Conversation téléphonique.
Appartement de Jordan.
Saint-Denis.
Paris.
8h.L’aube parisienne se levait doucement, les rayons dorés du soleil pénétrant à travers les rideaux de la chambre de Jordan, illuminant faiblement la silhouette de Gabriel endormi. Le calme régnait, jusqu’à ce que la lumière filtrante, réveille Gabriel, qui ouvrit lentement les yeux, surpris de voir Jordan assis sur le rebord du lit, l’observant avec une douceur silencieuse.
- Bonjour~ Bien dormis Baby Boy ? Demanda Jordan d’une voix basse, teintée d’une chaleur intime.
Gabriel ne put s’empêcher de sourire, les souvenirs de la nuit passée revenant en vagues, un rougissement léger apparaissant sur ses joues.
- J'ai passé une soirée incroyable, Répondit-il doucement, sa voix encore empreinte de sommeil.
Le sourire de Jordan s'élargit tandis qu'il observait Gabriel s’étendre paresseusement sous les draps, ses muscles tendus par un étirement langoureux. Jordan semblait toujours aussi imposant, mais il y avait quelque chose de tendre dans son regard, un contraste frappant avec l’intensité de la nuit précédente.
- Je vais devoir partir à l'Élysée, Annonça Jordan tout en se levant. Mon numéro de mon bureau est sur le frigo, si tu as besoin de quoi que ce soit, appelle-moi. Et je ne plaisante pas, Gabriel. Si tu te sens en danger ou mal à l’aise, tu m’appelles, d’accord ?
Gabriel acquiesça, touché par cette attention protectrice. Jordan se pencha et déposa un baiser léger sur sa tête, une caresse douce avant de murmurer un « à ce soir » au creux de son oreille. Puis il s’éloigna, laissant Gabriel seul dans le grand lit.
Un sourire bête étira les lèvres de Gabriel alors qu’il repensait aux heures précédentes. Même si rien de concret ne s’était passé, la simple sensation du corps de Jordan contre le sien l’avait comblé. Le souvenir de leurs contacts enflammés suffisait à éveiller une chaleur en lui, une impatience presque douloureuse en imaginant ce qu’il adviendrait lorsqu’ils iraient plus loin.
Cependant, une pensée le tira brusquement de ses rêveries : Stéphane. Il n’avait donné aucune nouvelle à son ami depuis la veille, et il devait certainement être mort d’inquiétude. Gabriel attrapa son téléphone et, comme il s’y attendait, il trouva une avalanche de messages de Stéphane, chacun plus pressant que le précédent.
" Tout va bien ?
Dis-moi comment tu vas ?
Tu fais quoi ? Je suis inquiet.
Réponds-moi quand tu auras mon message..."Gabriel se redressa, sentant une pointe de culpabilité l’envahir. Il composa rapidement le numéro de Stéphane, et dès que la ligne fut ouverte, la voix anxieuse de son ami retentit.
- Allô ? Gabriel ?! Putain tu vas bien ?! S'exclama Stéphane, sa voix débordant de soulagement et de frustration.
- Salut, Stéphane…Désolé de ne pas t’avoir répondu plus tôt. J’allais t’envoyé un message pour te dire que j’étais bien arrivé à l’appart de Jordan, mais…il s’est passé un truc…
- Quoi ! il t’a fait du mal ?! Répliqua Stéphane, alarmé.
- Non, non, rien de tout ça. Mais je ne suis pas sûr que ce soit une conversation qui se dit au téléphone.
- J'arrive, envoie moi l'adresse de Jordan et je rapplique dans quelques minutes.
Gabriel accepta et envoya rapidement l’adresse, puis se leva pour aller prendre une douche. Pourtant, à peine debout, une douleur aiguë traversa sa hanche et sa côte, lui rappelant brutalement ses blessures. Il souffla longuement, essayant de calmer la sensation avant de se diriger lentement vers la salle de bain. L'eau chaude coulant sur sa peau apaisait ses muscles tendus, et la vapeur envahissant la pièce offrait une sensation réconfortante. Malgré la douleur résiduelle, ce moment sous la douche devint un bref répit, une parenthèse loin des complications de ses émotions et de sa vie.
