32*

11 5 0
                                    




----------------

Theme song : Train Wreck (violin) - Joel Sunny

-----------------


"Moi j'ai pris ma décision..."


Je me tenais à quelques mètres de Constance, le cœur lourd et l'esprit en ébullition. Chacun de ses battements de cœur résonnaient en moi, chaque souffle qu'elle prenait me traversait comme un frisson. Je sentais les lacunes de ses émotions, cette vague d'incertitude mêlée à une détermination qui me perturbait. L'envie de m'approcher, de la toucher était presque insurmontable, mais je me forçais à rester immobile.

Je me rappelai de cette lettre que je lui avais écrite, celle où j'exprimais ma peur d'avoir perdu le contrôle lorsque je suis devenu le Soldat de l'Hiver. J'avais cette impression écrasante de ne jamais pouvoir le retrouver, de rester prisonnier d'un passé dont je ne pouvais m'échapper.

« Il n'y a que toi qui imagine encore des chaines à tes poignets » m'avait-elle écrit.

Aujourd'hui, elle était là, debout devant moi, me poussant à réfléchir à ce que cela signifiait vraiment de choisir pour soi-même. Ses yeux brillaient d'une clarté qui me faisait presque perdre pied. Je savais qu'elle avait raison, mais le poids de notre situation me paralysait.

Je me mis à réfléchir, à peser le pour et le contre. Les barrières morales, l'interdiction, la différence d'âge... tout cela se bousculait dans mon esprit. Mais alors que je l'observais, quelque chose en moi se brisa. J'en avais assez d'être le prisonnier de mes peurs.

Soudain, je me jetai à l'eau, mes lèvres trouvant les siennes. C'était à la fois désespéré et libérateur. J'étais conscient que c'était une relation interdite, qu'elle n'avait que 16 ans, mais tout cela semblait si insignifiant face à ce que je ressentais pour elle.

En l'embrassant, je reprenais le contrôle, un contrôle que je pensais perdu à jamais. Dans ce geste, j'affrontais le monde et mes propres démons. Je choisissais Constance, sans hésitation. C'était un risque, mais c'était le seul qui comptait. Ses mains se posent sur les miennes et mon baiser m'est rendu. Elle devrait s'enfuir, partir aussi loin qu'elle le peut, rompre ce lien...

Nos langues se mêlent et se démêlent au rythme de nos émotions qui se brouillent entre elles. Je me sens complet, comme si mon ame avait airé seule pendant des années à la recherche de cette moitié que je n'aurais jamais su trouver en 70 ans.


"Constance... Soufflais-je"


Décollant mes lèvres des siennes, je rouvris les yeux pour voir ce visage haletant face au miens. Je dégagea une mèche de cheveux devant son visage et le coinça derriere son oreille. J'imagine sa peau blanche, son coeur pure se noircir pour apaiser le miens. Je sens le poids qui m'écrase venir s'imprégner en elle et j'ai l'impression de salir l'ange qui m'a apprit à revivre.

Constance posa la main sur mon menton en caressant doucement ma barbe avec son pouce. Elle a ressenti le doute et la culpabilité qui sont apparus d'un coup en moi. Cette peur qu'elle devine en moi le soldat de l'hiver qui hiberne toujours au fond de mon etre. Cette menace constante qu'un jour, il revienne pour me faire regretter d'être toujours en vie.


"Si tu étais encore ce monstre, je le verrais à travers tes yeux... Souffla t-elle."


Pinçant les sourcils, je baissa la tête. Elle ne sait pas de quoi elle parle, elle ne sait pas le quart des choses terrible que j'ai fais. Comment puis-je la laisser tomber amoureuse de moi alors qu'elle n'a aucune idée de qui elle s'éprend ?


"Je ne suis pas...

-Je sais qui tu es, aujourd'hui encore plus qu'hier.

-J'ai tué des milliers de gens.

-Combien de personne Bucky à t-il tué ?"


Elle presse sa main contre mon coeur en me regardant dans les yeux. Son ton est sur, elle sait de quoi elle parle, elle sait à qui elle s'adresse.

Tout ce que cette petite voit en moi, c'est l'homme et non le soldat.


"Tu es James Buchanan Barnes... Buck..."


Ne lui laissant pas le temps de finir sa phrase, je pris sa main sur ma poitrine et revint poser mes lèvres sur les siennes. Je garde jalousement sa main proche de mon coeur de peur de la voir disparaitre. J'enroula mon bras de fer autour de son dos et la fit se rapprocher plus près de moi encore. Je ne veux plus qu'un centimètre nous séparent, je ne peux plus le supporter. Je ressens sa douceur qui s'oppose à ma brutalité, à ma fougue et j'adore l'effet qu'elle me fait. Ce vent d'humanité qui revient souffler en moi comme si j'avais de nouveau 18 ans.

Cette innocence...


"Reste avec moi cette nuit... Soufflais-je contre ses lèvres."


Elle souria de toutes ses dents et hocha doucement la tete avant de déposer un autre baiser sur mes lèvres.














.

Notre dernier souffle ( Bucky Barnes )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant