CHAPITRE 8

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Soobin.

Novembre 2024.

Je sors sur la petite terrasse pour prendre l’air. Avant d’y parvenir, j’entends des voix. Haneul parle avec l’un des gardes du corps, Kim Yoan, je crois.
Ce n’est pas dans mes habitudes d’écouter aux portes, mais... je le fais quand même.
Je tends alors l’oreille tant bien que mal.

— Tu penses que tu vas pouvoir gérer cette mission ? Demande Haneul à Yoan.

— Bien-sûr, pourquoi je ne pourrais pas ?

— Je me disais que puisque tu étais dans l’équipe qui protégeait Stars pendant la mission, c’était peut-être difficile pour toi.

Il était l’un des bodyguards de Minjae...

— C’est difficile de se dire que j'ai failli à mon devoir. Mais je suis là pour m’assurer que ce genre de chose n’arrive plus jamais.

— C’est la bonne mentalité, Yoan.

Un silence s’installe.

— Bon, vas te reposer, je vais prendre le relais. Dit-elle finalement.

Yoan lui dit au revoir et passe devant moi. Quand il me remarque, il s’arrête, me dévisage un instant avant de me saluer et repartir.

Particulier ce gars. Mais ça doit être compliqué. J’espère tout de même qu’il fera du bon travail.

Je regarde un moment Haneul dans l’obscurité. Elle est jolie comme ça. Puis, je me rends compte que je donne l’impression d’être un voyeur. Alors je m’arrête et m’avance vers elle.

— Salut, je lui dit n’ayant pas trouvré autre chose.

— Salut, elle me répond en me donnant un petit sourire.

Je ne sais pas ce que je fais. Pourquoi suis-je là à essayer de lui parler ? Je devrais rester froid, la détester comme j’ai commencé à le faire cette soirée-là. Mais la revoir, c’est comme si je retournais dans le passé et c’est perturbant.

— Il y a un problème ? Elle me demande.

— Non.

Je la déteste. Je la déteste parce que je suis en colère, contre elle mais surtout contre moi-même.

Parce qu’elle est partie et surtout parce que je l’ai laissée faire.

— Ça marche ... ducoup tu restes me tenir compagnie ?

Je ne lui répond pas. Puis je me tourne vers elle et lui pose cette question qui me taraude depuis tout à l’heure.

— Pourquoi tu ne m’as jamais appelé par mon prénom ? Tu l’as oublié depuis le temps ?

Elle a l’air hébété face à moi.

— C-comment ?

— Je dois te le rappeler ? Choi Soobin !

— Non, je veux dire, je n’ai pas le droit de t’appeler...

Je fronce les sourcils.

— De quoi tu n’as pas le droit ? Quelqu'un va venir te mettre en prison si tu le fais ?

— Ce n’est pas ça... Tu me l’as interdit.

Quoi ? Comment ça ?

— Je te l’ai interdit ?

— La dernière fois que l’on s’est vu... il y a 7 ans. Tu m’as dit de ne plus jamais prononcer ton prénom.

Je ne m’en souviens même plus et ça me met encore plus hors de moi. Je ferme les poings si fort que j’en ai mal.

C’est possible que j’ai dit ça parce que j'étais vraiment vraiment énervé et triste et...

J’ai de nouveau l’impression d’être ce gamin de 17 ans qui est complètement paumé.

— Pourrais-tu... m’appeler... juste une fois ?

Mais qu’est-ce que je raconte encore ? J’ai complètement perdu l’esprit.

Haneul ouvre la bouche, puis la ferme avant de la rouvrir et de la refermer.

— Laisse tomber, je dis en me retournant prêt à partir.

J’arrive à la porte d’entrée quand je l’entend dire :

— Bonne nuit, Soobin.

Je crois que mon cœur vient de tomber d’un étage. Ce n’est pas normal que ça me fasse autant plaisir.

Je ne veux pas lui pardonner et je fais tout l’inverse de ce que je suis censé faire...


Protect Your Melody | C.SbOù les histoires vivent. Découvrez maintenant