À mes côtés - Pierre Garnier / Tome 2

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Quinze jours plus tard

Ça fait maintenant 15 jours que ma copine, ma fiancée, ma future femme est dans le coma à cause de ce qui lui est arrivé. J'ai vraiment du mal à dormir car je me demande ce qu'on a pu faire au bon Dieu pour mériter tant de malheur. On souhaite juste être heureux, est-ce trop demander sincèrement ?

Helena a donné naissance à un adorable petit garçon qu'elle a choisi d'appeler Matteo. Je trouve que c'est un prénom magnifique et en plus, le petit est tellement mignon, il ressemble trait pour trait à Julien. Elle est sortie de l'hôpital il y a une semaine mais elle passe souvent pour voir Luna et m'aider. En parlant de Julien, il vient d'entrer dans la chambre de Luna, cette chambre où je reste presque constamment depuis 15 jours.

- Ça va mon loulou ?

- Ça peut aller, je me demande encore pourquoi elle ne se réveille pas.

Mes yeux sont rivés sur elle, je n'arrive pas à détacher ma main de la sienne.

- Elle est forte Pierre, elle l'a toujours été...

- Je sais, mais cette fois c'est différent car elle ne dort pas, elle est dans le coma. Imagine qu'elle ne se réveille pas ? Que vais-je devenir moi ? Je ne pourrais jamais gérer ça tout seul, je n'aurai jamais la force Ju...

- Tu t'en sors très bien Pierre, tu dois rester fort.

J'essaie de rester fort depuis un moment mais là j'avoue que c'est difficile... J'allais répondre quand Helena entre dans la chambre et en tournant la tête vers elle, mon sourire s'élargit en voyant qui l'accompagne : ma fille.

Les médecins ont réussi à la sauver, ça a été chaud ! Luna a eu une hémorragie interne qui a déclenché sa grossesse prématurée donc la petite doit rester à l'hôpital un petit moment. C'est dur de se dire que ma fille est branchée partout alors que ma femme est dans le coma. C'est horrible d'affronter ça pour moi.

Malgré tout, j'arrive à prendre la petite contre moi malgré tous ses fils et à lui donner à manger. La première fois que les infirmières me l'ont mise sur moi, j'ai pleuré comme un grand enfant. Je ne pensais pas ressentir cela mais dès que mes yeux se sont posés sur elle, l'amour que j'avais déjà pour elle dans le ventre de sa maman s'est amplifié énormément.

- Je t'ai amené quelqu'un Pierrot ! me dit joyeusement Helena.

Je me lève et m'approche d'elle, la petite a les yeux ouverts ! De beaux yeux grands ouverts ! On n'arrive pas encore à distinguer leur couleur vu qu'elle n'a même pas 28 semaines. Je passe ma main par le trou de la couveuse et elle attrape mon doigt !

- Coucou ma chérie, c'est moi, ton papa, lui dis-je avec un grand sourire.

Elle me renvoie un immense sourire et je sens mon cœur fondre.

- Tu as réfléchi à un prénom ? me demande Julien.

- Pas encore...

- Pierre, murmure Helena. Tu ne peux pas laisser ta petite sans prénom...

- Je ne peux pas choisir un prénom sans son avis, Hélé, tu le sais très bien...

- Je comprends que ce soit compliqué pour toi, mais imagine qu'elle se réveille dans quelques mois... Il faut vraiment lui donner un prénom.

- J'y pense sérieusement, crois-moi... Mais là, je n'y arrive pas.

Je fixe de nouveau ma fille qui serre fermement mon doigt tout en maintenant son regard dans le mien. C'est le premier vrai contact visuel que j'ai avec elle et je dois avouer que ce petit moment me remplit de joie depuis quelque temps.