Nous passons une bonne heure à nous préparer. J'ai enfilé plus de trente robes, me semble-t-il, toutes plus belles les unes que les autres. Köri a vraiment le sens du détail : quand elle trouvait une robe assortie à mon teint et à mes cheveux, c'est le collier ou le châle qui n'allait pas, ou les chaussures. Au début, elle a pris les robes dans la catégorie « fille sage », comme elle l'a nommée, mais rien ne lui convenait. Alors, elle est passée à la catégorie « Madame Luxe » mais elle a finalement opté pour une tenue venant de la catégorie « Fais-toi désirer, pour les mener par le bout...du nez ». J'ai beaucoup hésité voyant les vêtements qu'elle me proposait mais j'ai finalement accepté. Je suis tellement bien avec elle que je pourrais tout lui accepter.
Aïto et Peet, pas du tout patients ni discrets, nous attendent depuis une bonne demi-heure devant notre porte, frappant toutes les cinq minutes.
Alors qu'ils s'apprêtent à renouveler leurs coups, Köri ouvre la porte.
— Une dame se fait toujours attendre.
Peet à l'œil frétillant en suivant du regard ma maîtresse d'élégance qui sort de la pièce. Et, il est vrai que Köri est resplendissante dans cette robe qui dévoile ses longues jambes devant avec une traîne en forme ronde derrière. Le haut est en dentelle brodée qui souligne stratégiquement ses articulations : poignets, épaules, décolleté et taille. Le tout d'un rouge vif qui représente parfaitement son caractère rebelle.
Je m'avance à mon tour. Les bottes noires, montantes, à talons et à lacets, qui me rehausse de plus de trois centimètres, me font tituber de temps à temps. Ma tenue est dans les tons bleus. Ma robe est plutôt qualifiable de jupe. Elle s'arrête au-dessus des genoux, avec aussi une traîne mais en voilage. La partie haute ne possède pas assez de tissu à mon goût mais Köri a refusé de mettre un châle sur un « canon pareil ». La partie basse de la robe est attaché à celle du haut seulement par deux bandes fines qui passent sur le nombril et au milieu de mon dos. Ces bandes s'élargissent juste assez en remontant sur ma poitrine, s'apparentant à un petit gilet avec deux boutons. Pas de vraies manches non plus, juste deux morceaux de voilage qui tombent élégamment sous les épaules. Des paillettes argentées agrémentent mes yeux soulignés d'un trait épais noir. Ma coiffure, féline et disciplinée à la fois, est surplombée d'un petit chapeau très pittoresque qui tient avec plein d'épingles.
Peet a totalement oublié Köri. Il est subjugué.
— Allons au bal, mon cavalier ! Köri tend sa main à Aïto qui en retour tend son bras en s'inclinant.
Je fais signe à Neira de venir, mais elle me fait comprendre qu'elle est fatiguée et souhaite rester dans la chambre. C'est bizarre, d'habitude, elle ne rechigne pas pour manger.
Peet toussote pour attirer mon attention. Il me tend son bras :
— Sa majesté est prête ! il ne peut s'empêcher de sourire un peu.
J'accepte son invitation et nous nous dirigeons vers la salle principale du château.
— Tu es... belle ! Enfin, jolie quoi !
Il bafouille. Je le mets mal à l'aise visiblement. Trop cool !
— Je sais ! Tu aurais pu faire un effort de ton côté !
J'ai bien envie de le taquiner, de profiter de cet avantage.
— Quoi ? Qu'est-ce qui ne va pas ave ma tenue ! Pourtant, j'ai fait un effort, je me suis lavé les cheveux !
Je ne sais pas si je dois rire ou être dégoûtée.
— Oui, c'est vrai que tes cheveux sont resplendissants ce soir.
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L'Odyssée de Néphaé
Fantasy"Je m'appelle Néphaé et j'ai 16 ans. Je suis encore bien naïve mais je me pose des tas de questions depuis toujours, surtout depuis que j'ai appris que je suis adoptée. Mon seul but maintenant est de retrouver mes parents biologiques. Je me suis lan...