CHAPITRE 4

14 2 0
                                    


Soobin.

Novembre 2024.

Bip. Bip. Bip. Bip.

Éteignez-moi cette fichue alarme, par pitié !

Je prends mon téléphone tout en gardant les yeux fermés. Il est 5h. L’heure à laquelle je me réveille chaque matin. Et une chose est sûre, je ne suis clairement pas prêt à me lever aujourd’hui.

J’ouvre quand même un œil et aperçois la pénombre. Il ne fait même pas encore clair dehors. Je me redresse et me frotte les paupières.

Attendez. Pause.

— On est où, là ? dis-je à voix haute en espérant que quelqu'un me réponde.

Bien sûr, je suis seul, donc personne ne me répond.

Je regarde partout autour de moi, ne comprenant réellement pas où je peux être.
Je suis dans un lit inconnu, dans une pièce où se trouvent un bureau, une armoire et un tableau ultra flippant de deux petites filles qui m’observent.

Note à moi-même : le jeter à la poubelle plus tard. J’ai peur qu’elles aspirent mon âme.

Dans un coin, j’aperçois ma valise.

— Ah oui, c’est vrai, je me murmure.

J’étais trop fatiguée pour faire attention à quoi que ce soit hier soir et me suis écroulée comme une loire. Il faut dire que la journée n’a pas été de tout repos. Entre l’annonce de notre venue dans cette maison de campagne et les retrouvailles avec Haneul…

En parlant d’elle, je ne suis pas prêt non plus à lui faire face. Non, en fait, je n’en ai pas envie. Cette personne ne le mérite pas. Je devrai donc la considérer comme ce qu’elle est : une inconnue.

Je sors de la pièce et remarque que je suis dans un long couloir où il y a plusieurs portes. Les gars doivent y être encore en train de dormir. Je suis le seul à me lever aussi tôt. Je descends l’escalier pour tomber dans un salon de taille moyenne. Il y a un canapé en cuir, une petite table, une télé, des murs blancs, une bibliothèque. La maison est plutôt moderne. Je me tourne ensuite et vois la cuisine. Et dedans, la personne que je voulais absolument éviter.

C’est bizarre. Je me souviens qu’elle aimait dormir jusqu’à 11h le matin.
Puis, je me rappelle que ce n’est plus la Lim Haneul que j’ai connue. L’armée l’a sûrement disciplinée.

— Bonjour, me salue-t-elle.

Je me contente de faire un signe de tête et vais me préparer un verre de jus d’orange.

— Euh... bien dormi ? tente-t-elle.

J’acquiesce d’un signe de tête.

— Cool ! Continue-t-elle en se frappant les mains l’une contre l’autre.

Seigneur, que c’est gênant !

Je bois une gorgée de jus en regardant dans le vide. Je vais faire une indigestion tellement que je suis tendue.

— Bon… euh… je ne sais pas si c’est le bon moment, mais… je pense qu’on devrait parler pour, tu sais, assurer la meilleure coopération possible, me dit Lim Haneul.

Je souffle en reposant mon verre. Je lève les yeux de sorte à ce qu’ils se rivent dans les siens. Elle me regarde attentivement comme si j’allais m’envoler, chose que j’aimerais honnêtement faire, là, tout de suite.

— Il n’y a rien à dire. Nous ne nous connaissons pas, alors à partir de maintenant, travaillons bien ensemble, dis-je en haussant les épaules d’un air nonchalant.

Protect Your Melody | C.SbOù les histoires vivent. Découvrez maintenant