Chapitre 12 (C)

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Point de vue Eléa

Nous continuons de marcher encore un peu. C'est agréable.

Il me parle de son enfance et ses histoires me font beaucoup rire. Il me raconte la première fois qu'il a fait du vélo et combien sa mère a faillit faire une crise de panique. Il me raconte le jour où il a su que le Père Noël n'existait pas et qu'il a pleuré pendant des jours. Qu'il adorait faire des avions de papiers, jouer au foot et que malheureusement son âme d'enfant et partie dès que l'adolescence a fait son arrivée. 

Il m'explique également son rôle de grand frère qui est vraiment important pour lui. Ils ont un album entier avec seulement des photos d'eux deux. Un album que j'aimerais voir de toute évidence. 

Puis est venue le moment où j'ai commencé à parler de son père. Je ne savais pas que c'était un sujet sensible. J'apprends que leur père, bien que gentil d'après Tyler, n'a jamais été très présent depuis qu'ils sont tout petits. Il est le directeur d'une usine de textile que je connais bien, réputée dans la ville, c'est immense et j'ai toujours voulu y aller pour voir comment ça se passait à l'intérieur.

- Je ne vais pas me plaindre, ça ne fait pas de lui un mauvais père. Il fait toujours en sorte d'être plus présent. Il essaie de se libérer chaque week-end pour être avec nous, dit Tyler en me souriant.

- Il fait au mieux, je réponds.

- Au début, j'étais en colère. Il n'avait jamais le temps de jouer avec moi, de m'emmener ou venir me chercher à l'école. Je lui en voulais, il m'arrivait même de ne plus lui parler pendant des jours, je lui faisais payer tout ça. 

Je ne peux pas imaginer ce qu'il a pu vivre parce que je n'ai pas les mêmes parents que lui, mais je peux le comprendre. J'ai toujours connu autour de moi des personnes où leurs parents sont divorcés, où des parents peut être présent et on peut imaginer quel impact ça peut avoir pour l'avenir des enfants. On ne pense jamais aux enfants, qu'ils soient jeunes ou adolescents, ça reste la même peine.

- Qu'est ce qui a changé ? je lui demande 

- J'ai comprit qu'il vaut mieux avoir un père qui fait de son mieux pour rentrer à la maison qu'un père qui fait tout pour en sortir. 

Sa conclusion me frappe en plein visage. Je ne savais pas à quel point il avait un tel manière de penser. J'aime l'écouter me parler de sa vie, de lui, de tout en général.

- Tu ne trouves pas que ça fait toute la différence ? me demande t-il en s'arrêtant pour me regarder.

Je m'arrête et le regarde. 

- Je pense que tu as raison.

Il s'approche de moi et me prends les mains.

- Merci de m'écouter comme tu le fais.

Son visage est proche et je me rappelle que mon cœur est bien là et qu'il me menace d'exploser.

- C'est normal.

Il mets sa main sur ma joue et la caresse.

Il joue à quoi là ?

Je n'aime pas spécialement la tournure que cette situation prend. 

Il s'apprête à m'embrasser.

Il se rapproche un peu plus de moi mais je recule. 

- Tyler, non.

- Qu'est ce qui se passe ?

- Tu ne peux pas faire ça.

- Faire quoi ?

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