Chapitre 13

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N'oublie jamais : Tu es à moi.

Grand Théâtre de Paris,
Cœur de la ville.
12h.

- Donc, si je récapitule, toi et Emmanuel vous vous êtes embrassés dans son bureau, et au moment où vous alliez… aller plus loin, tu as vu Julien à la place d'Emmanuel ?

Stéphane hocha la tête, les joue encore en feu à cause de l’émotion.

- Oui c'est ça...

Gabriel, qui finissait de ranger ses affaires de scène, s’arrêta un instant pour observer son ami, perplexe.

- Tu devrais le dire à Julien., Proposa Gabriel, calmement.

Stéphane se redressa brusquement, la panique au bord des lèvres.

- Quoi ? Pour qu'il me regarde différemment ou qu'il me juge ? Tu veux ma mort, c’est ça ? » S’exclama-t-il, la voix à la limite du désespoir.

Gabriel esquissa un sourire taquin avant de lui donner une tape amicale sur la nuque, le chambrant comme pour alléger la tension.

- Relax, je rigole… Mais sérieusement, Stéphane, tu devrais lui dire avant que quelqu'un d'autre ne le fasse.

Stéphane fronça les sourcils, partagé entre l’angoisse et la prise de conscience. Il savait que Gabriel avait raison. Si ce n'était pas lui qui parlait à Julien, quelqu’un d’autre finirait par le faire.

Sans perdre une seconde, Stéphane déposa un baiser rapide sur la joue de Gabriel, un murmure de remerciement échappant à ses lèvres avant de s’élancer hors du théâtre. L'air frais le frappa au visage tandis qu'il se mit à courir à toute allure, traversant Paris en direction de l’Elysée, avec une énergie frénétique. Chaque battement de son cœur résonnait dans sa poitrine, à l’unisson de ses pensées qui tourbillonnaient, toutes centrées sur Julien. Son souffle devint irrégulier, mais il ne s’arrêta pas. Son corps tout entier se réchauffait à la simple idée de ce qui l’attendait.

Lorsqu’il atteignit enfin l’Élysée, il manqua de glisser en arrivant, ses pieds dérapant sur le sol. Il se rattrapa de justesse et, sans reprendre son souffle, se précipita à l’intérieur. Ses collègues le dévisagèrent, surpris de le voir dans cet état, essoufflé et déterminé. Mais Stéphane ne prêta pas attention aux regards curieux, trop concentré sur une seule chose : rejoindre le bureau de Julien.

Bureau de Julien et Jordan.
Elysée.
Paris, centre.
12h45.

Une fois arrivé, Stéphane entra sans frapper. Julien leva la tête, surpris de le voir ici, dans son bureau. Il lui fallut un instant pour réaliser que Stéphane se tenait réellement devant lui. Heureusement, Jordan travaillait depuis chez lui aujourd'hui, évitant une situation encore plus délicate.

- Stéphane ? Tout va bien ? Demanda Julien, l’inquiétude se lisant sur son visage.

- Emmanuel et moi… on s’est embrassés, Lâcha Stéphane d'une voix hésitante.

Julien, déconcerté par cette révélation soudaine, se redressa brusquement. L’information se fraya un chemin dans son esprit, assombrissant son regard en quelques secondes. Il s’approcha de Stéphane, déterminé.

- Il t’a forcé ? Il t’a fait du mal ? Si c’est le cas, je le trouve et je le bute.

Le regard de Stéphane plongea dans celui de Julien. Il secoua doucement la tête.

- Non, ce n’est pas ça… Le problème, c’est que… j’ai accepté ce baiser. Parce que… pendant un instant, au lieu de voir Emmanuel… c’est toi que j’ai vu.

Le visage de Julien se détendit à cette confession, un espoir naissant dans ses yeux. Un sourire à la fois tendre et déterminé se dessina sur ses lèvres.

- Alors, je te plais ? Demanda-t-il doucement, une étincelle de malice dans la voix.

Stéphane sentit la chaleur lui monter aux joues, détournant légèrement le regard, incapable de l’admettre. Mais Julien ne le laissa pas fuir. Il attrapa son visage avec douceur, forçant Stéphane à le regarder droit dans les yeux. L’intensité de son regard, celui qu’il avait déjà aperçu lors du gala, était de retour, brûlant de désir.

