ECLIPSE

CHAPITRE 5 - Aurore

(Commençons gaiement... Tapez "Ex Habit - I know (faded)" sur Youtube. Bon courage quoi MDR)

- Continue...

Il continue de me pilonner toujours plus fort, le corps hissé au-dessus du mien, seulement maintenu par ses bras d'acier qui s'ancrent dans le matelas. Seul son pénis est hors de ses vêtements et au chaud dans mon corps brûlant de désir pour lui. Ses coups de reins sont puissants. Chaque centimètre de son membre aux veines bandées creuse en moi avec acharnement comme s'il souhaitait dénicher un joyau. Je n'ai jamais ressenti autant de passion que cette nuit, au creux de ses bras. Cela dit, je dois me contenter de ce à quoi j'ai accès puisque je ne le vois toujours pas. Je me fais dévorer par l'invisible. Son visage est toujours camouflé sous son casque intégral. Même ses yeux ne peuvent pas être devinés, sous sa visière beaucoup trop teintée qu'il ne se décide pas à remonter pour que je puisse enfin l'admirer. J'essaie à maintes reprises de lui retirer son casque moi-même, mais dès que je soulève mes bras pour l'atteindre, l'homme bloque mes poignets et accélère le mouvement pour que je redevienne la jeune femme douce et manipulable que j'étais. Je suis toujours à la merci de cette créature du Diable, mais une chose a changé : j'accepte mes désirs de femme, mes besoins et tout ce que je ne pouvais même pas imaginer auparavant. Cette silhouette sans visage me révèle telle que je suis au fond. À ses côtés, je n'ai plus besoin de jouer un rôle. Je peux être moi-même. Montrer mon vrai visage qui se reflète à travers sa visière.

Soudain, interrompant la moindre de mes pensées, un nouveau coup de hanches me fait grimper encore plus haut dans le ciel. J'ai l'impression d'être l'ange Gabriel (comprendra qui pourra !), et de ne plus pouvoir redescendre, laissée en apesanteur par cette créature maléfique qui s'est glissée sous mes draps comme elle s'est introduite dans mon existence : sans prévenir.

- Annnhhhhh... Finis-je par gémir, avant de me mordiller la lèvre inférieure par pure honte.

Je n'ai jamais autant joui lorsqu'on me faisait l'amour. C'est une première. J'ai bien sûr déjà ressenti du plaisir dans ma première relation, mais pas au point de le prouver de cette manière. Là, ce soir, l'acte n'a rien à voir avec tout ce que j'ai connu jusqu'ici. Non, il ne me fait pas l'amour, il me baise. J'ai toujours dit que je n'étais pas ce genre de femme, et pourtant, je suis là, nue sous son corps qui fait deux fois ma taille et quatre fois ma puissance. Il est à la fois tendre et violent. À la fois rapide et sensuel. À la fois sauvage comme un fauve, et doux comme un agneau. Le frottement de la peau de son pénis contre mes parois vaginales me rend complètement euphorique sans possibilité de retourner en arrière. La précision avec laquelle il caresse mon point sensible, en direction de mon ventre, me rend incapable de me défendre. Il possède l'inclinaison parfaite, le rythme adéquat. À tel point qu'il n'a même pas besoin d'effectuer la moindre pression sur mon clitoris pour que je ressente un plaisir immense. Seule sa largeur en moi provoque un amas de sensations que je ne contrôle même plus. Nos corps sont imbriqués l'un dans l'autre comme si nous ne faisions plus qu'un, alors que nous ne nous connaissons même pas. Ainsi, je n'ai pas d'autre choix que de succomber à ce plaisir qui m'assaille et envahit tous mes sens. Il grouille dans ma chair, s'immisce parmi les globules de mon sang, irrigue mes muscles. Je ne suis plus qu'une explosion de passion et je m'apprête à me déverser sans la moindre retenue dans cette minuscule pièce.

- Oh, oui... T'arrête pas... Le supplié-je.

Il n'a jamais prononcé un seul mot. Les seuls sons qui parviennent à moi sont ceux de ses grognements bestiaux qui le rendent encore plus menaçant. Je suis l'antilope, il est le lion. Je me laisse dévorer corps et âme jusqu'à ce qu'il ne reste plus rien de moi. Jusqu'à ce que je disparaisse. Et sans que je ne m'y sois préparée, l'inconnu accélère le mouvement de plus belle. Les lattes de mon lit menacent de s'écrouler sous la cadence de nos émois, et je sens des arcs électriques me traverser de part en part....