CHAPITRE 45 SAUVEUSE (partie 1)

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Nous nous stoppons net.

— Qui c'est, celle-là ? Qu'est-ce qu'elle fout ici ? Tes parents sont au courant ? Tu ne la connais pas et tu la laisses pénétrer dans le château. Elle pourrait te tuer à la moindre petite occasion.

— Rooh, ta gueule, Gus.

— Comment oses-tu ? Tu n'es qu'une petite écervelée.

L'homme qui a fait interruption dans la chambre tente de l'attraper par le bras mais elle l'esquive en un saut sur le côté du lit.

Je choisis ce moment pour m'expliquer :

— Je suis désolée, je ne voulais pas vous déranger, je...

— C'est moi qui l'ai laissée pénétrer, et pas que dans le château si tu vois ce que je veux dire. Arrête de faire ton casse burne !

— Toi –il me pointe de son index- bouge pas, je m'occuperai de toi après. Quant à toi -se dirigeant vers Köri qui court dans la pièce pour lui échapper- tu vas arrêter tes gamineries. Cela suffit, sal... !

Il réussit à se saisir du bas de sa jupe et la fait tomber à terre. Il se jette dessus, lui bloque un bras et lui parle au creux de l'oreille :

— Tu verras dans quelques mois, je me vengerai de tout ce que tu me fais subir maintenant, et au septuple. Quand tu seras à moi, tu seras obligée de m'obéir.

— Dans tes rêves, gros pervers !

Elle lui inflige une claque monumentale sur la joue alors qu'il essayait de lui voler un baiser. Déshonoré, il lève le poing au-dessus de son visage. Elle ferme les yeux comme pour adoucir le coup qui arrive.

Je m'interpose, sans y avoir vraiment réfléchi, car si j'avais pris le temps de la réflexion, j'aurais vu que sa taille, son poids et surtout son arme portée à la ceinture aurait sans doute le dessus. Mais l'instinct nous fait parfois agir au lieu de cogiter.

Je me jette donc sur son bras, l'embarquant dans une roulade qui l'oblige à se retourner et à s'écrouler au sol. Je me redresse légèrement, en position pour la suite qui va me tomber dessus. Il se relève, tire son épée de son étui, la brandit en ma direction :

— Tu viens de signer ton arrêt de mort, gamine.

— Je n'ai rien signé du tout, Monsieur Gus.

— Putain, tu restes polie malgré tout, Néph, tu assures ! rétorque Köri. Ce qui a le don d'énerver encore plus notre bonhomme. Je le vois à sa veine qui gonfle au coin de son crâne.

— Ouais, tu ne m'aides pas là !

Il frappe son premier coup d'épée que j'esquive en sautant par-dessus. Avant qu'il ne puisse réarmer son bras de fer, je pivote sur ma jambe gauche et lui cogne le coin du menton avec mon pied droit dans un balayage artistique. Il relève la tête. Du sang coule de son nez et son regard se fait plus menaçant.

— Que se passe-t-il ici ?

Une grosse voix interrompt notre duel. Heureusement, car je ne sais pas si j'aurais tenu longtemps sans utiliser mon pouvoir, même si je suis fière de ma résistance. J'en remercierai Peet, encore.

Avant que l'inconnu à la grosse voix ne rentre, Gus a rengainé son épée, et s'est rapproché de Köri, ayant même le culot de la prendre sous son bras.

— Oh, nom d'un étron. Ma fille, ça va ? Tu n'as rien ? Gus, enfin que se passe-t-il ?

— Majesté, cette intruse a tenté de tuer Köri, mais je me suis interposé.

— Hein, quoi, mais euh... non, pas du tout.

L'homme lève sa main en ma direction, sans même me regarder, et mes lèvres se scellent entre elles. Je ne peux plus répondre.

L'Odyssée de NéphaéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant