Chapitre 39

156 12 93
                                    

Gabriel.

La porte claqua violemment, résonnant dans toute la pièce, comme un écho de la colère qui bouillonnait en Gabriel. Dans un geste de rage, il arracha son manteau, ses chaussures de danse, et les lança de toutes ses forces contre le mur, ses cris emplissant la chambre. Il venait de se heurter à nouveau aux exigences de ses parents, à ce fardeau qu'ils s'évertuaient à lui imposer sans relâche. La danse. Cet héritage des Attal, transmis de génération en génération, censé représenter la fierté et la tradition, mais qui, pour Gabriel, n'était qu'une chaîne, quelque chose d'intrusif et oppressant qui détruisait son désir de choisir son propre chemin.

Pour lui, la danse n'avait jamais été un choix, encore moins une passion. À six ans déjà, il sentait ce rejet, cette volonté de se libérer, mais ses tentatives de fuir cet univers étouffant échouaient toujours, ses parents trouvant sans cesse des moyens de le maintenir dans ce rôle. Leur obstination était inflexible, implacable, et cela le remplissait de ressentiment.

- GABRIEL DE COURTISS ATTAL ! revint ici tout de suite, jeune homme ! Nous n'avons pas fini cette conversation ! Hurla la voix glaciale de sa mère depuis le couloir.

La porte s'ouvrit avec fracas, et ses parents entrèrent en furie dans la chambre. Leurs regards tombèrent aussitôt sur les chaussures de danse, rejetées comme des symboles d'une tradition que Gabriel refusait.

- Tu continueras la danse, que tu le veuilles ou non ! tonna sa mère. C'était ainsi dans la famille depuis toujours, et il n'y échapperait pas !

- Et si, moi, je n'avais pas envie de faire de la danse ! répliqua Gabriel, sa voix tremblante de rage et de désespoir. Je voulais être manager, moi, pas danseur !

Son père, les yeux étincelants de colère, s'avança d'un pas menaçant.

- Tant que tu vivras sous notre toit, tu feras ce qu'on te dira, Lâcha-t-il, implacable. Tu n'as pas ton mot à dire.

- JE VOUS DÉTESTE ! Hurla Gabriel, sa voix brisée par le poids de cette colère et de cette douleur qu'il ne savait plus comment exprimer.

Sa mère recula, choquée par cette déclaration, ses yeux se plissant sous l'effet d'une colère froide. Mais son père s'approcha encore, et avant que Gabriel ne pût esquiver, il le frappa violemment au visage, puis à l'abdomen. La douleur explosa dans son corps, le pliant en deux, le souffle coupé, les mains agrippant son ventre.

- Tu feras de la danse, Murmura son père, la voix pleine de mépris. Que cela te plaise ou non.

Appartement de Stéphane et Gabriel,
Paris, Centre.
2h du matin.

Gabriel se réveilla en sursaut, une sueur froide le recouvrant de partout. Il se redressa dans son lit, scrutant la pièce autour de lui, ne voyant que sa chambre familière. Un soupir échappa à ses lèvres. Il venait de faire un cauchemar qui lui rappelait son adolescence tumultueuse. Il passa une main tremblante sur son visage, ressentant la chaleur moite de la sueur sur son front, et il s'efforça de calmer son cœur qui battait à tout rompre. Se levant avec difficulté, il se dirigea vers la salle de bain, déterminé à se rafraîchir le visage à l'eau glacée.

En se regardant dans le miroir, il vit un reflet marqué par le poids de son mal-être. Son visage était fatigué, les cernes bien visibles, les joues légèrement creuses, et ses yeux, rouges de fatigue, trahissaient des nuits agitées. Gabriel soupira doucement, repensant à son adolescence, et ferma les yeux, comme pour chasser ces souvenirs lancinants. Il retourna vers son lit, s'allongea en fermant les yeux, espérant s'endormir à nouveau, priant pour ne pas revivre le même cauchemar.

Dansons Ensemble Tome1 Naissance d'un amour en flammeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant