Dansons Ensemble Tome1 Naissance d'un amour en flamme

Chapitre 25

Rivalité au tempo

(Musique : This is halloween instrumental)

Grand théâtre de Paris,
Cœur de la ville.
18h00.

Le Grand Théâtre vibrait d'une atmosphère électrique. Les sièges étaient décorés de lierre mort, ornés de petites citrouilles, ajoutant une touche macabre à la soirée. Jordan, Julien, et Stéphane s’assirent au premier rang, impatients de voir Gabriel sur scène.

Derrière le rideau, les danseurs étaient en position, le cœur battant à l'unisson avec l'orchestre qui s’accordait. Quand les rideaux s’ouvrirent et que la musique commença, tous furent synchrones avec l’orchestre offrant une spectacle éblouissant, emmenant le public à frissonner

Gabriel s’élança dans une série de spirales, ses mouvements gracieux captant immédiatement l’attention du public. Il évoluait sur scène, dans une danse fluide, maîtrisée, où chaque geste transpirait l'émotion. Jordan, assis au premier rang, observait son amant, subjugué.

Puis, soudain, Gabriel sentit une main se poser sur sa taille, un frisson glacé parcourant son échine. Il tourna la tête et, avec horreur, vit Greg, un sourire dangereux aux lèvres, qui se mouvait avec lui.

L’espace d’une seconde, tout vacilla. La musique, le public, même Jordan dans le public : tout disparut. Il n'y avait plus que Greg, son souffle près de son oreille.

- Qu’est-ce que tu fais là ?! Murmura Gabriel, sa voix trahissant la panique.

Greg le serra un peu plus fort, comme s'il cherchait à l'enchaîner dans cette danse. Il sourit, un éclat carnassier dans les yeux.

- Tu as oublié qu'il y avait un duo ? Répondit-il d’une voix mielleuse, tout en continuant à le guider dans la chorégraphie.

Gabriel comprit trop tard : Greg avait planifié tout cela. Le duo. Le piège. Il l’avait piégé sur scène, là où Jordan ne pourrait rien faire sans provoquer un scandale.

Jordan, assis dans le public, observait cette scène avec une colère grandissante. Ses yeux ne quittaient pas Greg et Gabriel, leurs corps qui se frôlaient dans une proximité insupportable. Chaque geste de Greg, chaque touche, chaque sourire était une provocation, une déclaration silencieuse destinée à enflammer la jalousie de Jordan. Et c’était bien réussi.

La rage montait en Jordan, bouillonnant dans ses veines, incontrôlable. Ses poings se serraient sur les accoudoirs, ses ongles s’enfonçant dans le tissu. Mais il ne pouvait rien faire, pas encore.

Sur scène, Gabriel essayait de se dégager, de se concentrer sur sa danse, mais Greg le maintenait fermement, jouant avec lui. À chaque mouvement, ses mains s’attardaient sur son corps, son regard brûlant de cette même obsession malsaine qui avait marqué la fin de leur relation.

Le moment le plus insoutenable arriva avec la scène finale. Greg devait, selon le scénario, attraper Gabriel et l'embrasser. Alors que les lumières étaient plongé sur eux, Greg profita de cet instant pour appuyer ses lèvres contre celles de Gabriel, un baiser volé sous les applaudissements enthousiastes du public. Mais dans le silence de cette obscurité soudaine, trois personnes restèrent figées.

Jordan, Julien, et Stéphane.

Le visage de Jordan s’assombrit dangereusement alors qu’il quittait son siège sans un mot. Julien et Stéphane encore sonné par la scène qui s’était jouer devant leurs yeux mirent un instant avant de comprendre que Jordan avait quitter son siège et qu’il se dirigeait vers les vestiaires.

Ni une ni deux ils s'empressèrent de se lever et de courir le rejoindre avant qu'un meurtre ne soyez commis. Jordan de son côté marchait d’un pas lourd et déterminé, ses pensées tourbillonnaient de rage. Greg dans les vestiaires, qui semblait attendre son arrivée avec un sourire provocateur. Gabriel se tenait là aussi, encore sous le choc de ce qui venait de se passer. Il s’approcha de Greg, lui assénant un premier coup au visage qui fit vacillé Greg.

- Jordan arrête ! Cria Gabriel, tentant de s’interposer.

