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C H A N E L



Je n'arrive toujours pas à réaliser que je suis mère. Ça me semble tellement irréel. Après presque deux ans de mariage sans enfant, me voilà maman alors que je n'avais plus aucun espoir. Qui l'aurait cru, sérieusement ? Sûrement pas moi.

J'essaie de me redresser pour être en position assise, mais je sens une douleur au niveau de mon ventre. Une sage-femme m'a expliqué que c'est mon utérus qui se remet en place. La douleur est horrible.

L'accouchement, ça fait mal, d'accord. Mais pourquoi personne ne m'a parlé des autres douleurs ? Faire pipi est devenu une épreuve pour moi. Ça fait tellement mal, ça brûle et je ne peux même pas m'asseoir sur la cuvette tellement la douleur est insupportable.

Les mamans sont vraiment des guerrières, hein.

Je cherche une position confortable, puis je ferme doucement les yeux. Samuel n'a pas beaucoup dormi cette nuit, voire pas du tout, donc moi non plus. Je vais essayer de dormir pour rattraper mes heures de sommeil, puisque bébé dort aussi.

Le sommeil allait me prendre quand la porte s'ouvre doucement, et je vois Milan entrer avec une valise. Il est suivi d'Émilie et Léa, elles ont des sacs-cadeaux. Elles me saluent rapidement puis partent vers le berceau de Samuel.

Milan : Hola princesa, comment tu te sens ?

- Franchement ? Je sais pas trop. Entre la douleur et le choc... c'est beaucoup à digérer.

Il me regarde avec cet air protecteur qu’il a toujours eu envers moi, mais cette fois, il y a quelque chose de plus. De la fierté, je pense. Il s’approche de moi et pose doucement une main sur mon front.

Milan : T’as été incroyable, tu sais ? On va y arriver, tous les trois.

Je souris. "Tous les trois", c'est encore bizarre à entendre. Je lève les yeux vers le berceau où notre fils dort paisiblement. Il est si petit, si fragile.

Comment ai-je pu ne pas me rendre compte qu'il était là, qu'il grandissait en moi tout ce temps ?

Léa : Il est trop mignon, j'ai envie de le manger, purée.

Milan : Calme-toi aussi, personne ne va manger mon enfant.

Léa : Il est trop chou, sa petite bouille, oh je fonds.

Émilie : Il a pris la tête de son daron, choquée.

Milan : Tu voulais qu'il te ressemble peut-être ?

Émilie : Ouais, ça ne m'aurait pas dérangée, vu que ma fille a pris la tête de ta femme.

Sa fille a quelques traits de ressemblance avec moi. En vrai, elle ressemble à mon père, donc à la mère d'Émilie, et comme je ressemble aux deux, bah elle me ressemble.

- Sois pas jalouse, Chanel junior est très belle.

Émilie : Tchip. Elle s'appelle Esther, ma fille. Bref, j'ai accompagné Milan pour acheter les affaires de bébé Samuel.

Elle ouvre la valise pour sortir les affaires du bébé et commence à tout organiser.

Émilie : On a pris des couches, des bodys, des grenouillères, des bavoirs, tout ce dont tu as besoin pour le bébé. Je t'ai également pris des soutiens-gorge d'allaitement, un tire-lait et des vêtements confortables pour l'hôpital.

𝐂 𝐇 𝐀 𝐍 𝐄 𝐋Où les histoires vivent. Découvrez maintenant