Chapitre 29 / X.K CONNEXION

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Ce matin là, dans l'alcove adjacente au bureau de la mère supérieure, les esprits étaient inquiets et les cœurs empreints au désarroi

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Ce matin là, dans l'alcove adjacente au bureau de la mère supérieure, les esprits étaient inquiets et les cœurs empreints au désarroi.

Xupang devait faire ses adieux à celle qu'il aimait et même si la mère de cet orphelinat avait l'air de lui faire une faveur. Ce cadeau empoisonné allait détruire sa vie et ses espérances.

La famille de son père, les KIM l'aurait bani pour avoir osé aimer une roturière et pour la protéger elle, de toutes éventuelles représailles, il n'avait trouvé que cette infâme solution de la remettre entre les mains de Dieu.

À l'ombre des murs de Lyautey, elle donnera naissance à cette enfant. Une petite fille que jamais il n'embrassera et ne prendra dans ses bras. Une fleur épicée du nom de Thīanne qui gardera en elle, tel un secret caché, les yeux de son père et le sourire de sa mère.

Loan-ni, son amour de jeunesse deviendra sœur Loan et se fondra au cœur de cette église pour le restant de ses jours. Tel était le contrat qu'ils avaient signé tous les deux pour que leur secret reste à jamais bien gardé.

... / ...

Dans la chambre de Thīanne c'est le calme plat, la musique est en sourdine et nous n'entendons que le bruit des amants endormis. Il se fait tard, avec Sadeck nous avons vidé jusqu'à la dernière goutte d'une bouteille d'Esprit de Pavie millésimé 2005 qu'il gardait pour les bonnes occasions.

Notre séjour sur l'Hélène-Way et notre retour dans cette belle demeure bourgeoise nous semblait digne de fracasser cette cuvée d'un rouge carmin et de terminer la nuit en mode dépravé dans les bras l'un de l'autre.

Au petit matin lorsque nos esprits se sont enfin remis de toutes les émotions de la nuit, nous sommes fin prêts à affronter la dure réalité des lendemains de cuite.

Nous constatons avec un brin de désespoir que le salon est resté en l'état !

Nous espérions peut-être qu'une armée de lutins nettoyeurs seraient sortis de nulle part pour redonner à cette pièce son apparence feutrée et cocooning de ces belles journées ensoleillées qui commençaient à se faire plus chaudes, en ce début de printemps.

Je pose mon regard cerné sur les coussins sans dessus-dessous et mon odorat me pique quand sur la table basse, le reste des toasts semble avoir pris durant la nuit, la couleur verdâtre d'une date dépassée.

C'est un Medhi en caleçon et les cheveux en bataille, qui est le premier à émerger de la chambre. Au vu de ses bâillements répétés, Sadeck lui tape chaleureusement sur l'épaule et lui susurre,

@Sadeck
Nuit difficile ?!

Un sourire complice se dessine au coin des lèvres de mon frère qui reste évasif tout en se dirigeant vers la Senseo de couleur rouge qui joue son rôle de réveil matin sur le comptoir de la cuisine.

LES AMANTS DE SAÏGONOù les histoires vivent. Découvrez maintenant