PRESCOTT - cas particulier.

18. Bonne réponse

19:33 - Bowdon, Manchester

Je garais finalement ma voiture devant la maison, le cœur battant encore un peu trop vite à cause de ce qui venait de se passer sur le parking.

Putain de Tobias.

Je coupais le contact, prenant une profonde inspiration pour tenter de me calmer. Je ramassais mon sac sur le siège passager et sortais de la voiture.

Je montais les escaliers rapidement, décidant de passer directement sous la douche pour me détendre après cette journée même si mon esprit restait agité.

Il y avait ce nom.
Alison.

Cette simple mention avait suffit à piquer ma curiosité. Ce n'était pas de la jalousie, je me fichais bien de savoir qui il pouvait fréquenter ou ce qu'il pouvait bien faire avec elle.

J'ai toujours aimé être le centre de l'attention, sentir les regards, savoir que je pouvais influencer et provoquer et dans ce jeu étrange et tordu qu'on avait, Tobias occupait entièrement mon esprit.

Alors imaginer qu'il puisse penser à une autre, même distraitement, m'agaçait plus que je ne voulais l'admettre.

Parce que, dans cette dynamique, c'était moi qui devais occuper son esprit, pas une quelconque Alison ou n'importe qui d'autre.

Je secouais ma tête pour me libérer l'esprit puis sortais de la douche. Je m'enroulais dans une serviette avant de m'installer devant ma coiffeuse. Tandis que je brossais mes cheveux, mon téléphone vibra sur le bureau.

GROUPE : 3 dents

ROSE : Vous préférez quel sac les filles ?

BEA : Le Yves Saint Laurent verni est tellement magnifique.

SHANI : Le YSL sans hésitation. Je vois qu'on se fait plaisir ici.

ROSE : Disons que c'est un cadeau pour mes... aptitudes professionnelles.

BEA : Aptitudes professionnelles ? Donc un cadeau de Monsieur Scott ?

SHANI : Un sac YSL pour tes aptitudes professionnelles ? Tu dois être EXTRÊMEMENT professionnelle.

ROSE : Disons que je lui ai fait découvrir des choses qu'il ne connaissait pas...

SHANI : J'aimerais des détails !

BEA : ON aimerait des détails.

On continuait à échanger des messages. C'était un peu notre rituel, des discussions légères et pleines de sous-entendus, où nous nous lâchions sur tout et n'importe quoi.

BEA : VOUS AVEZ FAIT ÇA DEHORS ?

ROSE : Disons qu'il a eu un aperçu des joies de la ville de Manchester à ma façon.

Je souriais en imaginant la scène puis laissais le groupe de côté. J'éteignais la lumière de ma chambre puis déposais mon téléphone sur ma commode avant de me glisser sous les draps.

Je fermais les yeux, espérant que le sommeil m'emporterait vite. Mais quelque chose me disait que cette nuit, encore une fois, il ne me laisserait pas tranquille.

09:58 - Manchester Business School, Manchester

On était déjà vendredi et tout s'enchaînait en cours, les professeurs avaient intensifié le rythme durant ce deuxième mois.

Aujourd'hui il m'était arrivé de croiser Tobias mais rien de particulier. Lui, toujours fidèle à son attitude impassible, me fixant parfois avec cette intensité déconcertante, comme s'il essayait de me lire, de comprendre quelque chose.