Bienvenue chez moi !
Appartement de Jordan.
Saint-Denis, Paris.
20h.À la sortie de l’hôpital, Gabriel se retrouva dans l’appartement de Jordan, qui l'avait généreusement accepté chez lui après son agression. En entrant dans le salon, il fut frappé par la luminosité et l’espace. Le sol, recouvert de marbre brillant, et les lumières suspendues au plafond créaient une atmosphère chaleureuse et majestueuse. La cuisine, ouverte sur le salon, ajoutait une touche conviviale à l'ensemble.
- Les chambres sont à l'étage, Lui expliqua Jordan en marchant vers les chambres. La mienne est à droite, et la tienne est juste en face de la mienne. Tu as ta salle de bain dans ta chambre avec un dressing.
À mesure qu'ils avançaient, Gabriel découvrit un lit immense qui offrait une vue imprenable sur la tour Eiffel, illuminée par les lumières tamisées des immeubles environnants. Pour lui, cet appartement ressemblait moins à un chez-soi qu'à un hôtel de luxe.
- C.. C'est magnifique, Jordan !
Il s'approcha du lit et déposa ses affaires, son regard émerveillé se posant sur la salle de bain spacieuse, équipée d'une douche à l'italienne.
- C'est dingue ! La baignoire est tellement grande ! Et La douche aussi !
Son enthousiasme était celui d’un enfant de six ans découvrant un nouveau monde. Il se tourna vers Jordan, se jetant dans ses bras, tout en répétant à quel point sa chambre était incroyable.
Jordan ne put s’empêcher de sourire doucement, en ressentant une affection grandissante pour lui. Il trouva cette attitude si touchante qu’elle éveilla en lui des désirs qu'il n'osait pas encore assouvir. Pourtant, il se savait être un homme de principe, un gentleman, pas un animal en quête de sex.
- Je vais te laisser t’installer, Dit-il en s’éloignant légèrement. Je vais préparer le repas.
Il se dirigea vers la cuisine, le sourire aux lèvres. Dans sa tête, il savait exactement quel plat ferait chavirer les papilles de Gabriel : des pâtes au pesto, sa spécialité. En retroussant les manches de sa chemise, il commença à dresser la table et à faire cuire les pâtes.
Gabriel, après avoir déballé sa valise, fut attiré par l’odeur alléchante des pâtes. Il accéléra le pas, se précipitant vers la cuisine.
- Des pâtes aux pestos ?!
Jordan se retourna, surpris de voir les yeux de Gabriel briller de joie.
- Tu connais ? J’espère que tu aimes, parce qu’il n’y aura que ça au dîner.
- Si j’aime ? Ce sont mes pâtes préférées de quand j’étais enfant ! Ma gouvernante m’en faisait tout le temps.
Une ombre de tristesse passa sur le visage de Jordan.
- Ta gouvernante ? Tes parents ne s’occupaient pas de toi ?
Gabriel sentit le poids de sa réponse, réalisant qu'il avait partagé trop d’informations. Pourtant, la voix de Jordan lui inspirait une confiance qu’il n’avait jamais ressentie auparavant. Il s’approcha de lui et s'assit sur le plan de travail, plongeant son regard dans celui de Jordan.
- Je n’ai jamais parlé de mon enfance à qui que ce soit, alors je veux que tu promesses de ne rien dire à personne. OK ?
Jordan éteignit le feu sous la casserole et fixa Gabriel dans les yeux en hochant la tête.
- Je te le promets. Je ne dirais rien à personne d'autre.
Gabriel inspira profondément, puis commença son monologue, ses mots coulant comme un ruisseau de souffrance.
- Mon enfance n’était ni tendre ni luxueuse. J’avais une gouvernante qui s’occupait de moi, un peu comme une mère, car ma mère biologique n’avait pas de temps pour moi. À dix ans, elle m’inscrivit à la danse. Au début, je pensais que c’était pour se rapprocher de moi, mais j’ai vite compris que c’était pour que je reprenne le flambeau, alors que je ne le souhaitais pas. Ils m’obligèrent à danser, alors que je rêvais de me diriger vers le management. J’ai fait des études, obtenu mes diplômes avec mention, espérant qu’ils me laisseraient enfin tranquille. Mais j’avais tort. Ils affirmèrent que la danse était un honneur pour notre famille et que je devais continuer. J’étais piégé... Même adulte, leur influence demeurait. Un jour, je leur ai dit que je voulais arrêter la danse et qu’ils ne pourraient pas me forcer à changer d’avis. Ils ont acquiescé, mais en rentrant à l’appartement, Stéphane était au sol, amoché et mal en point...
Jordan l’écoutait, silencieux. Il ressentait la douleur de Gabriel et voyait les larmes menacer de couler sur son visage. En réponse, il posa sa main sur l’épaule de Gabriel en signe de soutien, lui permettant de poursuivre.
- Alors, j’ai fait un compromis : je continuerais à danser, et en échange, ils ne toucheraient plus à Stéphane. Ma liberté contre sa vie. Et si je devais refaire ce choix, je le referais encore et encore.
- Tu fais ça pour le protéger. Malgré ta propre douleur, tu le mets avant toi. C’est très courageux, même si c’est tragique, Dit Jordan, ému.
Gabriel hocha la tête, conscient de l’étroite complicité qui s’était tissée entre eux. Leurs visages n'étaient qu'à quelques centimètres l'un de l'autre, et Gabriel plongea ses yeux dans ceux de Jordan, sentant son cœur battre à tout rompre. La tension, semblable à celle d’une nuit de gala, renaissait lentement entre eux. Jordan la ressentait aussi, une chaleur sourde dans sa poitrine, le poussant à l’étreindre. Sans même s’en rendre compte, il s’approcha lentement de Gabriel, qui fit de même. Ils s’arrêtèrent à quelques millimètres de leurs lèvres, la tension palpable et électrisante.
- Sache une chose avant que ça n’aille plus loin : ici, tu es chez toi. Tu peux venir quand tu veux.
Gabriel sourit doucement, puis chuchota à son oreille.
- Donc on peut dire « Bienvenu chez moi » ?
Jordan sourit doucement, ses yeux brillant d'une lueur espiègle. Dans cette question, il percevait une invitation, un mélange de vulnérabilité et d'espoir. Il acquiesça, le cœur battant.
Alors, lentement, il réduisit l'espace entre eux, jusqu'à ce que leurs souffles se mêlent, créant une atmosphère presque palpable, chargée d'électricité. Ils hésitèrent un instant, leurs cœurs battant à l'unisson, mais la tension entre eux était si forte qu'elle ne pouvait être ignorée. Puis, dans un élan irrépressible, leurs lèvres se joignirent dans un premier baiser.
Jordan frissonna, une chaleur intense l'envahit soudainement, comme si chaque fibre de son être s'éveillait. Le goût de ses lèvres, qu'il avait tant rêvé de goûter, le submergea d'une douceur sucrée. C'était à la fois étranger et familier, une mélodie qu'il avait longtemps attendue. Son corps en redemanda, réclamant un baiser plus profond, plus passionné.
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Dansons Ensemble Tome1 Naissance d'un amour en flamme
RomantizmDeux hommes, deux mondes différents. L'un est danseur de ballet, l'autre politicien. Leurs chemins n'auraient jamais dû se croiser, mais le destin en a décidé autrement. C'est une histoire d'amour qui oscille entre interdits et tensions, où deux hom...