- Je vais te le redemander, Stéphane. Est-ce que je te plais ? Répéta Julien, son visage s'approchant dangereusement de celui de Stéphane.

Le cœur de Stéphane battait si fort qu'il avait l'impression qu'il allait exploser. Sans un mot, il réduisit la distance entre eux, capturant les lèvres de Julien avec une urgence dévorante. Julien, tout aussi avide, posa ses mains sur les hanches de Stéphane, acceptant ce baiser passionné, presque sauvage. Dans un élan de domination, il souleva Stéphane et le déposa sur son bureau, ses lèvres n’abandonnant jamais la peau de son cou. Stéphane bascula la tête en arrière, lui offrant plus d'espace, tandis que Julien déboutonnait sa chemise d’une main experte. Les baisers brûlants de Julien se faisaient plus intenses, laissant échapper des gémissements incontrôlables des lèvres de Stéphane, qui ne faisait rien pour l'arrêter.

Les mains de Stéphane se perdirent dans les cheveux de Julien, les tirant doucement, en proie à un désir grandissant. Julien continua de l'embrasser, mordillant la peau sensible de son cou, arrachant un gémissement plus fort à Stéphane.

- HA~ !

Julien sourit contre sa peau, appréciant l'effet qu'il avait sur lui. Il poursuivit son jeu, mordillant, léchant, et laissant des marques visibles sur la chair offerte de Stéphane, qui luttait pour retrouver son souffle. Julien se pencha à son oreille, murmurant d'une voix rauque, presque possessive :

- J'adore quand tu gémis ainsi~

Stéphane, désormais ivre de plaisir, serra les mains sur le dos de Julien avant de s’attaquer à son cou à son tour, cherchant à lui rendre la pareille. Chaque suçon, chaque baiser laissait Julien frissonner, tout autant électrisé par la tension qui bouillonnait entre eux. Stéphane, en guise de revanche, marqua également la peau de Julien, ses propres gémissements se mêlant à la chaleur suffocante de l'instant.

Mais alors qu'ils étaient sur le point de céder complètement à leur désir, un coup frappé à la porte les fit brutalement revenir à la réalité. Ils s’écartèrent l’un de l’autre en un éclair, se rhabillant à la hâte. Stéphane se recoiffa rapidement et reprit place sur le bureau, tentant de paraître détendu, tandis que Julien ajustait sa cravate.

- Entré ! Lança-t-il d’une voix maîtrisée.

Valérie pénétra dans la pièce, un sourire amusé flottant sur ses lèvres en voyant les deux hommes légèrement essoufflés.

- Bien, Séjourné, merci de m'avoir transmis ces documents, je ne vous retiens pas.

- Bonne journée, Monsieur Bardella, Répondit Stéphane avec un sourire poli.

- Odoul nom de dieu, Répliqua Julien en roulant des yeux.

Stéphane roula des yeux, comme à son habitude, tandis que Valérie sourit doucement, amusée de les voir se chamailler. Séjourné s'en alla en les laissant ainsi, un sourire aux lèvres.

Alors que Stéphane s'apprêtait à partir, un poids invisible s'alourdit sur ses épaules. Mais avant qu’il ne puisse franchir la porte, une main saisit brusquement son bras. En se retournant, il tomba nez à nez avec Emmanuel, son regard noir et perçant fixé sur lui.

Sans un mot, Emmanuel l’entraîna dans son bureau et referma la porte d’un coup sec. Avant que Stéphane n’ait le temps de réagir, Emmanuel le plaqua violemment contre le mur, lui arrachant un cri de douleur.

- N’oublie jamais, Stéphane. Tu m’appartiens, Murmura Emmanuel, son souffle chaud contre son oreille. Que je ne te revoie plus avec ce député du RN, sinon je te promets que les jours à venir seront loin d’être agréables pour toi. Tu es à moi.

Il le lâcha brusquement, laissant Stéphane tomber au sol, puis il prit son visage pour l’embrasser violemment afin de graver ses mots dans sa mémoire. Voilà pourquoi Stéphane l’avait quitté. Parce qu'aux yeux d'Emmanuel, il n'appartenait à personne d'autre. Pas même à lui-même.

Dansons Ensemble Tome1 Naissance d'un amour en flammeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant