CHAPITRE 14 - Aurore

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(Et bien le bonsoir !!! (Ou le bonjour, en fonction du moment de la journée, ou de la soirée, ou... Bonne nuit... Enfin bref. Salut ! xD Allez sur Youtube et tapez "MIIA - Dynasty". Bonne lecture !)

Il m'a embrassée...

C'était furtif, mais...

Il m'a embrassée.

Pourquoi est-ce qu'il l'a fait ?

Il était si froid, si distant, et tout d'un coup, ses lèvres embrassaient les miennes.

C'est à rien y comprendre...

L'eau continue de ruisseler sur mon corps et d'emporter avec elle la moindre once de raison et de logique qui pouvait vivre à l'intérieur de moi. Sous ma peau, il n'y a plus que du doute. Des incertitudes. De l'incompréhension. Un concentré d'angoisse qui circule dans mes vaisseaux sanguins au rythme de mes battements cardiaques endiablés que je ne parviens plus à maîtriser, comme si une personne extérieure manipulait mon corps, telle une poupée de chiffon. Tout est brumeux, et pas seulement cette pièce que je massacre à coup d'eau brûlante. De fines gouttelettes s'abattent sur les murs et s'écoulent jusqu'au carrelage du sol comme des larmes. Je ne m'en rends pas vraiment compte, mais ce liquide qui dévale mes courbes laisse des marques rougeâtres sur mon épiderme qui ne supporte plus cette chaleur atroce. Je sais bien que je devrais ralentir, que je devrais prendre une douche froide pour, justement, me rafraîchir les idées. Mais je n'en ai pas envie. L'eau ne parvient à me détendre que lorsqu'elle dépasse quarante-cinq degrés.

Parfois, je me demande si je ne devrais pas me faire enfermer.

À d'autres moments, je me dis qu'il y a bien pire.

Les yeux clos, je ne fais qu'inspirer un air à peine respirable tant il est épaissi par la buée, avant de le recracher sur les parois de la douche et tenter de me détendre du mieux que je peux dans le silence d'une soirée envahie seulement par les cascades qui ruissellent encore sur mon corps meurtri. Je suis littéralement en feu. Tous mes muscles sont si contractés que j'en tremble comme une feuille accrochée à la branche d'un arbre, ballottée par un vent puissant qui ne cessera pas de souffler avant d'avoir obtenu son dû. Si on prenait ma tension, nul doute que je ferais exploser le tensiomètre pour n'en laisser que de vulgaires miettes.

— C'est pas possible... Soupiré-je.

L'eau coule encore en cascade sur mes courbes qui n'ont plus la joie de vivre en cet instant. Quoi qu'en fin de compte, je ne sais plus trop ce que je ressens, ni ce que je suis censée ressentir. Je suis intimement convaincue que les deux ne sont même pas en corrélation, et surtout que l'un des deux pourrait mener ma pauvre personne tout droit à un massacre. En réalité, je me sens complètement vidée, et pas seulement parce que je commence à ressentir les courbatures due à notre sortie du jour.

C'est bien pire que ça.

Il commence à se faire tard, et la nuit porte en son sein tous les questionnements qui voient le jour depuis que j'ai quitté Zayn comme une furie, un peu plus tôt dans la journée. Il m'a laissée dans l'ignorance, chevauchant sa machine en un rien de temps pour repartir dans les vagues du vent. Sans ajouter un seul mot qui aurait pu m'éclairer sur cette situation peu anodine qui est devenue la nôtre, dès l'instant où le jeune homme s'est approché beaucoup trop près de mon visage pour y déposer un baiser que je pourrais presque qualifier de chaste.

Des flammes dans les yeux, un feu crépitant dans l'âme, et des idées plein la tête, j'ai quitté les lieux à toute vitesse sur ma petite 125, en priant pour pouvoir rentrer en un seul morceau, comme si j'étais une pilote de formule 1. Je finirai certainement dans le mur, un destin provoqué par le Seigneur qui n'approuve certainement pas mes pensées. Quand j'y pense, j'aurais pu glisser dans un virage, percuter de plein fouet une voiture, ou simplement faire des wheelings comme j'ai pu en faire lors de ma première séance de conduite. Lorsque je me plonge dans mon passé, quelques mois en arrière, je me souviens de toutes les conneries que j'ai pu faire sur cette moto déjà accidentée en membrane calculable de fois que j'avais entre les mains. Je l'ai soulevée, je l'ai fait tomber, rayer le bitume. J'ai maltraité l'embrayage, maltraité le sélecteur avec mon pied vêtu de ma grosse rangers pour pouvoir prendre quelques centimètres de hauteur. La pauvre en a vu des vertes et des pas mûres.

ECLIPSEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant