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— C H A N E L —

Neuilly-sur-seine, France 📍

Après avoir hésité devant la porte d'entrée pendant une dizaine de minutes, mes mains et mes jambes tremblant de peur, j'ai finalement réussi à insérer la clé dans la serrure. Mon cœur bat à toute allure. Une fois à l'intérieur, je dépose ma valise, enlève mes chaussures et pose mes clés sur le meuble à l'entrée. En avançant vers le salon, je suis choquée de voir le désordre qui règne dans ma maison. Rien n'est à sa place.

Je pousse la porte du salon et je vois Zakaria absorbé par son jeu vidéo. Quand il réalise ma présence, il me regarde surpris, lâche sa manette et vient vers moi à toute vitesse pour me serrer dans ses bras.

Zakaria : Chanel ? C'est bien toi, bébé ?

- Non non, c'est le facteur, dis-je ironiquement.

Zakaria : Tu m'as tellement manqué, un mois sans toi, c'était insupportable. J'ai cru ne pas survivre à ton absence.

- Lâche-moi, s'il te plaît, tu m'étouffes.

Il se détache de moi et m'embrasse, mais je ne réponds pas. Ses baisers me dégoûtent, j'ai tellement envie de vomir. Après s'être détaché de moi, il me sourit.

- Je vais faire le ménage.

Sans attendre sa réponse, je sors du salon pour me rendre dans la cuisine. Je découvre des cartons de pizzas éparpillés partout, des sacs de fast-food dans la poubelle déjà pleine. Il n'est même pas capable de vider la poubelle ? Je soupire profondément et commence à ranger.

{...}

J'ai passé deux heures à ranger toute la maison. Une fois mon ménage terminé, je suis montée à l'étage pour me laver et dormir un peu. Maintenant que je suis réveillée, je descends au salon pour avoir une discussion avec Zakaria.

J'entre dans le salon, je le trouve dans la même position que tout à l'heure. Il est assis sur le canapé avec sa manette à la main, en train de jouer à FIFA. Je m'approche de lui, je m'assois à ses côtés.

- raclement de gorge Tu peux mettre pause à ton jeu, s'il te plaît ?

Zakaria me regarde et sourit.

Zakaria : Avant que tu commences à parler, je veux m'excuser pour tout ce que je t'ai fait, Chanel. Je suis vraiment désolé, je ne sais pas pourquoi je me comporte comme ça avec toi. Je t'aime, mais je ne peux pas m'empêcher de lever la main sur toi. Je vais essayer de changer et arrêter ma violence pour le bien de notre mariage. Donne-moi une dernière chance et je te promets que je ne lèverai plus jamais la main sur toi.

- Toujours le même discours avec toi, Zakaria. Tu t'excuses, tu promets d'arrêter, mais tu recommences. La première fois, je t'ai pardonné, mais pas cette fois. J'ai peur de toi, Zakaria, j'ai peur d'être dans la même pièce que toi. Tu me frappes comme si j'étais un homme, comme si j'étais ton ennemi. J'en ai marre de ça ! Si je reste ici, tu finiras par me tuer !

Zakaria : Dis pas ça, chérie, je t'aime et mon amour réussira à surmonter ma violence.

- Peut-être, mais je suis pas assistante sociale, ni psychologue. Je ne veux pas, je ne peux plus supporter tes crises de jalousie, tes violences. Je ne veux plus. Zakaria, je veux divorcer.

Zakaria : Quoi ?! Tu te fous de moi ? Tu veux divorcer, mais pourquoi ?

- Je ris nerveusement T'es vraiment drôle, toi. Pourquoi je veux divorcer ? Pourquoi, Zakaria ? Tu veux savoir pourquoi ? Attends, je vais te le montrer.

Je lève mon t-shirt pour qu'il puisse voir mes bleus qui sont toujours aussi marqués sur ma peau. Je lui montre mes autres cicatrices.

- À cause de ça, Zakaria ! Tu m'as frappée deux fois et ces deux fois, j'ai cru mourir. Je ne veux plus être ta femme, je ne veux plus être Madame Bakir ! Dès demain, je vais aller voir un avocat et commencer la procédure de divorce.

Zakaria : Je ne signerai jamais ces papiers, tu es ma femme, tu ne peux pas me quitter. Personne ne me quitte Chanel, et encore moins toi !

- Mdr toi, tu crois que t'es le centre du monde ou quoi ? Que t'es le seul homme de cette terre ? Bref, je ne vais pas perdre plus de temps avec toi. Je pars dormir chez ma mère aujourd'hui. Ne m'approche plus jamais.

Je me lève du canapé, j'allais sortir de la pièce quand je sens Zakaria m'attraper par le bras et ses mains se placer sur mon cou. Il commence à serrer mon cou de toutes ses forces. J'essaie de me débattre, mais je n'y arrive pas. Je n'arrive plus à respirer correctement, ma vision devient floue et mon souffle court.

- Z... Zakaria, arrête, dis-je doucement.

Il lâche mon cou, ce qui fait que mon corps tombe sur le sol. J'essaie de reprendre mon souffle, mais c'est difficile. Il est complètement malade.

Il s'approche de moi et m'attrape par les cheveux, il les serre très fort contre sa main et les tire.

Zakaria : Tu resteras avec moi, Chanel. Tu m'as épousé pour le meilleur et pour le pire. Tu resteras avec moi dans cette maison où tu vivras un véritable enfer. Essaie juste de prévenir quelqu'un, ou de t'enfuir, je te promets que je te retrouverai et que je te tuerai. J'ai beaucoup été gentil avec toi, mais tu fais trop la folle. Je vais maintenant te montrer mon vrai visage.

Il lâche mes cheveux et me donne un coup de pied au ventre avant de sortir du salon.

Cet enfer ne s'arrêtera donc jamais ? J'essuie mes larmes, j'essaie de me relever avec difficulté. Quand j'y réussis, je marche doucement jusqu'aux escaliers et je monte dans la chambre d'amis qui est maintenant la mienne. Je ferme la porte derrière moi, j'entre dans la salle de bain avec mon téléphone. Comme d'habitude, je prends en photo mes hématomes. Mon cou est recouvert de bleus. Au moins cette fois, il n'a pas frappé mon visage.

Je retourne dans la chambre, je m'allonge par terre et je pleure silencieusement. La douleur que je ressens au fond de mon cœur n'est pas la même que celle que je ressens physiquement. L'homme que je pensais aimer de tout mon cœur, de tout mon être, me frappe ?

J'ai honte d'avoir épousé un homme comme lui.

{...}

Quelques semaines plus tard.

Zakaria s'est adouci depuis la dernière fois. Il s'est excusé comme d'habitude et n'arrête pas de me faire des cadeaux. Maintenant, je n'ai plus le droit de sortir, je n'ai le droit de rien faire si je ne suis pas accompagnée de mon garde du corps. Parce que oui, il a engagé quelqu'un pour me surveiller. Je n'ai plus de téléphone, ni d'ordinateur, il m'a enlevé tous mes réseaux sociaux. Je ne peux même pas contacter Katy.

Je voulais faire chambre à part avec lui, mais il le refuse. Je suis donc obligée de dormir avec lui et quand il veut coucher avec moi et que je ne veux pas, il me fait soit du chantage, soit il me frappe et je suis obligée de lui donner mon corps. Ma vie s'est transformé en cauchemar.

À suivre


𝐂 𝐇 𝐀 𝐍 𝐄 𝐋Où les histoires vivent. Découvrez maintenant