La proposition

Chapitre 13 (C)

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Point de vue Eléa

- Finalement, le repas s'est bien passé, me dit Marie en souriant. 

- Je suppose que ça aurait pu être pire. 

- Tu sais j'ai toujours connu ma tante comme ça. 

- C'est à dire ?

- Aussi, intransigeante et dure envers les personnes qui ne lui ressemblent pas. 

- J'en ai fais les frais.

- Oui. Je n'ai pas beaucoup de bons souvenirs avec elle. Nous n'aimions pas aller chez elle, ou passer du temps en sa compagnie. On pleurait dès que nos parents nous annonçaient qu'on allait en vacances chez elle. Parce que ce n'était pas des vacances. Elle s'amusait seulement à nous refaire notre éducation. Je devais me tenir droite, parler avec une certaine éloquence, je n'avais pas mon mot à dire. On devait simplement obéir. 

- C'est vrai que ce n'était pas les vacances rêvées. 

- Loin de là. Elle était d'autant plus dure avec moi parce que je suis une fille. Elle voulait que je lui ressemble, mais moi, je voulais être comme ma mère. Quand j'allais chez elle, j'avais l'impression de rentrer dans une école pour apprendre les bonnes manières, je n'avais pas besoin de ça. 

Je ne suis pas vraiment étonnée sûr ce que m'apprend Marie. Je suis juste désolée pour elle, ça n'a pas du être facile de toujours prouver qu'elle était une jeune fille dans les normes pour sa tante.

- Quand nous avons grandi, nous ne voulions plus y aller. Pourtant, on aimait passer du temps avec mon cousin. Nous avons le même âge lui et moi, alors c'était facile. Il a la plus mauvaise place quand on y pense. Il a reçu une éducation différente de nous et encore plus de toi. Il est né avec une cuillère en argent dans la bouche et il n'a pas d'autres choix que de se laisser faire. 

- Il a déjà essayé de s'opposer ?

- Je ne pense pas. Tu sais, il ne connaît que la vie qu'il a. Il est dans une école de riche, il côtoie que des riches, enfin, tu vois. Il ne connaît que sa propre vie. Ma tante n'aimait pas trop qu'il vienne chez nous. S'il venait, elle était forcément là. 

- Il a l'air différent tout de même non ?

- Tellement. Je suppose qu'il tient de son père. Il est gentil, intéressé par les gens qu'il rencontre, il est toujours souriant malgré que ça ne doit pas être facile pour lui. Par moment, je suis triste pour lui.

- Pourquoi ?

- T'imagine toi, ne pas se battre et juste devoir s'habituer à avoir une mère comme elle. Parce que c'est ça, il est juste habitué et il vit avec. 

- J'imagine très bien. 

- Enfin bon, et toi ta famille ?

- Nous sommes soudés. Après, ce n'est pas comparable. Il nous arrive de nous disputer pour des broutilles très peu importantes. Je suis restée fille unique pendant longtemps. J'avais mes parents pour moi, pour eux élevé un seul enfant n'était pas si difficile. J'ai eu toute l'attention que je devais avoir et j'ai reçu une bonne éducation. Ma mère vient d'une famille très peu unies alors je vois jamais mes cousins cousines. J'ai des nouvelles d'eux via les réseaux sociaux mais ça s'arrête là. Quant à mon père, il est parti très jeune de sa maison d'enfance. Alors, avec leurs passés, aimer leur enfant était la priorité. On devait prendre soin de nous, des uns des autres. C'est ce que j'ai appris.

- Et après et venue ta petite sœur.

Je souris en pendant à JJ. Elle me manque déjà. 

- J'ai insisté pour avoir une petite sœur ou un petit frère.