Après sa douche, Gabriel s’habilla avec précaution, veillant à ne pas trop solliciter ses côtes douloureuses. Alors qu'il finissait de passer un t-shirt, un coup léger retentit à la porte d’entrée. Il descendit lentement les marches, puis ouvrit la porte. Derrière celle-ci se tenait Stéphane, qui, dès qu'il le vit, releva la tête et l'enlaça doucement, le serrant avec tendresse.
- Aïe ma côte, Stéph…
- Merde, désolé ! Ça va ? Ça te fait encore mal ?
- Disons que je la ressens bien aujourd’hui, Plaisanta Gabriel, essayant de détendre l’atmosphère.
Ils s’installèrent tous les deux sur le canapé, Stéphane visiblement curieux de savoir ce qui s'était passé la veille.
- Tu veux boire quelque chose ?
- Non, ça ira. Je dois filer à l’Élysée après. Mais dis-moi, qu'est-ce que vous avez fait hier soir ? Je veux tous les détails !
Stéphane lui adressa un sourire complice, impatient de découvrir ce qui avait bien pu occuper son meilleur ami au point qu'il en oublie de répondre à ses messages.
- On était dans la cuisine, on a dérivé sur mon enfance…, puis, d’un coup, je sais pas comment, on était proche, mais genre très très proche, tu vois ? Et il y avait une tension…comme quand j’ai dansé avec Jordan au gala, et puis finalement on s’est embrassé. C’était…incroyable. Même si, à cause de ma côte, on n’a pas pu aller plus loin, chaque caresse, chaque baiser était si intense que j’avais l’impression qu’on l’avait fait. J’avais du mal à respirer sous l’émotion. C’était juste…Ouaw…
- Et bah, c'était si incroyable que ça ?
- Incroyable, oui. C'était tellement intense, je n'avais jamais ressenti ça avant.
- Même pas avec Greg ?
Gabriel secoua la tête, une ombre traversant brièvement son visage. Stéphane savait ce que signifiait cette réponse. Ils avaient souvent évoqué Greg, cet ex qui l’avait brisé, mais la présence de Jordan semblait être un baume sur ces blessures passées.
- Alors c’est vraiment différent avec lui… Conclut Stéphane, un sourire encourageant aux lèvres.
Lorsque Stéphane dut partir, Gabriel se retrouva à nouveau seul dans l’appartement. L’ennui s’installa rapidement, et le fait de ne pas pouvoir danser, à cause de sa côte, rendait la situation encore plus frustrante. Les mots du médecin résonnaient dans sa tête : « Aucun effort physique. » La danse, son échappatoire, lui était maintenant interdite. Il se laissa tomber sur le canapé, une main glissant sur son visage alors que ses pensées dérivaient.
Greg Marc Le Chevron, c'était son ex, à l'époque où Gabriel commençait tout juste la danse. Ils s'étaient rapidement liés, leurs blessures passées créant un pont entre eux. Gabriel croyait avoir trouvé la perle rare : un homme qui dansait, cuisinait et semblait fidèle, un véritable rêve. Pour lui, c'était le bonheur, mais Stéphane voyait les choses différemment, et il n'avait pas tort. Un soir, Gabriel rentra en pleurs, après avoir surpris Greg en train d'embrasser une fille sous ses yeux. Le sourire cruel de Greg et ses paroles tranchantes résonnent encore : "Je n'aurais jamais voulu d'un garçon." Ce fut la goutte de trop pour Gabriel, qui trouva refuge dans les bras de son ami. À partir de ce moment-là, il se plongea dans la danse, décidant de fermer son cœur à l'amour.
Mais l'arrivée de Jordan chamboula tout. Comme si le destin n'en avait pas fini avec lui, Gabriel rencontra cet homme plus âgé, séduisant, mystérieux et un brin intimidant. Il suffisait de voir Jordan s'énerver pour que toutes les traces amères de Greg s'effacent instantanément. Jordan était tout ce que Greg n'avait jamais été, et Gabriel, contre toute attente, se sentit prêt à risquer de nouveau son cœur.
VOUS LISEZ
Dansons Ensemble Tome1 Naissance d'un amour en flamme
RomansaDeux hommes, deux mondes différents. L'un est danseur de ballet, l'autre politicien. Leurs chemins n'auraient jamais dû se croiser, mais le destin en a décidé autrement. C'est une histoire d'amour qui oscille entre interdits et tensions, où deux hom...