien plus profondément qu'il ne l'aurait cru.

— Tao, murmura-t-il, le cœur serré de la voir ainsi.

— Laisse-moi, Sira doit t'attendre, lança-t-elle, une pointe de colère trahissant la douleur qu'elle tentait de cacher.

Le nom de Sira lui fit comprendre immédiatement ce qu'il se passait. Ce n'était pas juste une question de mauvaise humeur ou de fatigue. Tao avait vu la scène à la taverne, et la jalousie, mêlée à la douleur, lui avait fait imaginer le pire. Habituellement, Ben aurait trouvé cela amusant, mais la souffrance dans ses yeux lui était insupportable. Il tenait à elle, bien plus qu'il ne voulait l'admettre. Et il savait qu'on ne fait pas souffrir les gens qui comptent.

— Mais c'est avec toi que je veux rester, souffla-t-il doucement, sa voix presque brisée par la sincérité de ses paroles.

Avant qu'elle ne puisse répondre, avant même qu'elle ne réalise ce qu'il venait de dire, Ben se pencha et posa ses lèvres sur les siennes. Le baiser fut lent, profond, comme une réponse à toutes ses incertitudes. Tao, d'abord figée par la surprise, se laissa emporter par la chaleur qui l'envahissait, oubliant l'instant d'avant, la douleur et les doutes, pour ne plus sentir que le moment présent. 

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Enfin, n'est-ce pas ?

31 jours à Brumevent || Ben BeckmanOù les histoires vivent. Découvrez maintenant