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J'ouvre la porte en riant aux éclats en portant Luna dans mes bras. En arrivant dans le salon, elle me demande de la poser, alors je la mets par terre et elle s'écroule au sol, ce qui me fait éclater de rire.

- Arrête de te moquer de moué, toué ! J'ai mal aux fesses, dit-elle en faisant la moue.

- Mais regarde ta tête, sérieusement ! dis-je en riant encore plus.

- Quoi ma tête ? Comme tout le monde, elle est accrochée à mon corps...

Je dois avouer qu'elle m'achève, soudain, j'oublie tout ce qui c'est passée tout à l'heure. Je pose mon regard sur elle et je remarque qu'elle est toute pâle.

- Luna, ça va ? dis-je inquiet en cessant de rire.

- Je crois que je vais vomir...

Je me penche et l'attrape par la taille pour l'emmener aux toilettes avant qu'il ne soit trop tard. À peine arrivée dans la salle de bain, sa tête finit dans les toilettes. Je m'assois à côté d'elle et je lui tiens les cheveux en arrière pendant qu'elle vomit. Ce n'est pas la première fois que je suis là pour l'aider comme ça.

- Ça va, princesse ?

Oups, pourquoi ai-je dit ça ? Bon bah je crois qu'elle n'a même pas fait attention.

- Pouah ! Elle s'assoit contre le mur. Je suis complètement bourrée !

- Non vraiment ? Dis-je en riant. Je vais te chercher un verre d'eau. Va te laver les dents, ta brosse à dents est encore là.

Je sors de la salle de bain et je vais lui chercher un verre d'eau. Quel idiot, je l'ai appelée princesse... Je n'appelle même pas Alicia comme ça ! Luna sort de la salle de bain, portant un de mes maillots qui lui arrive aux cuisses. Elle a dû le trouver dans la salle de bain.

- Ça va, toué ? La vue est sympa ? me dit-elle en riant.

- Plutôt oui, dis-je, un peu gênée d'avoir été surpris.

- Eh, ça me rappelle une histoire ! Un soir où tu avais bu et moi j'étais sobre, on a fait l'amour partout dans l'appartement, dit-elle en éclatant de rire.

- Quatre fois pour être précis, dis-je en souriant en repensant à certains souvenirs.

- Oui, c'est ça ! La nuit folle ! Le lendemain, je pouvais à peine marcher. La salle de bain, le bureau, la cuisine et même le meuble de la chambre ! Elle mime avec ses doigts tout en riant vraiment fort.

- C'était aussi un peu ta faute, tu n'arrêtais pas de me provoquer ! dis-je en rigolant avec elle.

- Oui mais je t'ai trouvé, toi ! Je crois que tu es le seul mec à m'avoir rendue complètement folle dans toutes mes relations ! Imagine si Aaron est comme toi ? Je l'épouse direct !

Elle se met à rire aux éclats puis prend le verre d'eau dans ma main et le boit cul sec avant de se tourner vers le lit avec difficulté, j'ai dû l'aider à se rattraper au moins trois fois. L'idée qu'un autre puisse lui faire l'amour me rend fou et sa phrase me met hors de moi, même si je sais qu'elle est complètement ivre... Elle s'installe dans mon lit et je lui glisse la couette sur elle.

- Je crois que je vais y aller maintenant, tu es couchée et c'est ce que je voulais. Je me caresse la nuque.

- Pierre attends, pourrais-tu rester jusqu'à ce que je m'endorme s'il te plaît ?

Comment résister à son sourire ?

- Bien sûr, dis-je en souriant.

Je viens m'allonger près d'elle sur mon lit, elle se décale légèrement et semble hésiter à me poser une question.

- Je sais que tu m'as dit que tu voulais qu'on prenne nos distances... Mais est-ce que tu peux me prendre dans tes bras ? Elle joue avec ses doigts.

Je lui ai dit ça, c'est vrai, mais au fond, je pense que je ne le pensais peut-être pas vraiment... Je préfère que ce soit moi plutôt qu'Aaron. Je déplace mon bras et elle vient se blottir contre moi, je lui caresse les cheveux comme avant. En tournant la tête, je remarque que la couverture laisse apparaître le haut de ses fesses, je me dépêche de la remettre pour éviter des complications, surtout depuis tout à l'heure où j'ai juste envie de faire l'amour avec elle 30 fois.

- Doud ? me dit-elle en levant la tête.

Ça fais tellement longtemps qu'elle ne m'a plus appelé comme ça... Je n'arrive même pas à lui dire de ne plus utiliser ce surnom tant cela m'a manqué.

- Je t'écoute ? Je baisse mon regard vers elle.

- Je sais que tu as dit tout à l'heure que nous deux c'était impossible, mais même si je ne peux pas t'avoir comme avant, je ne veux pas perdre ton amitié qui compte tant pour moi...

- Luna, je lui caresse la joue. Je ne veux pas te perdre non plus et ça n'arrivera pas.

- Pourquoi est-ce que je t'ai perdu ?

- On a grandi. Si tu souhaites vraiment qu'on reprenne notre amitié, on le fera. Ce que je veux dire, c'est qu'il faut qu'on garde nos distances par rapport à nos sentiments.

- Je ne comprends pas. Si on s'aime, qu'est-ce qui nous empêche d'être ensemble ?

- Il s'est passé quelque chose entre nous lors de notre séparation... On s'est fait du mal, et je ne veux plus voir de larmes dans tes magnifiques yeux à cause de nous. Je lui embrasse le front. Ton regard semble si triste... Ce n'est plus comme avant.

- C'est sûrement parce que j'ai traversé une période difficile dans ma vie... Elle se blottit contre moi.

Difficulté ? À quel point ? Julien m'a dit la même chose tout à l'heure... Qu'est-ce qu'elle a bien pu faire ?

- Pourquoi ne m'as-tu jamais dit que ton livre parlait de moi ?

- Comment le sais-tu ?

- Alicia me l'a dit, elle admire beaucoup ton livre, mais pourquoi ne m'en as-tu jamais parlé ? Je persiste.

- Parce que le garçon qui m'a sortie de ma tristesse, c'est toi. Grâce à toi, je suis devenue quelqu'un de différente et je voulais te remercier d'une manière indirecte en montrant qu'une rencontre inattendue peut transformer toute une vie, souffle-t-elle.

- Luna...

- Bonne nuit Pierre, elle pose sa main sur ma joue et m'embrasse doucement au coin des lèvres. J'espère qu'on se reverra avant mon départ pour Bruxelles.

Je réalise qu'elle a énormément souffert tout comme moi et que même si elle m'a dit non à ma demande, j'ai peut-être interprété ça trop rapidement.

- Luna, je regrette tellement de t'avoir fait souffrir... Bonne nuit, princesse de mon cœur... Je lui embrasse le front.

J'attends qu'elle s'endorme paisiblement et une fois sûr qu'elle est endormie, je me lève sans la réveiller. Je ne sais pas quelle heure il est, je prends mes clés et ma veste puis me prépare à sortir. Je lance un dernier regard en sa direction.

- Crois-moi ma belle, je t'aimerai toujours... dis-je en fermant la porte et de prendre les escaliers pour monter dans ma voiture.

À mes côtés - Pierre Garnier / Tome 2 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant