Marlène se réveilla au contact froid et humide de quelque chose sur son visage. Agacée, elle chercha à repousser de la main l'animal qui avait envahi son espace vital. Quelque chose n'allait pas cependant. Elle n'avait pas d'animal !
Ses yeux papillonnèrent, avant de s'arrêter sur la créature difforme devant elle. Peau verte-brune visuqueuse, grosses verrues, yeux exhorbités. Oui. C'était un crapaud.
Marlène resta yeux dans les yeux avec le monstre quelques secondes supplémentaires, avant de se jeter hors de son lit et de fuir sa chambre. Un cri de terreur sauvage s'échappa de sa gorge alors qu'elle hurlait après sa mère, en train de préparer le petit-déjeuner.
— Maman ! se plaignit-elle immédiatement. Tom a encore laissé s'échapper ses crapauds, il y en a un dans la chambre !
Visiblement habituée à ce cirque, sa mère se contenta de lever les yeux au ciel, et lui dit d'aller demander à son frère de le récupérer.
Marlène, un peu tremblante, obéit, et prit le chemin de la cave. Elle n'aimait pas le laboratoire de son grand frère. Il y passait toutes ses journées à faire des choses bizarres qu'elle ne comprenait pas. Dans un soupir, elle poussa la porte barricadée.
Ses yeux s'écarquillèrent d'horreur devant la scène grotesque qui se trouvait devant ses yeux. Un crapaud gigantesque prenait tout l'espace de la pièce, encerclé de petits crapauds qui se promenaient en totale liberté. Marlène sentit ses jambes trembler.
— Tom ? appela-t-elle.
Elle ne fit qu'attirer le regard de l'immense monstruosité sur elle. C'en était trop, elle devait partir d'ici. Elle s'apprêta à claquer la porte quand, à la vitesse de la lumière, l'énorme crapaud cracha sa langue dans sa direction. Marlène hurla, mais trop tard.
La langue, fermement enroulée autour de sa taille, l'attira à vive allure dans la gueule grande ouverte de l'animal, qui ne fit qu'une bouchée d'elle.
Déboussolée, elle tomba dans une mare de liquide malodorant dans lequel flottait... les restes de Tom. Elle poussa un cri d'horreur, tapa de toutes ses forces sur les parois de l'estomac, en vain. Après quelques heures d'épuisement, elle se sentit faible, puis remarqua avec horreur que ses jambes étaient en train de se liquéfier.
D'être digérées.
Alors que la petite Marlène abandonnait, l'énorme crapaud se glissa par la porte restait ouverte. Il avala les parents en pleine discussion dans la cuisine, puis le chien des voisins, qui aboyait dessus, toutes canines dehors. Rompu, il s'enfuit dans les marais, poursuivi par une horde de jeunes crapauds. Il était temps de trouver un endroit pour pondre ses oeufs.
Des oeufs gigantesques, qui ne tarderaient pas à dévorer l'humanité toute entière.
VOUS LISEZ
Faucheuse en grève | Writober 2024
Krótkie OpowiadaniaCette fois-ci, c'en est trop ! La Faucheuse n'en peut plus ! Assumer le travail de sept milliards de personnes à elle toute seule, c'est déjà beaucoup, mais si en plus elle doit faire acte de présence pour un défi d'écriture d'un mois sans rémunéra...