Mais c’était trop tard. Le poing de Jordan s'abattit violemment un deuxième fois sur le visage de Greg, le propulsant au sol. Le choc résonna dans la petite pièce, mais Jordan n’en avait pas fini. Julien et Stéphane arrivèrent à ce moment-là. Greg se releva doucement regardant Jordan avant d'essuyer sa lèvre qui s'était ouverte.

- J'ai accepté beaucoup de chose dans ma vie, mais ça ! Je le refuse ! N'ose plus jamais poser tes sales pattes sur Gabriel, il n'est plus à toi ! Rugit-il, ses yeux brûlant de rage.

- On dirait que je t’ai bien atteint, hein ? Répliqua-t-il, provocant.

Gabriel tenta de retenir Jordan, ses mains agrippant ses bras, sentant la tension brutale qui parcourait son corps.

- Jordan, regarde-moi ! Souffla-t-il, désespéré. Ne rentre pas dans son jeu. Il n’en vaut pas la peine.

Jordan tourna enfin son regard vers Gabriel, mais la noirceur dans ses yeux fit frissonner le danseur. Cette rage brute, ce besoin de protection qu’il ressentait, c’était bien plus profond. Cela le terrifiait presque.

- Si jamais il te touche encore... je le tuerai. Murmura Jordan, sa voix tremblante de colère.

Julien et Stéphane entraînèrent Jordan dehors, ses pas lourds d'une colère à peine contenue. Chaque respiration haletante résonnait dans l’air frais de la nuit, rendant l'atmosphère encore plus oppressante. La tension entre eux était presque palpable, comme un fil tendu sur le point de se rompre. Jordan, les mâchoires serrées, semblait prêt à exploser à tout moment.

- Ça va aller, Jordan, tenta de le rassurer Julien, sa voix apaisante. Ce n'était qu'un spectacle. Greg a fait ça pour te rendre jaloux.

Jordan émit un rictus amer, son regard s’assombrissant encore plus, les poings serrés à s'en faire blanchir les jointures.

- Et bien, c'est réussi, Cracha-t-il, sa voix rauque de rage. S'il essaie encore de s’en prendre à Gabriel, je le tuerai. Je lui égorgerai la gorge sans hésiter !

En arrivant presque en courant, il vit la noirceur dans les yeux de Jordan, cette colère brute, animale, qui bouillonnait en lui. Une rage si intense qu’elle fit frissonner Gabriel, une peur sourde lui saisissant les entrailles.

Sans réfléchir, il se précipita dans les bras de Jordan, l’étreignant comme pour l’ancrer dans la réalité, pour le ramener à lui. Son cœur battait à tout rompre, et il murmura, la voix tremblante :

- Jordan, regarde-moi... Ne te laisse pas envahir par ça. Il ne mérite pas ta rage. Ne fais pas attention à lui, c’est moi qui suis là. Moi.

Jordan resta tendu un instant, comme figé dans sa propre tempête, avant de serrer Gabriel plus fort, cherchant à dissiper la fureur qui brûlait en lui. Mais Gabriel sentait encore cette menace, cette violence contenue qui grondait sous la surface, prête à éclater à tout moment.

Jordan alla chercher sa voiture, une belle sportive arriva à leur hauteur.

- Tu es sûr de ne pas rentrer avec nous ? Demanda Stéphane, un sourire fatigué sur les lèvres, mais les yeux inquiets.

- Oui, Répondit Gabriel avec douceur, jetant un regard vers Jordan. Et puis je suppose que vous deux, vous n'allez pas vraiment dormir ce soir.

Stéphane rougit légèrement, et un rire nerveux s’échappa de Julien, brisant enfin la tension de la nuit.

- Ouais, t’as raison, Admit Stéphane en souriant. Reste avec Jordan. Il a besoin de toi.

Gabriel sourit à son tour, serrant son meilleur ami dans ses bras pour lui dire au revoir, avant de s’approcher de la voiture. Il s’installa aux côtés de Jordan, le silence régnant à nouveau entre eux. Alors que la voiture démarrait en direction de l'appartement de Jordan, Gabriel posa doucement une main sur la sienne, espérant que ce contact suffirait à apaiser les ténèbres qui habitaient encore son amant.