CHAPITRE 25

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Haneul.

Septembre 2022.


Je sens mon cœur tambouriner dans ma poitrine, un métronome désordonné qui marque chaque seconde dans cet enfer.  

— Mirage, c’est à toi, lance Fantôme d’une voix basse mais tendue.  

J’acquiesce d’un signe de tête, mes doigts se crispant sur mon arme. Mon regard glisse sur mes camarades : Kitty, à ma droite, a le visage fermé mais ses yeux scintillent de détermination. 2K surveille les arrières, sa mâchoire serrée, tandis que Joey, nerveux, lance des coups d’œil rapides dans tous les coins.  

Fantôme reprend :  

— La salle des otages est à dix mètres. Joey, tu couvres. Mirage, tu prends l’angle, comme d’habitude. Kitty et moi on s’occupe d’ouvrir les menottes. 2K, prépare une diversion au cas où. Pas de héros. C’est clair ?  

— Très clair, répond-on tous à l’unisson.  

Je me glisse à l’angle de la porte, ma respiration coupée. Une demi-seconde pour analyser l’espace. La salle est petite, mal éclairée, cinq otages attachés à des chaises, deux ennemis armés et distraits. Pas de temps à perdre.  

— Contact, chuchoté-je dans la radio.  

— Vas-y, me souffle Fantôme.  

Je me redresse, arme en joue, et j’appuie sur la gâchette. Mes tirs trouvent leur cible, rapides et précis. Les corps s’écroulent avant même qu’ils n’aient compris ce qui se passe.  

— Zone dégagée, crie Joey en entrant.  

— À vous ! Kitty, Fantôme, go !  

Kitty se précipite vers les otages pendant que je garde ma position, surveillant les alentours. La tension monte d’un cran lorsque les chaînes commencent à cliqueter sous l’action des pinces.  

— Plus vite, murmure 2K, posté près de la porte. J’entends du mouvement.  

— Je fais ce que je peux, rétorque Kitty sans lever les yeux.  

Les otages commencent à se lever, tremblants, tandis que Fantôme leur murmure des mots d’encouragement. Mon attention se fixe sur un bruit sourd dans le couloir.  

— Ils arrivent, dis-je et ma voix devient un souffle glacial.  

Le chaos éclate presque aussitôt. Tout va beaucoup trop vite. Une explosion survient. Je m’empresse de demander si mes coéquipiers vont bien. RAS.

La suie est partout sur mon corps, tout comme le sang qui me colle à la peau. Pas le mien.

L’adversaire  reviennent nous attaquer.

Je dois rester calme malgré le bruit des détonations tout autour de moi. Je dois rester calme malgré la mort qui guette partout aux alentours. Je dois rester calme même si je ne peux pas sauver tout le monde.

« Sauve-toi, toi ! » J’entends cette petite voix de garçon me crier dans les oreilles. Encore et encore, comme un refrain qui ne s’efface jamais. « Tu ne peux pas sauver tout le monde. » Je ne suis pas une héroïne. Non, une héroïne ne baisse pas les bras comme je le fais.

— MIRAGE ! REPRENDS-TOI ! Me crie la voix de mon compagnon d’arme qui est aussi sale que moi et... aussi désemparé.

Un autre soldat reprend :

— On a besoin de savoir que tu es avec nous pour sortir de là, Mirage. Si tu es partie, c'est terminé.

Je regarde autour de moi et vois l'enfer. Des cadavres, du feu, du sang... mais je me ressaisis.

Protect Your Melody | C.SbOù les histoires vivent. Découvrez maintenant