22. Le poids du contrôle.

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22:58 - Hale, Manchester

Je montais dans ma voiture, allumant le moteur sans le quitter des yeux. Il resta là, immobile, ses mains toujours dans ses poches, me regardant partir.

Je détournais le regard en roulant, me forçant à ne pas céder à l'envie de prolonger ce moment.

23:12 - Bowdon, Manchester

La maison était silencieuse quand je rentrais et montais directement dans ma chambre, me débarrassant de mes vêtements, avant de me doucher et de m'effondrer sur mon lit.

Je fermais les yeux, mais son visage, ses mains, sa voix semblaient s'imprimer sous mes paupières.

Pourquoi lui ?

Je savais que cette relation, si on pouvait l'appeler ainsi, était vouée à l'échec. Nous étions bien trop similaires dans nos défauts, trop fiers, trop têtus.

Mais c'était peut-être ça qui me fascinait chez lui. Il était le seul à pouvoir me renverser sans même lever le petit doigt.

Je poussais un long soupir, retournant sur le côté malgré la douleur à l'arcade.

Ce lien toxique, cette dynamique faite de tensions et de provocations, c'était un jeu dangereux, mais c'était aussi la seule chose qui me semblait réelle en ce moment.

Et ça me faisait peur.

09:30 - Bowdon, Manchester

Samedi, la table du petit-déjeuner était silencieuse, mais l'ambiance tendue, comme tous les jours depuis l'histoire d'Andrew.

- Alors, vous avez des nouvelles de la police ? demanda mon père en déposant sa tasse de thé avec un bruit sec.

- Pas encore. Ils ont dit qu'ils nous tiendraient au courant, mais ça avance, répondit Safie d'un ton neutre.

- Il va falloir être patient, mais ils vont le convoquer. Ce genre de procédure prend du temps, répondit ma mère.

Je posais ma cuillère dans mon bol avec un peu trop de force, attirant l'attention de tous.

- Patience ou pas, il va payer, dis-je d'une voix froide. Il a dépassé les limites, et il le sait.

Mon père me jeta un regard approbateur, mais ma mère fronça les sourcils.

- Shani, ce n'est pas en te mettant en colère que ça ira plus vite, dit-elle calmement.

Safie baissa de nouveau les yeux, visiblement mal à l'aise. Je savais qu'elle n'aimait pas parler de ça, mais je refusais de laisser le sujet glisser sous le tapis.

- Je me mets pas en colère mais il m'a quand même pété l'arcade..., rétorquai-je.

Ma mère ouvrait la bouche pour répondre, mais mon père l'interrompit.

- On va suivre le processus. L'important, c'est qu'il ne puisse plus vous approcher, dit mon père.

Le silence retomba sur la table, et après quelques minutes, Safie se leva pour débarrasser son assiette. Moi, je regardais mon téléphone, cherchant une distraction.

NOTIFICATION

BEA : Café cet aprem ?

ROSE : Je suis partante. Shani ?

SHANI : 14h ? Même endroit.

BEA : Parfait.

Je remontais dans ma chambre regarder mon émission puis me levais vers 13h pour me préparer simplement pour rejoindre les filles.

PRESCOTT - cas particulier.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant