Sadek, qui n'a pas pu quitter la chambre de Xupang s'assoit sur le fauteuil de rotin, faisant face à la fenêtre. Les rues de Saïgon commencent à devenir bruyantes, c'est l'aube et déjà les petits commerces ouvrent leurs étales.Une odeur de sauce de poisson embaume les chariots ambulants où les soupes Phô, mijotent dans de grands faitouts d'alu, plus ou moins toxiques pour la santé de ceux et celles, qui de jour en jour s'abreuvent de ces délicieux mets aux saveurs épicées.
Ici, contrairement à tous nos grands pays d'Europe, on accorde que peu d'importance à toutes ces choses salutaires au bon équilibre de notre santé. La guerre du bio, n'existe pas encore dans cette partie du monde !
Sadeck n'a pas brulé la lettre...
Il l'a confié à Lucile en lui demandant de recoller les morceaux et de la mettre en lieu sûr.
Qui sait ? Dans un an, cinq ans ou bien dix ans, Xupang sera peut-être heureux de relire la preuve évidente de cet amour auquel il a tenté de s'accrocher, avant de devoir à contre cœur, plier sous les exigences d'une
Loan-hi prise au piège dans le vent de la tourmente.L'amour peut être parfois cruel, mais il n'est jamais vain ! Thīanne en est la preuve irréfutable. Et même s'il ne revoit plus jamais le sourire de Loan-hi, il le retrouvera toujours dans les rires et la joie de vivre de cette enfant, lui rappelant sans cesse, qu'un jour, on lui a permis d'aimer une jolie vietnamienne, tout là-bas au bord de ce long fleuve sinueux, qu'est le Mékong...
.../...
Ce matin tout semble avoir repris sa place dans l'ordre des choses. Dans le lobby de l'hôtel nos quatre expatriés sont assis sur les sofas autour d'un thé fumant, accompagné de quelques petits gâteaux traditionnels vietnamiens, les Bành Khoai Mì (gâteaux de manioc).
Xupang et Thīanne ont bouclé leurs valises et le taxi ne devrait plus tarder à arriver sur l'emplacement réservé aux voyageurs en partance pour l'aéroport international de Tân Són Nâht.
C'est le jour du grand départ et ils comptent bien regagner la France au plus vite. Ils ont besoin tous les deux, aussi bien l'un que l'autre pour des raisons sans doute différentes, d'oublier ce pays afin de reprendre le cours de leur vie.
Là-bas de l'autre côté des mers, Medhi et Evie n'en peuvent plus d'attendre le retour de Thīanne et pour lui éviter cette sensation de manque, déjà plus que présente, Sadeck a généreusement proposé à Xupang, de vivre quelques temps dans la dépendance se trouvant à l'arrière du jardin de cette belle demeure bourgeoise de la rue de la Poterne.
Il se doit d'être également présent pour elle et même s'il s'est révélé sur le tard, il est malgré tout son père !
Un père, qui doit prendre le temps pour une horrible décision qui lui pèse et le fait de plus en plus douter.
La décision de rester ou bien de repartir vers la Chine, ce pays qui est devenu par cas de force majeure, sa nouvelle terre d'accueil.La décision lui revient,
mais si il part, il devra abandonner Thīanne et
est-il vraiment prêt pour une seconde rupture ?Dans le doute, il va accepter l'offre de Sadeck et tenter de passer le maximum de jours heureux auprès de sa fille et de ses amis.
Après tout, c'est peut-être ça, la vie de famille à laquelle il n'aurait jamais oser penser !
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À Saïgon la chaleur devient oppressante et une pluie battante force Sadeck et Lucile à presser le pas à la recherche d'un abri pour se mettre au sec.
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LES AMANTS DE SAÏGON
FantasiaLIVRE 7 📚 FANTASY Variation du jeu de l'amour et du hasard entre l'amant de Duras, une certaine Lucile et les années folles des penseurs des nuits parisiennes d'Hemingway ... Le jour où Lucile est entrée dans cette boutique tout un monde extraordi...