CHAPITRE 38 CHANCE

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Le couvercle se soulève légèrement. Peet scrute les horizons, lâche un petit rongeur et attend :

— R.A.S, on y va !

Il termine son ascension, laisse Aïto faire de même et me tend la main. Je la refuse. Le fait d'avoir participé à ce massacre de rongeurs en masse ne signifie pas que je cautionne l'acte. Je me sens très mal.

Je frotte mes vêtements humides avant de contempler les alentours.

L'intérieur est aussi somptueux que l'extérieur. Sobre et élégant. Comme le tribunal au final. Alors que je rêvasse, Peet souffle :

— Aller, on ne va pas rester plantés là, à attendre le prochain passage des gardes.

— Vous ne trouvez pas cela bizarre quand même! constaté-je

— Quoi la déco ?

— Non, le fait que les égouts soient plus protégés que le couloir !

Les deux compères se questionnent. Aïto hausse les épaules.

— Peut-être qu'il y a moins de pulvérisateurs que nous ne l'imaginions. Il est vrai que personne n'est revenu vivant pour le dire. Et vu le nombre que nous avons mis hors d'usage dans le tunnel, ils doivent penser que personne ne peut arriver en vie jusqu'ici.

— Si tu le dis ! approuvé-je.

Nous traversons donc le couloir sans qu'aucun tir ne nous pulvérise. Nous réfugions dans une pièce qui semble être un lieu de détente. Des bouteilles de différents breuvages se trouvent sur un meuble. Peet en attrape une et s'enfile la moitié du contenu. Aïto la termine et clôt ce moment par un rot, discret autant que possible. Chacun fouine un peu.

— Nous devons trouver la bague et le PK. Comment savoir où il se trouve ?

— Bonne question, Princesse !

Puis la porte s'ouvre nous faisant tous sursauter.

Un vieux monsieur entre en lisant un journal puis referme la porte. Nous ne bronchons pas. L'homme finit le verre qu'il tient, le pose sur la table à l'entrée et lève la tête :

— Qui êtes-vous et que faites-vous ici ? GArrrrrr....

Aïto lui saute dessus et l'empêche d'appeler au secours. Je l'observe mieux et distingue la bague à son doigt.

— C'est lui ! m'extasié-je.

Peet le fait asseoir sur une chaise en bois et l'attache avec une des cordelettes tenant les rideaux après qu'Aïto l'ait bâillonné avec une de ses chaussettes. Quelle drôle de méthode d'ailleurs. Je commence en le prévenant :

— Nous avons juste quelques questions. Nous ne vous voulons aucun mal. Répondez et tout ira bien, ok ?

Je lui retire la chaussette, mais il hurle aussitôt. Aïto lui met alors une droite qui lui fait saigner le nez.

— Aïto ! grondé-je.

Il s'excuse brièvement, comme s'il ne pouvait maîtriser sa force.

— Je suis désolée pour mon ami. Il est un peu brut parfois ! m'excusé-je pour établir un peu de confiance. Vous voulez de l'eau peut-être ?

Le PK accepte. Peet saisit un verre, le remplit et revient vers notre prisonnier. Il lui tend, bêtement.

— Ah oui, pardon, vous êtes attachés ! Vous voulez que je vous détache ?

L'homme acquiesce. Peet lui jette l'eau à la figure.

— Et puis quoi encore. Que je vous libère aussi. Il est con celui-là ! Aller Princesse, demande ce que tu as à demander qu'on se casse d'ici vite. Autant de chance, ce n'est pas normal !

L'Odyssée de NéphaéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant