Je regarde attentivement ma montre, qui m'indique qu'il est bientôt seize heures. La bouche m'en tombe au sol. Cette journée est réellement des plus éreintantes.
Déjà ?!
J'ai l'impression que je suis ici depuis un bon bout de temps déjà. Le silence est tel que je pourrais presque entendre les battements de mon cœur dans ma poitrine, qui prennent de plus en plus d'ampleur à mesure que j'entends les touches du clavier, frappées avec entrain, à quelques mètres de moi. La seule chose qui me permet de tenir en place sur cette chaise inconfortable, c'est sa présence à elle.
Elle, qui a toujours été là.
Elle, qui s'est aventurée dans cette aventure avec moi, les yeux fermés, sans rechigner. Cette perle rare qui rend mon quotidien plus supportable et qui apaise les cris étouffés de mon âme. Sentant bientôt l'impatience me guetter, je relève une nouvelle fois lentement les yeux en direction de la vieille femme qui est en train de constituer mon dossier, avec une certaine appréhension. Ma jambe tremble à n'en plus finir sous l'immense bureau, comme l'écho de mon âme qui crie à l'aide. Comme d'habitude, puisque c'est mon caractère, je me laisse engouffrer dans les méandres de mes angoisses chroniques. À moins que ce ne soit simplement l'espoir d'une vie nouvelle qui m'anime ?
— Et voilà ! M'annonce tout à coup l'inconnue au carré plongeant qui ne lui va pas du tout, en affichant un immense sourire tellement radieux qu'il en vient même à illuminer la pièce. Tenez !
Je tends difficilement un bras tremblant devant moi et récupère les papiers, avant de laisser mes yeux cheminer le long des pages pour bien en prendre connaissance. Ça y est, ils sont enfin en ma possession. Je n'aurais jamais cru cela possible. Jamais. Pourtant, nous y sommes enfin. Nous y sommes parvenues, main dans la main, sous l'adrénaline. Sous le feu et la glace. Sous la peur et le bonheur. Des orages ont éclaté au-dessus de nous, de la neige à recouvert nos corps et a glacé nos mains lorsque nous le touchions du doigt. Le vent nous a guidées et malgré les entraves, le soleil continue à prier aujourd'hui.
Car nous sommes là.
Car c'est un fait.
Il me semble que je défie toutes les lois du temps, comme si je vivais cet instant au ralenti, comme si je prenais enfin conscience de qui je suis réellement, après toutes ces années à errer dans mon propre esprit pour me rencontrer et apprendre à me connaître. Puis, enfin, je dirige mon regard étincelant vers celle qui m'accompagne depuis tant d'années :
— C'est le début d'une toute nouvelle vie, annoncé-je.
— On attendait ça depuis longtemps, me confirme la jeune femme, en saisissant ma main et en la serrant dans sa paume moite d'appréhension.
— Bravo à vous ! Vous voyez, vous en êtes capable ! Mes félicitations ! S'exclame la vieille femme, avant de vaquer à ses occupations et de nous laisser encaisser le coup.
Bien vite, après avoir salué chaleureusement celle qui a pris de son temps pour régler tout cela au plus vite, la jeune femme et moi nous levons, puis déguerpissons enfin de cet endroit. Lorsque je force sur la porte et l'ouvre, je prends une immense inspiration, remplissant mes poumons d'un oxygène nouveau, un air à la saveur rafraîchissante, comme la promesse d'un avenir plein de surprises. Je prends le temps de clore les paupières pour m'imprégner de cette atmosphère que je ne connais pas encore. Celle que j'ai toujours eu envie de toucher du doigt et qui depuis peu, depuis à peine trente secondes, est enfin à ma portée.
— On a réussi, putain !
— Pas de grossièretés, veux-tu ! Me sermonne-t-elle, en affichant des prunelles remplies de malice.
— Roooooooh ! Viens-là, toi !
Sur ces paroles, j'écarte les bras et l'accueille contre moi. La joie imprègne les moindres recoins de mon corps, elle remplace l'hémoglobine dans mes veines, elle irrigue mon cerveau sous un tout nouveau jour. Je sens ses larmes légères couler sur mon épaule, elle qui est si fière de moi, comme je le suis à son égard. Nous nous enlaçons pendant de longues minutes, et l'espace d'un instant, j'ai l'impression de ne plus sentir le poids de ce bijou sur mon poignet, celui qui m'indique l'heure et qui surtout, me rappelle que le temps s'écoule toujours. Elle est là, et elle a toujours été là. Tout comme je le serai pour elle. Finis les pleurs, finie la douleur. Terminées les soirées à se demander quel avenir nous avons, elle et moi.
— Allez, on y va, proposé-je d'un doux murmure.
Nous effectuons les quelques pas qu'il nous reste pour rejoindre notre véhicule. Puis, je m'arrête quelques instants, incapable d'effectuer le moindre pas supplémentaire. Je pivote sur la gauche, là où ne se trouve plus aucun bâtiment en béton. Là où ne nous surplombent que des montagnes enneigées et de la verdure à perte de vue. Un horizon tellement plus grand que moi, mais qui sera prochainement à ma portée.
— Je l'ai fait...
J'ai un passé.
Mais j'ai aussi un avenir.
Alors, avant de redémarrer le moteur et de disparaître à jamais de cette ville, je me lance un dernier défi. Toujours, je suivrai la route en direction de l'horizon, là où les rayons du soleil touchent la terre. Toujours, je braverai les sentiers de la douleur la tête haute en illuminant mes iris d'une éternelle lumière solennelle qui ne me quittera plus.
Car oui, j'ai réussi.
Je me suis battu pour l'avoir.
— On a eu notre PUTAIN de permis moto !!!!!!!!!! Hurlé-je finalement en sautant de joie devant les passants et leur mine affreuse et terne, sous le regard enjoué de mon amie de toujours, Emy.
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Bon,
Je vais fonctionner autrement pour cette histoire.
Concrètement, dites-moi si vous voulez tout savoir HÉHÉHÉHÉÉÉÉÉ !!!
Juliana la Sadique, de retour pour vous en foutre plein la vue ! Attention ça va piquer sec !!!!!
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ECLIPSE
RomanceAurore est frivole et pleine de vie. En vacances pendant deux semaines, sa vie se résume à ses sorties à moto avec sa meilleure amie, Emy. Elles vivent une vie de rêve, aux côtés de leurs bolides respectifs qui les transportent à travers vents et ma...