CHAPITRE 35 - Aurore

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Non mais je rêve...

Lorsqu'il se redresse complètement en tendant tous les muscles de son dos et qu'il paraît encore plus grand, dominant le monde de tout son être, je l'admire dans son ensemble, sous le soleil couchant qui éclaire sa peau duveteuse aux reflets de l'Olympe. Sa veste en cuir noir cisaille ses muscles avec une douceur à peine croyable, tandis que le tee-shirt fin qu'il porte juste en-dessous moule les formes de son torse avec grâce. Dès l'instant où mon regard oscille jusqu'à ses cuisses galbées, je remarque que décidément, cet homme est d'une robustesse sans faille, comme s'il passait ses joues à la salle de sport alors qu'il n'y a certainement plus mis les pieds depuis des années.

Pour parfaire ce moment, sans crier gare, et sans que je ne m'y attende d'ailleurs le moins du monde, le jeune homme saisit la fermeture éclair de son blouson presque aussi lourd que du plomb et la laisse dévaler le long de ses courbes pour l'ouvrir et dévoiler son t-shirt noir cintré. Lorsqu'il la laisse tomber sur le sol, sous les ondes de choc qu'il crée dans la terre, je ne peux m'empêcher d'admirer sa carrure puissante, mais surtout, de concentrer mon regard sur les cicatrices qu'il arbore sur les bras, ce qui me donne immédiatement un immense coup de poignard en plein dans la poitrine. Ma gorge se serre comme dans un étau. J'ai du mal à respirer. Je repense alors à la première fois que nous nous sommes vus, lorsque j'étais chez lui, sur son canapé. Je repense à cette souffrance trop puissante que j'ai ressentie lorsque j'ai aperçu ces œuvres d'art sur sa peau mate qui le rendent encore plus beau qu'il ne l'est déjà. Parce que ça fait partie de lui. Parce que c'est lui.

Souffre-tu à ce point, Zayn ?

Je t'en prie, n'aie pas peur...

Montre-moi qui tu es.

Je n'ai pas le temps de m'apitoyer sur son sort. Rapidement et sans que je ne le voie venir, mon cousin force sur un de ses souliers avec l'extrémité de l'autre pour retirer ses chaussures. Ses chaussettes blanches partent avec. Une fois que la plante de ses pieds entre en contact avec l'herbe qui, je le sens au plus profond de moi, devient humide, il ne perd plus une seconde et saisit les deux extrémités de son tee-shirt, au niveau de ses hanches. Lorsqu'il laissé le coton fin glisser sur sa peau suave en le remontant vers son crâne, les muscles de son dos se mettent à onduler sensuellement les uns après les autres, entrant dans une danse frénétique à laquelle je ne suis pas sûre de pouvoir résister bien longtemps.

Oh, mais...

Si on m'avait dit qu'il arborait un corps si parfait, je n'y aurais pas cru une seconde. Ses épaules sont larges. Sa taille en V lui donne des airs protecteurs, des airs de toute puissance. Il est magnifique, merveilleux, délicieux. Sans même le vouloir, mes orteils se recroquevillent à l'intérieur de mes Rangers et mes cuisses se frottent l'une contre l'autre. Si je pensais qu'il en resterait là et qu'il n'existerait pas d'épreuve encore plus insupportable, je me trompais. Il descend tout à coup son jean épais pour le balancer à quelques mètres, dévoilant ses jambes et son cul de rêve à la terre entière.

Hein ?!

Je rêve, ou quoi ?!

— Zéphyr ! Le sermonné-je en me couvrant les yeux, plus par gêne que par envie irrésistible de le regarder.

Oh, oui, qu'est-ce que j'en ai envie !

Même sous l'écran noir qui se dresse devant mes yeux, même loin de lui, le simple fait de l'entendre marcher et faire craqueler les touffes d'herbe figées par les rayons cuisants du soleil et de le savoir quasiment nu me rend complètement trempée. Je sens mon vagin se contracter à intervalles réguliers, et cette sensation de milliers de papillons qui virevoltent dans le creux de mon ventre ne me quitte plus. Et lorsqu'il élève la voix en remarquant ma gêne, son timbre sépulcral me fait rendre mon dernier souffle à l'univers.

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