ECLIPSE

CHAPITRE 38 - Aurore

(Bonjour !!! Attaquons gaiement notre chapitre en allant sur YouTube pour écouter "Ayesha Erotica - S&M (Mashup) "They like the way I grid"". Si vous l'avez terminée avant que je vous dise d'arrêter, remettez-la. Vous commencez à connaître. Bonne lecture !)

— AAANHHH, OUIIII !!!!!!!!!!!! PUTAIIIINNN !!!!!!!

2H25 : Jean-Paul.

3H30 : Jean-Augustin.

5H15 : Jean-Eude.

6H00 : Jean-Pierre.

8H45 : Jean-Christophe.

10H05 : Jean-André.

Ça n'arrête plus, même lorsque le jour se lève et que le soleil peut enfin m'apercevoir de son oeil hagard à travers mes rideaux de soie. Je n'ai plus faim, je n'ai plus soif. Je veux seulement hurler encore, me défoncer les cordes vocales comme je le fais depuis que je suis rentrée, cette nuit. Je veux plonger dans mon esprit et ne plus jamais en ressortir, parce que la réalité a un goût plus amer. Alors, je continue, encore et encore, sans jamais reprendre mon souffle. Parce que c'est trop bon. Parce que ça m'avait manqué. Parce que c'est la seule chose qui me détend réellement après toutes ces épreuves beaucoup trop fortes pour une femme comme moi, émotionnellement parlant.

Mais je crois que le mal dont je souffre est en réalité encore plus grave.

Tellement plus grave...

Depuis que j'ai quitté Zayn, je ne peux pas m'empêcher de me faire venir encore et encore sans me soucier de la douleur fulgurante qui commence à s'emparer de mon entrecuisse. C'est chaud, ça brûle. Mes parois sont littéralement en feu, du sol au plafond. Mais je n'en ai cure. Mes bras ne sont bientôt plus capables d'onduler contre mon corps pour faire grimper le plaisir en flêche, mais je m'en fiche également. Je continue de me battre contre mon envie de m'écrouler sur mon lit et de dormir pour rattraper ma courte nuit. Je choisis bien mon matériel et il faut dire qu'après quelques semaines de célibat, il y a encore quelques mois, ma meilleure amie s'était bien chargée de m'acheter quelques jouets coquins pour me faire passer le temps et pour, selon ses dires, me rendre moins chiante. Selon elle, je pouvais rapidement devenir une vieille femme aigrie avec trois chats. C'est ce qui fait que finalement, j'ai toute une panoplie de jouets tout à fait sympathiques pour les longues soirées en solitaire. Depuis des heures et des heures qui semblent à la fois interminables et trop rapides, je ne lésine pas sur la qualité de ma masturbation chronique, en choisissant mes meilleurs compagnons de voyage.

Ainsi, la première fois, c'est un simple vibromasseur incurvé qui vibre au contact de ma chair, lorsque je l'enfonce profondément dans ma féminité jusqu'à en atteindre le fond. La fois suivante, c'est un stimulateur clitoridien vibrant qui abandonne mon vagin mais qui s'occupe de mon clitoris à tel point qu'il me fait sortir de mes gonds. Mes voisins doivent être contents de m'entendre hurler depuis cette nuit, tiens, quand j'y pense. La troisième fois, j'utilise un sextoy rotatif qui appuie contre mon point G avec une telle insistance que j'en pleure de bonheur. La quatrième fois, ce sont mes doigts qui imitent ceux d'un homme dont je connais bien sûr parfaitement l'identité, et qui pénètrent mon corps... Et à chaque fois, j'atteins le plaisir en moins de deux, simplement grâce au pouvoir de mon imagination. En tant que femme normalement constituée, bien loin d'ête une nymphomane, je devrais en avoir marre. Qui plus est, je devrais avoir du mal à jouir mais c'est tout le contraire. J'en redemande parce que ça continue de fonctionner comme si c'était la première fois.

Quelle petite cochonne je fais.

En fait, ce qu'il se passe dans ma tête est un feu d'artifice, peut-être même encore plus puissant que celui qui a lieu dans mon corps à chaque fois que j'atteins l'orgasme. On se croirait au 14 Juillet. Oui, parce qu'il est là, avec moi. Oui, parce que je ne cesse de l'imaginer me faire l'amour comme une bête, de voir son corps au-dessus du mien me pilonner comme si c'était la dernière fois que nous pouvions nous approcher avant que nos chemins se séparent pour de bon. Et je ne m'en lasse jamais. Je pourrais encore continuer avec le sourire toute la sainte journée (si je puis l'appeler ainsi), si je le pouvais. Mais il faudra bientôt songer à bouger puisque je n'ai pas non plus que ça à faire aujourd'hui.